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![]() ![]() ![]() ![]() Pour la première fois, le congédiement d'un Premier
ministre ne s'est pas passé dans l'indifférence comme cela était souvent le
cas. Monsieur Tebboune est parti trois mois seulement
après sa nomination mais avec une popularité qu'il n'espérait sans doute pas
lorsqu'il a été appelé à prendre ses nouvelles fonctions. Toutefois, que vaut
une popularité si elle n'était pas portée par un mouvement capable de la
traduire dans les faits ? Certainement peu de chose. Cet épisode nous montre
bien le fossé qui ne cesse de se creuser entre Algériens, une minorité qui
profite d'un état de fait et ceux qui le déplorent. Beaucoup espéraient qu'il
était le trublion en mesure de remettre les choses à leurs places et se placer
sur la rampe de lancement en vue des prochaines présidentielles. Une douche
froide est venue rappeler que le système n'a jamais permis, pendant toute son
histoire, aux électrons libres de quitter leur orbite. Les initiés le savaient
très bien et se sont éclipsés pendant que Tebboune
croisait le fer contre les symboles de ces fraîchement arrivés à la tête de
conglomérats d'affaires juteuses. La levée de boucliers des « oligarques » est
venue brutalement lui faire savoir que les Don Quichotte du monde virtuel ne
lui seront d'aucune utilité, eux-mêmes se déchirent, se compliquent les choses
simples et doutent de tout ce qui peut venir de l'intérieur du sérail. Non, il
y a aussi parmi ceux qui sont aux responsabilités, des hommes intègres et
jaloux de leur pays. Ils sont partout, dans l'administration, la justice, les
médias, parmi les chefs d'entreprises? sans cela le pays aurait été déjà
anéanti il y a très longtemps. En tout cas M. Tebboune
a osé se mettre en travers de beaucoup d'intérêts, d'ici et d'ailleurs surtout,
oubliant que le monde a changé il y a si longtemps et que le protectionnisme
est révolu. Un Etat n'est souverain que lorsqu'il peut dicter les règles du jeu
avec sa puissance créative et innovante. Or, vouloir fermer la frontière aux
pommes françaises et au carrelage espagnol et ne vendre que du fossile à
l'Espagne et à la France, c'est se mettre dans une mauvaise posture. Comme
aussi, casser des entrepreneurs dont la vocation est d'amasser le maximum de
profits et les remplacer par une bureaucratie lourde et corruptible ne fait que
transposer le mal d'un siphon vers un autre. Partout dans le monde des grands,
l'Etat régulateur n'entrave pas la croissance économique et quand il s'agit de
répartir les richesses, il doit être ferme pour assurer la paix et la justice
sociale. Pour ce qui est des tricheurs et ceux dont l'enrichissement parait
douteux, seule une vraie justice, indépendante et non instrumentalisée serait
en mesure d'atténuer ces pratiques illicites? Sinon, tout ne serait que de la
poudre aux yeux ou une chasse aux sorcières appelée communément « mains propres
» et souvent, ce sont les mains sales qui applaudissent le plus fort...
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