L'établissement
hospitalier spécialisé (EHS) ?Emir Abdelkader', appelé aussi centre anti-cancer
(CAC), est sur une poudrière. Le bras de fer engagé entre les médecins
spécialistes, sous la bannière du Syndicat national des praticiens spécialistes
de la santé publique (SNPSSP) et le directeur de cet établissement a atteint le
point de non-retour. Les médecins spécialistes exigent, désormais, le limogeage
immédiat du premier responsable de cet EHS, accusé, selon les propos de leurs
délégués, de «gestion arbitraire et unilatérale» et «exercice abusif et excessif
du pouvoir au détriment des intérêts des malades et du personnel médical». Les
médecins spécialistes promettent, d'ores et déjà, de paralyser cet EHS, jusqu'à
la satisfaction de leurs revendications. Les menaces du personnel médical
semblent prises au sérieux par le ministère de la Santé qui a dépêché une
commission ministérielle, pour trouver une issue, à l'amiable, de ce conflit
qui risque d'avoir des conséquences fâcheuses sur la santé des enfants
cancéreux. Les médiateurs du ministère ont promis de prendre en charge les
revendications des médecins. Du côté des médecins en colère, le SG du SNPSSP, à
Oran, Dr. Rahmani, veut du concret et soutient que ce
mouvement a été lancé, non pour défendre des intérêts étroits du corps médical
et paramédical mais surtout pour garantir des soins de qualité et alléger la
souffrance des enfants cancéreux, pénalisés par la «gestion arbitraire».
La
goutte qui a fait débordé le vase, selon ce syndicaliste, a été la suspension,
par la direction, des interventions chirurgicales pour la pose des chambres
implantables ou port-à-cath, nécessaires pour
l'administration, sans douleurs et sans complications des médicaments de la
chimiothérapie. Ce dispositif limite les douleurs liées aux piqûres répétées. «nous avons engagé ce mouvement de contestation après
épuisement de toutes nos tentatives de trouver une entente avec la direction. nous travaillons, dans des conditions difficiles. il y a des
ruptures des médicaments et un manque flagrant dans le matériel médical ,nécessaire à la prise en charge des enfants
cancéreux. L'instrumentation dans le bloc opératoire est vétuste, il n'y pas
d'échographie, etc. ; nous exerçons avec le minimum. L'IRM existe mais il n'est
pas opérationnel en raison de l'inexistence d'une salle d'éveil, ce qui
contraint les parents des malades à débourser 18.000 dinars, pour cet examen»,
regrette le Dr Rahmani. Et d'ajouter : «si aucune
décision n'est prise, par le ministère, dans les jours à venir, nous allons
recourir à des actions de contestation de grande envergure pour appuyer nos
revendications».