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![]() ![]() ![]() ![]() La canicule
n'y est pour rien dans les incendies, qui mangent avec une grande férocité nos
forêts, ces jours de grandes chaleurs. Les Algériens, du Sud comme du Nord,
fondent dans la fournaise provoquée par les feux de forêts. Rendue encore plus
dramatique par le manque de vision en matière de gestion des feux de forêts,
et, surtout, dans cette incapacité inquiétante de la protection civile et les
services des forêts de lutter avec des moyens techniques modernes contre les
incendies de forêts. Dimanche et lundi, une grande partie de l'Algérie du nord
était la proie des flammes. De Tarf à la wilaya d'Aïn Defla, ce n'était que
flammes sur les massifs boisés. Conséquence: de
grandes chaleurs attisées par un vent du sud aussi chaud et sec que les flammes
qui mangeaient le bois des forêts, et, surtout, des pannes d'électricité, dues
à des postes électriques qui ont explosé, comme c'était le cas à Blida, sous
l'effet de la chaleur des flammes toutes proches à Bou Arfa. Ainsi, à chaque
malheur, ce sont les Algériens qui trinquent, et qui se posent à nouveau cette
lancinante question de l'abandon, dans les années 2012, de la piste des
canadairs et des hélicoptères bombardiers d'eau. La direction de la protection
civile, à cette époque, avait catégoriquement refusé d'acheter, quand le bas de
laine était gros et les rentrées pétrolières conséquentes avec plus de 100
dollars le baril, des canadairs. Le motif ou les raisons ne tenaient pas la
route, mais comme cela vient d'en haut, inutile d'argumenter. Car chez nous, un
responsable a toujours raison, jusqu'à ce qu'il soit dégommé et que l'on
découvre soudain qu'il n'avait pas le profil. Ainsi, pour certains à la
protection civile, un canadair est ?'imposant par son envergure, difficilement
maniable et exigeant un équipage professionnel pour ne pas dire hors pair,
réunissant toutes les qualités reconnues chez tout pilote de chasse''. Oui, un
pilote d'un avion de chasse, un SU-35 par exemple ou un F16 américain. Rien que
çà. Bref, l'Algérie avait acheté un ou deux ?'westlands'' inefficaces contre
les grands incendies, et définitivement abandonné la piste des canadairs comme
moyen de lutte contre les feux de forêts, quant presque tous les pays de la
rive nord de la Méditerranée en possèdent. En réalité, l'Algérie était sur le
point d'en acheter six en 2008, et c'était même le ministre russe des
Situations d'urgence, Sergei Choïgou, qui avait annoncé au mois d'avril de
cette année-là l'intention officielle de l'Algérie d'acquérir six unités de
Bériev BE200, bi-réacteur amphibie bombardier d'eau. L'appareil a le double de
la capacité d'emport et le double de la vitesse des Canadairs de Bombardier,
utilisés par la France notamment. Mais, curieusement, l'Algérie a fait marche
arrière. Pourquoi ? En 2012, lorsque l'option d'achat des canadairs avait
refait surface, ces arguments avaient été avancés pour repousser, encore une
fois, l'acquisition de ces ?'bombardiers d'eau''. 1) les canadairs ne sont pas
aussi efficaces qu'on le pense; 2) les canadairs ne
peuvent s'approvisionner qu'en mer; 3) ils ne sont pas adaptés aux bas reliefs:
s'ils sont remplis en mer, il leur faudra beaucoup de temps pour atteindre des
régions comme Sétif ou Tiaret''. Ainsi donc, si on suit cette logique de
l'absurde, les Etats-Unis, la Grande Bretagne, le Canada et tutti quanti sont
des «ignorants». (Re) donc, c'est bien fait pour les
Algériens d'endurer autant de souffrances, de maladies respiratoires, de gênes,
de passer des nuits blanches à lutter contre les moustiques, la chaleur, la
sueur, sans électricité, et, surtout, de voir les forêts de leur pays diminuer
chaque année un peu plus, détruites par des incendies que l'on pouvait non
seulement prévenir, mais circonscrire avec les moyens techniques adaptés, pas
avec des pelles et des pioches et des camions anti-incendie poussifs et sans
grande efficacité. Des pelles et des pioches au 3ème millénaire !
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