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On savait
que Tebboune dérange et ses décisions prises contre
des intérêts connus sur la place publique n'allaient pas rester longtemps sans
réponse. La première réplique est venue du patronat qui s'est fendu d'un
communiqué de reproches signé par le FCE, l'organisation présidée par Ali
Haddad himself, ainsi que par sept autres sigles
patronaux. Le plus étonnant dans cette riposte groupée est la présence aux
côtés des mécontents de Sidi Saïd, le SG de l'UGTA. Même s'il est cosignataire
du Pacte national économique et social de croissance, l'association du
syndicat, appendice de l'Etat, avec les patrons paraît incongrue surtout en ces
temps de récession et de lutte syndicale pour préserver les acquis sociaux.
Sidi Saïd, en engageant l'UGTA dans ce qui s'apparente dorénavant à une guerre de tranchées, s'est-il tiré une balle dans le pied ? Les observateurs l'affirment, ne donnant pas cher de sa peau d'autant plus que sa longévité à la tête du plus grand syndicat du pays n'a que trop duré avec un bilan, le moins qu'on puisse dire, mitigé. Si le communiqué dénonce un fait, le «traitement réservé» à Ali Haddad par le Premier ministre samedi à l'Ecole supérieure de la sécurité sociale, sa lecture va loin suggérant une rupture avec ce fameux Pacte économique et sociale qui n'aura été d'aucune utilité pour les Algériens si ce n'est de permettre à des entreprises «amies» de s'enrichir davantage sur la base de cahiers des charges sur mesure. Le communiqué affirme que l'affront subi par Haddad porte «préjudice» à ce Pacte, mais souligne en filigrane que ce crime de lèse-majesté n'est que le prélude à un bras de fer qui voudrait détrôner Tebboune. Il est clair que la réponse de Haddad, via les autres organisations patronales, et soutenu par Sidi Saïd, est celle de tout un clan qui ne voudrait pas voir un de ses représentants tomber et faire boule de neige. Les autres patrons ont également peur de se retrouver dans la situation du président du FCE et faire les frais du réveil des institutions de l'Etat. Cette crainte explique un peu ce tir groupé contre la personne du Premier ministre car il ne faut pas se tromper, le communiqué prend prétexte sur l'incident protocolaire pour dénoncer son action de salubrité économique. La guerre est déclarée donc contre Tebboune, preuve en est cet adoubement et cette fidélité «à la seule personne du président de la République», précise la même source d'information. L'adjectif «seule» trouve toute sa pertinence dans ce contexte et reflète cette tendance d'appartenance au clan présidentiel seul critère d'excellence dans la logique de cette classe d'Algériens. Les signataires du communiqué, le SG de l'UGTA y compris, ont clairement affiché leur position, celle de ne répondre qu'aux injonctions d'El Mouradia. Pour eux, tant que le système actuel est en place, ni Tebboune ni un autre ne pourront prétendre le contraire. |
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