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Quand le département d'Etat dément les détracteurs de l'Algérie

par Kharroubi Habib

Le refus de l'Algérie de faire sienne l'approche française pour combattre le terrorisme au Sahel lui vaut l'accusation étrange et sournoise de faire obstacle au rétablissement de la paix et de la sécurité dans cette zone. Sans l'avoir formulé ouvertement elles-mêmes, les autorités françaises n'en semblent pas moins partager l'accusation. Ce que tend à confirmer l'intense pression diplomatique qu'exerce Paris sur Alger visant à obtenir de l'Algérie une contribution plus « franche et moins conditionnelle » aux efforts régionaux et internationaux qui sont consentis en terme de lutte antiterroriste.

Ce mauvais procès instruit contre elle insidieusement par la France frustrée de voir son approche contestée par la principale puissance régionale et les Etats subsahariens qui sont ses vassaux liges, l'Algérie s'en défend en faisant valoir le bilan de sa contribution à la lutte contre le terrorisme tant à l'intérieur de son territoire qu'à ses frontières qui est autrement plus probant que celui dont peuvent faire état pour eux-mêmes ses détracteurs.

Dans sa réfutation de ce que lui reprochent ses procureurs, l'Algérie enregistre le soutien d'un défenseur de taille qui n'est autre que l'administration américaine dont le département d'Etat n'a pas tari d'éloges sur sa contribution à la lutte internationale contre le terrorisme. Dans son rapport sur le terrorisme, le département d'Etat américain a en effet salué l'engagement diplomatique de l'Algérie pour promouvoir la paix et la sécurité régionale qu'elle a couplé avec « une campagne offensive pour éliminer toute activité terroriste au niveau de ses frontières ».

De ce fait, le département d'Etat crédite l'Algérie d'être devenue un véritable « rempart contre le terrorisme » dans la région. Son appréciation s'inscrit en faux contre l'insinuation distillée sur la prétendue faiblesse que l'Algérie manifesterait à l'égard de groupements terroristes pour des raisons de « politiques domestiques ». Les auteurs de l'insinuation anti-algérienne ont paru être dans le vrai dès lors que le président français Emmanuel Macron a paru partager leur prévention sur le comportement de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et sur son rôle dans les crises que vivent certains des Etats de son voisinage.

Il ne fait aucun doute que le satisfécit américain conforte l'Algérie dans la poursuite de la stratégie qui est la sienne en matière de lutte contre le terrorisme et grâce à quoi elle y contribue avec une efficacité avérée en même temps qu'elle fait office de médiateur respecté dans les conflits nationaux apparus à ses frontières, le tout sans hypothéquer sa souveraineté nationale et l'indépendance de ses positions et décisions. Il lui faut néanmoins rester vigilante car les ennemis qui sont acharnés à la dessaisir de ses souveraineté et indépendance ne vont pas désarmer uniquement parce que le département d'Etat leur a infligé un désaveu.