Les
Espagnols continuent toujours de faire pression sur l'Algérie à propos de la
céramique de Castellón. Et c'est au tour de Joaquim Francesc Puig i Ferrer, dit Ximo Puig, secrétaire général du
Parti socialiste du Pays valencien-PSOE et président de la Généralité
valencienne de monter au créneau.
Il
vient d'envoyer une correspondance à l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, Taous Feroukhi, après l'avoir
rencontré en mai dernier, afin de transmettre à Alger la nécessité de
«réévaluer» la décision de soumettre ces produits à des licences d'importation
et qui méritent, selon Puig, «un traitement
exceptionnel». Le président de la Généralité valencienne, l'équivalent d'un
gouvernement autonome en Espagne, a mis sur la balance les exportations du gaz
algérien dans la région, de l'ordre de quelque 700 millions d'euros par an
comme principal argument pour exhorter les Algériens à reconsidérer leur position.
Un chantage qui ne dit pas son nom au même titre que certaines pressions
exercées dans le dossier du câble internet reliant Valence à Oran. Compte tenu
de cette importante source en devises pour l'Algérie, ajoute, El Periódico Mediterraneo, qui a
rapporté l'information, Puig a rappelé à
l'ambassadeur d'Algérie l'urgence de la réouverture des relations commerciales,
surtout quand, en 2016, l'exportation des produits céramiques de Castellón ont atteint 123,4 millions d'euros. Il ira même
plus loin en exigeant presque pour les entreprises provinciales un droit de
regard sur les quotas d'importation en vigueur à l'avenir en guise de gage pour
leur sécurité et la stabilité de ce secteur industriel lié à l'Algérie. Il ne
fait aucun doute aussi qu'un lobby travaille dans l'ombre pour faire fléchir
Alger et l'obliger à faire marche arrière sur ce dossier. Rappelons que la Castellón est la colonne vertébrale de l'économie d'une
région, à l'Est de l'Espagne, considérée comme la capitale de l'industrie
céramique ibérique puisqu'elle concentre plus de 90% de la production
nationale. Selon le périodique espagnol Azulejo, le gouvernement de Madrid
devait s'impliquer dans cette question en favorisant une rencontre entre les
entreprises algériennes et castellonaises pour promouvoir
l'investissement et la coopération entre Valence et l'Algérie, en matière
industrielle, mais surtout trouver la formule juste qui permettra la
réactivation des exportations vers l'Algérie en céramique. La décision
algérienne d'imposer des licences d'importation pour le secteur de la
céramique, concernant les carreaux et dalles de pavement, a fait vaciller les
entreprises castellonaises puisque l'Algérie est le
cinquième client mondial de la céramique espagnole. En avril dernier, la presse
régionale espagnole rapportait que le maire de Castellón,
Amparo Marco, aurait demandé au consul général
d'Algérie à Valence, Azzeddine Benbelgacem,
de tenir une réunion le plus tôt possible pour obtenir toutes les informations
possibles sur cette question, affirmant que la limitation des importations
algériennes risquerait de porter un sérieux coup au secteur de la céramique,
l'un des premiers générateurs d'emplois dans la région. Si pour le moment, «il
n'y a pas de nouvelles de quotas», les Espagnols continuent de se concerter
avec l'Office économique et commercial de l'ambassade d'Espagne à Alger ainsi
que la fédération européenne de l'industrie céramique Cerame-Unie.
Avant l'instauration des nouvelles licences, l'industrie céramique espagnole
avait augmenté, en un mois, de 49,6% ses exportations vers l'Algérie. Selon el Mundo, cette accélération des exportations avait pour but
d'anticiper la mesure algérienne déjà annoncée en amont. Le chiffre,
affirme-t-on, est particulièrement important si l'on considère que le marché
algérien a terminé l'année 2016 sur une note négative pour les Espagnols qui
n'ont pas réussi à redresser la barre. Les exportations de céramique espagnoles
vers l'Algérie se sont élevées à 123,4 millions d'euros sur l'ensemble de
l'année écoulée, ce qui représente une baisse de 5,2% sur l'année d'avant,
selon les données de l'Association espagnole des fabricants de carreaux pavage
céramique (Ascer). Cette tendance, souligne-t-on de
même source, a radicalement changé en ce début 2017.