L'annonce
du nouveau gouvernement d'Ahmed Ouyahia, avec
l'arrivée de trois nouveaux ministres, a donné lieu à un cafouillage qui en dit
long sur la communication officielle, sinon des recettes de
nominations-limogeages, qui ont cours ces dernières années, en Algérie. Ainsi,
l'opinion publique a eu droit, cette fois-ci encore, à la nomination au poste
de ministre du Tourisme de... Messaoud Benagoune,
limogé 48 heures après sa nomination dans le précédent gouvernement. La
surprise était de taille, et a fait chavirer tout le monde, sauf le concerné,
devenu plus méfiant. C'est ainsi que dans sa première mouture, l'Agence APS a
repris le communiqué de la présidence de la République qui fait état de la
nomination aux postes de ministres de l'Industrie et des Mines de Youcef
Yousfi, du Commerce Mohamed Benmeradi, de l'Habitat Abdelwahab Temmar et du Tourisme
de Messaoud Benagoune. Tout de suite des
interrogations sur cette dernière nomination. A-t-on voulu réhabiliter le
militant du MPA, débarqué, sans ménagement, dans le gouvernement Tebboune?
Non, en vérité, là aussi, les services concernés de la présidence ou de la
chefferie du gouvernement se sont trompés. Une heure après avoir été « ministre
»', Benagoune a été, pour la seconde fois
consécutive, en moins de trois mois, limogé. Et cette fois-ci, le même scénario
s'est répété. Dans la liste des ministres nommés par le Président Bouteflika,
dans le gouvernement Ouyahia, il y avait, en effet,
le nom de Messaoud Benagoun, comme nouveau ministre
du Tourisme. Mais, une heure après, Benaggoun apprend
comme tout le monde qu'il s'agissait d'une erreur.
La
liste gouvernementale, rendue publique par l'APS, a été ensuite rectifiée par
l'agence de presse algérienne, sans plus de précision:
Hacène Mermouri gardait son
poste de ministre du Tourisme. Alors, à qui incombe cette erreur, pour la
seconde fois et concernant la même personne? L'APS? La Présidence ? La chefferie du gouvernement?
Pour le moment, les explications tardent. Si pour la première fois, en mai
dernier, le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune
avait fait confiance à Amara Benyounes, le chef du
MPA, en validant le nom de Benagoun avant de le
transmettre à la présidence qui, cette fois-ci, a fait ressortir le même nom
des tiroirs? Juste après sa « nomination » jeudi,
l'infortuné Benagoun a été assailli de coups de
téléphone, et a reçu de nombreux messages de félicitation. Fort d'une
précédente mauvaise surprise, il a répondu à des journalistes qui lui ont
demandé une déclaration: « laissez-moi un peu de
temps. Je vais répondre plus tard. » Il ne répondra jamais, la Présidence ayant
rectifié le tir, alors qu'au ministère du Tourisme, c'était la fin de la douche
écossaise.