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Pour avoir été
jadis le grenier de l'antique Rome, elles ne comptent plus, de nos jours, que
pour cette grande poubelle de l'Europe. Autrefois fort pourvoyeuses de
richesses et très généreuses en moissons abondantes, elles ne trainent plus, de
nos jours, que ce misérable statut de banales contrées plutôt faciles à
squatter.
Celles qui avaient naguère constitué notre véritable champ de bataille et joie de mener sans relâche notre héroïque combat contre l'occupant colonialiste du siècle dernier ne nous inspirent malheureusement ou aussi bizarrement plus ce désir ardent à y mener l'autre vrai combat de mieux les exploiter et surtout de bien en profiter. Qu'y a-t-il, à présent, de bien changé dans nos mœurs, habitudes, esprits et mentalités pour si bassement les « fouler au pied » ou carrément les prédestiner à ces cités-dortoirs et autres grands dépotoirs d'ordures ménagères ? Pourquoi, finalement, les avoirs négligées (ces terres) si méchamment au point de les abandonner assez souvent ou aussi vulgairement à ce béton ravageur et très sauvage, qui les dévore si férocement et à pleines dents, dans ce quotidien très contraignant qui les voue aux gémonies de l'enfer ? Est-ce le fait même de cette folie provoquée incidemment par la fossile goutte de brut qui nos avait rendus, depuis la nuit des temps sinon des années durant, si abrutis, aussi inconscients de ce que nous faisons, pour désormais ne compter plus que sur ce puits du bonheur de Hassi Messaoud qui risque à l'épreuve du temps de ne plus nous asperger, comme il y a encore quelques décennies, de son liquide bienfaiteur et noirâtre pris pour cet autre Or intarissable ? Ou est-ce encore l'effet dévastateur d'un ancien virus de la défunte (ou malfaisante) Révolution Agraire d'antan, de retour dans la région par effet de nostalgie, et qui nous taraude encore l'esprit pour n'avoir jamais su enfin le remettre à la raison et le reconsidérer à juste titre, autant dans nos terres arables que dans le quotidien du monde paysan vivant du produit de leurs entrailles ? Sinon quelles explications faut-il encore donner ou peut-on justement avancer au sujet de ces terres agricoles périphériques de nos jolies bourgades et très beaux hameaux, grandes villes et autres petits villages, qui changent à la vitesse du vent de vocation selon l'humeur matinale d'un chef autoproclamé de la cité en mal d'inspiration ? Le fameux slogan du « Million de logements » brandi comme solution-miracle au problème de l'habitat en Algérie est-il ce seul dangereux bourreau qui aura réussi à les anéantir de notre carte géographique pour les faire ensuite basculer au sein de ce « patrimoine où le béton règne en grand maitre de la cité » ? Pourquoi avoir si malencontreusement (sinon bien sciemment) bradé notre foncier agricole pour justement défigurer avec nos autrefois très belles contrées, devenant par la force des choses mais surtout par la faute à un esprit très obtus ou vraiment tordu tout juste des « cimetières encombrants» pour des êtres vivants cherchant à rentrer dans la précipitation au sein de leur trou le soir venu ! Tenter de cerner, comme il se doit, cet épineux problème autant dans son essence même, profondeur et autres implications que dans ses nombreux enchevêtrements et autres logiques prolongements, revient à surtout mieux considérer l'esprit humain dans son rapport avec la terre et environnement naturel de mouvance. Qui mieux que la terre natale peut à lui tout seul -et souvent contre tous- disposer de cet effet d'aimant qu'il exerce avec force et grande précision sur l'être humain pour finalement le pousser à ces retours aux sources, parfois instantanés, définitifs, impulsifs, intempestifs ou tonitruants, d'abord aux siens, ensuite à la grande famille et à la maison, à un moment où la raison, elle, lui dicte un tout autre choix ? Et pourquoi donc cette terre là se prévale-elle de ce droit absolu de pousser son influence à vraiment contraindre l'être humain à bien souvent ne suivre que son chemin tracé, celui qu'elle choisit unilatéralement pour son client pour presque toujours l'amener à revenir avec armes et bagages se blottir contre sa poitrine, se calfeutrer dans son giron et profiter de nouveau de l'odeur de son chaud duvet ? Comment surtout expliquer comme il se doit cette très intime relation ancestrale entre l'homme et la terre ? Comment plutôt justifier ce revirement total de la société algérienne de s'écarter de cette Grande Culture de Notre Dame Nature à tenter si souvent de rompre ce cordon ombilical qui faisait autrefois la force des dynasties, tribus et légendaires communautés ? A ce sujet plusieurs hypothèses sont donc avancées : - Une terre qui ne nourrit plus assez convenablement ses habitants, ou même simples sujets, les pousse irrémédiablement et tout naturellement à ne plus penser qu'à l'abandonner - Une gouvernance qui fait dans l'arrogance dans ses décisions et prestations, et, en plus, s'investit aussi souvent dans la prévalence des intérêts des uns au détriment de ceux de ces autres, dans la répartition de ses richesses et autres opportunités et chances d'émancipation de ses administrés, ne peut manifestement que faire dans le clientélisme sélectif qui nuit sérieusement et très dangereusement à la cohésion de ses administrés et à la pérennité de la cité - Un manque d'imagination assez flagrant et très récurrent comme celui que nous connaissons à présent ou une absence d'initiative aussi prolongée telle que celle que nous la vivons de nos jours, ne peuvent ainsi réunis manifestement que logiquement nous mener vers une très sérieuse altération entre les hommes dans leurs relations communes, mais aussi dans leur rapport solidaire à cette terre qui leur donne à manger et les réunit sur son sol. L'analyse combinée des paramètres sus indiqués traduit ?démonstration à l'appui- ce « peu d'intérêt » qu'exprime ou éprouve l'individu à l'égard de la communauté et de la cité mais aussi envers sa terre nourricière, dans ses rapports quotidiens entre habitants et administrés ainsi que dans son comportement et autres relations avec son milieu naturel. D'où découle d'ailleurs cette « idée-force » de dilapider le foncier agricole pour les uns et cette autre « idée-refuge » de chercher après une autre terre de substitution et d'adoption pour ceux qui, au contraire des premiers-cités, s'estiment -ou réellement s'en trouvent- en être bien malheureusement vraiment exclus. Entre ceux qui disposent contre toute logique et bon sens de tous ces droits et autres nombreux passe-droits, d'un côté, et ceux qui ne disposent pratiquement et bien malheureusement de rien, de l'autre côté, le fossé ne fait manifestement que davantage se creuser. Au fil du temps, il semble tracer les limites de « leurs territoires respectifs » pour à jamais « diviser la communauté ». Surtout attenter à « cette vie en société ». Nos terres agricoles souffrent le martyr et énormément de ce nouveau fléau de la société algérienne qui les dilapide, les invalide, les déprave, les rend comme des épaves, les brade, les vend à tout vent, les revend aussi souvent, les hypothèque, les humilient aussi bassement pour tout juste assouvir à cette faim du moment d'en profiter à satiété et ensuite jeter les richesses du pays en pâture à ces « autres loups de la société » en visite dans la bergerie de la cité. Indépendamment de ces terres agricoles périphériques ceinturant les grandes zones urbaines squattées dans les règles de l'art par nos si zélés ou même « très intéressés commis de l'état », il ne faut surtout pas négliger la terrible tragédie paysanne découlant, elle, de la savante dépravation des plus fertiles terres agricoles qui constituent le grand potentiel foncier des nos fermes pilotes et autres domaines agricoles d'antan, cédés au rabais de leur prix et valeur nominale ou réelle, mais aussi dans la totale opacité et grande confusion au profit des ces « agriculteurs de Hydra » sélectionnés avec minutie et tirés sur le volet, leur conférant ce très détestable statut « de nouveaux colons de l'Algérie indépendante ». Aujourd'hui, le monde rural qui a subi dans sa chair les pires sévices et autres grandes souffrances liées au fait du colonialisme du siècle dernier s'en offusque et s'en écarte pour haut et fort dénoncer et réprouver ces pratiques osées et mafieuses qui attentent aux vraies richesses de la Nation. Au sein des familles pourtant fort respectables du monde paysan, un simple déplacement du bornage (volontaire ou même non intentionnel) des limites d'un lopin de terre tourne souvent au drame ! Pour s'en convaincre de son réel impact, il n'y a qu'à consulter les chroniques journalistiques ou archives judiciaires liées à ce terrible phénomène de société afin de mieux situer son réel impact et surtout incalculables conséquences négatives sur la vie en société. N'a-t-on pas dans les milieux de la steppe depuis très longtemps mais aussi tout dernièrement assisté à ces autres « guerres de tribus » à cause d'une simple réservation de zone de parcours et de pacage d'animaux menaçant les supposés ou bien réels intérêts économiques d'une autre tribu voisine ? Et qu'en sera-t-il demain au sujet des ces riches fermes pilotes qui changent carrément de main pour passer sous le contrôle de « certains investisseurs très particuliers » de l'oligarchie du système, leur procurant à la fois « l'assiette du terrain convoité » et surtout « le moyen de financement fallacieux de son exploitation » souvent sciemment détourné au profit «d'autres basses ou viles professions»? Ne manque-t-il pas à l'Algérie, cette « terre de sang et de feu », le courage et la volonté politique de lutter vigoureusement contre toutes ces « mauvaises et très tendancieuses pratiques mercantiles » qui nuisent à l'image de marque du pays pour complètement dénaturer ses idéaux politiques, mais aussi grande culture ? A ce niveau de responsabilité, il n'est désormais plus permis de jouer encore avec le feu ! Car à bien y voir, tous ceux qui négligent le travail de la terre auront inévitablement rendez-vous avec la misère ! La terre algérienne, cette Mère des générations douées et très courageuses mais aussi Mecque incontestable des Révolutionnaires dans le monde est, à présent, en réel danger. Elle craint qu'elle ne puisse désormais plus enfanter le Grand Génie et cette foudre de la folie du combat, comme elle a tout le temps su le faire, à plus forte raison dans les moments les plus difficiles de son Histoire légendaire. Elle nous interpelle et nous lance cet appel solennel de bien lui tendre l'oreille pour ensuite rapidement voler à son secours ! Elle vit ces moments de grande détresse qui risquent d'hypothéquer l'avenir économique du pays et mettre en péril la souveraineté de l'Algérie. Son calvaire dure dans le temps. Ses jours sont désormais bel et bien comptés. Et à mesure qu'une fanatique grue ou un bull pris de folie prennent ostentatoirement le chemin de son magnifique champ ou très rustique site, elle est comme réveillée en sursaut par le bruit de tonitruant et agaçant ces machines géantes venues en nombre dans le but de l'exterminer, la laminer, la charcuter, la déchiqueter, l'enterrer vivante et lui changer forcément d'identité. Elle pleure son malheur à chaudes larmes. Elle vit ses moments difficiles avec la lucidité légendaire d'un très courageux soldat et vieux guerrier résigné à terminer son combat jusqu'à la toute dernière goutte de sang ! Jusqu'à l'ultime souffle de sa vie ! A peine l'ourlet de sa chair furtivement décapité et les entrailles de son immense corps progressivement dépecées et petit à petit morcelées que c'est le déferlement ininterrompu de ses larmes inconsolables, pareilles à celles d'une femme violentée et déflorée, qui dégoulinent à grands flots jusqu'au plus profond de ses lointaines assises et très longues racines de grands arbres lui tenant encore bonne compagnie. Ils se sentent également, eux aussi, visiblement très menacées dans leur existence au même titre d'ailleurs que ce sol fort généreux qui les abrite et héberge grâce à sa légendaire hospitalité, et ce, depuis la nuit des temps, sans pour autant jamais lui devoir la moindre piastre pour un quelconque empan. Jadis grande exportatrice à travers le monde entier du fruit de son labeur assaisonné à la sueur de ses valeureux paysans d'antan, elle ne sert désormais -tout au plus- qu'à servir de vulgaire réceptacle à ces semences de produits déclassés de l'occident, ce qui risque de pourrir son sol béni et déclasser ses grandes performances économiques, autrefois imposées de droit au niveau des grands marchés mondiaux du secteur agricole. Au motif de répondre favorablement à un besoin urgent en logement ou même de faire bénéficier un proche ou un ami haut placé, on s'est toujours permis de puiser impunément dans ce réservoir foncier agricole, en sus de l'octroi dans le cadre d'un « douteux gré à gré » de ces grandes fermes agricoles qui constituait le fleuron du monde paysan. Après l'enterrement confirmé de la Mitidja et son ancestrale vocation envahie par ce béton destructeur des espaces vitaux et des espèces de végétaux, voilà que toutes nos riches plaines se trouvent être, à leur tour, elles aussi concernées et au plus profond de leur âme bel et bien contaminées. Mieux encore, l'appui multiforme des pouvoirs publics au profit des différentes branches de l'agriculture conjugué à celui du soutien des prix des industries de transformation des produits de première nécessité n'a fait que créer une économie souterraine parallèle qui a fini par enfanter cette bête immonde qui aura mis fin au travail honnête et rigoureux du pauvre paysan algérien. Des lobbies de branche désormais solidement implantés et très puissants se sont ainsi formés grâce aux deniers de l'Etat Algérien pour au final mettre en échec toutes les politiques agricoles envisagées par les différents gouvernements du pays. A force de réduire le paysan à faire la manche devant les guichets des institutions d'aide et de soutien au profit du secteur agricole, on n'a fait que dissuader cet autrefois travailleur inlassable à retrousser ses manches pour aller travailler ses champs ! Longtemps confinée dans le rôle de terre d'exclusion et rejet pour les uns, notamment ses jeunes générations, elle aura fini par les jeter en pâture à la mer ou, au mieux, les pousser vers l'exil. Depuis des lustres déjà, cataloguée comme cette terre de la rente, du mépris, de la défiance et de la méfiance pour ces autres intouchables et indéboulonnables, elle aura, des décennies durant, produit le monstre qui la détruit et trainé comme un boulet ce très grand et lourd fardeau qu'elle ne pouvait si longtemps encore supporter. Théâtre des grands défis et des révolutions historiques, cette Terre Algérienne qui a de quoi être fière de ses braves et authentiques fils, reste toujours féconde et capable d'enfanter des Héros comme elle a su le faire, à plus forte raison durant les périodes les plus difficiles de sa légendaire Histoire. De grâce, arrêtons vite ce grand massacre ! Juste un peu de retenue et surtout de la juste considération envers cette Mère de toute l'Humanité ! Si la réussite de toute chose dans la vie mérite sacrifice, le mérite à travailler la terre nous commande de lui faire tous les sacrifices du monde réunis. Au cœur des terribles ou extraordinaires conquêtes et des guerres les plus meurtrières, la terre reste un aspect identitaire des peuples et nations incontournable, non négociable et incessible. Libérée par le sang de nos martyrs, notre terre a soif de voir son monde suer dans l'effort dédié à son profit ou investi pour son travail pour mériter son confort ! J'éprouve énormément de dépit et de pitié pour cette Terre bénie qui pleure si tristement son sort ! A mon tour, je pleure aussi? ! |
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