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Abdelmadjid
Tebboune auquel s'en sont pris les organisations
patronales étrangement approuvées par Sidi Saïd au nom de la centrale syndicale
UGTA assume l'acte d'avoir déclaré Ali Haddad, le président du FCE, « persona
non grata » à ses côtés à la cérémonie. Dans un communiqué que les services de
la primature ont rendu public jeudi, Tebboune a en
effet répliqué à ses détracteurs que la décision qu'ils lui contestent procède
de la volonté qu'il a avec son gouvernement de concrétiser le principe de la
séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir de l'argent, validé par le
président Bouteflika et figurant dans le plan d'action gouvernemental entériné
par les deux chambres du Parlement.
Concise mais percutante, la réplique du Premier ministre a probablement douché les « patrons » qui ont pensé que leur solidarité avec l'entrepreneur et président du FCE allait l'impressionner et pour le moins faire acte de contrition à leur égard. Contrairement à ce que les organisations patronales ont laissé sous-entendre, le traitement infligé à Haddad par Tebboune ne contrevient pas à la volonté du président de la République dont ils ont indirectement et avec esprit courtisan sollicité l'intervention pour qu'il désavoue évidemment son Premier ministre. Le bras de fer de ces organisations soutenues par un patron syndical qui en l'occurrence a commis la faute de trop a vite tourné à leur désavantage au vu que ni l'opinion publique ni la classe politique, opposition comprise, n'expriment de solidarité à leur égard. Il tourne même au fiasco ridicule avec les démentis faits par certaines des organisations censées avoir pris part au conclave du patronat et cosigné le communiqué condamnant l'attitude du Premier ministre. Cela étant, il n'est pas extravagant de penser que Abdelmadjid Tebboune qui est en quête d'un dialogue le plus large possible avec les acteurs politiques et sociaux en vue de bâtir un consensus sur les voies et moyens de pallier à la crise financière du pays qui va en s'aggravant, s'en est pris à Ali Haddad et indirectement au monde dont il est le porte-étendard avec l'arrière-pensée que son attitude disposerait plus favorablement ces acteurs à l'égard de son projet. Reste à savoir si les concernés réagiront comme l'espère probablement le Premier ministre. S'ils ne peuvent qu'approuver une démarche de sa part visant à la « consécration du principe de la séparation entre le pouvoir politique et le pouvoir de l'argent », ils ne semblent pas prêt à renoncer à leur revendication largement partagée que le seul dialogue auquel ils consentiraient à prendre part avec le pouvoir dont Tebboune n'est assurément pas la source de décision prédominante, est celui qui permettrait de mettre sur la table des discussions le dossier de la crise politique dont la résolution conditionne à leur avis celle à entrevoir pour les problèmes économiques et financiers auxquels l'Algérie est confrontée. Il est vrai que quelles que soient les bonnes intentions qui font batailler Abdelmadjid Tebboune, il doit faire plus pour bâtir un consensus national qui ne se résumerait pas à obtenir des acteurs politiques et sociaux leur onction au plan d'action de son gouvernement dans lequel il n'a nullement été question de la nécessité d'en finir avec le statu quo politique qui contrarie toute espérance pour le pays d'une sortie de sa crise multidimensionnelle. |
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