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Alors
que le tentaculaire bidonville, perché à flanc de montagne des Planteurs se
vide de ses occupants, au gré des relogements successifs, l'avenir de cet
espace déstructuré, la finalité du programme spécial initié par le président de
la République, n'est plus une vue d'esprit, mais un projet à concrétiser, phase
par phase, acte par acte.
Une source officielle de la wilaya a fait savoir, en effet, qu'il existe un plan d'aménagement (en l'occurrence, un plan d'occupation des sols : POS) relatif à ce site de la ville. « Ce plan, qui fera, sous peu, l'objet d'une séance de présentation en vue de l'enrichir, est l'instrument d'urbanisme qui nous orientera, dans le processus de structuration et d'aménagement de ce périmètre de la ville », indique la même source. Voilà qui « rassure », encore davantage, et surtout fait gagner du temps, s'agissant de l'après - démolition, de la phase post-relogement. En ce sens que l'existence d'une étude de POS ficelée et approuvée, un outil de planification qui fixe les règles générales et les servitudes d'utilisation, organise les zones urbaines ou à urbaniser (en prenant, notamment, en compte les besoins en matière d'habitat, d'emplois, de services et de transport), protège les milieux et sites naturels, sauvegarde les patrimoines historiques et architecturaux, etc., que les pouvoirs publics comptent mettre en œuvre, est la pièce à conviction idéale, permettant aux pouvoirs publics locaux de plaider l'opportunité d'inscription de programmes (au profit de ce site) et le meilleur raccourci pour passer du vœu à l'acquis, de la demande à l'offre. POS approuvé : 200 ha dont les 3/4 à urbaniser et 1/4 à sauvegarder Réalisée par le BET Buvor, l'étude du POS qui a été approuvée en 2001, prévoit, surtout, de meubler les 3/4 de ce périmètre, s'étendant sur une superficie de 203 ha en habitats collectifs et équipements publics, d'aménager un terrain à boiser ainsi que quelques espaces verts et aires de détente et de loisirs, tout en sauvegardant une parcelle de 51 ha, entre patrimoine historique et site naturel. Il est utile de rappeler que sur le plan de la ville d'Oran, de 1964, établi par le Service de l'Urbanisme, le ravin de ?Ras El-Aïn' ne figure pas comme projet mais se présente, sous forme de zone sans désignation entre les groupes de quartiers Eugène-Etienne et Les Planteurs à l'ouest, et le camp militaire dénommé Saint-Philippe à l'est. A partir de 1975, apparaît l'étude du Plan directeur d'urbanisme d'Oran. L'examen du plan de synthèse de l'occupation du sol, montre une zone de rénovation, à l'ouest de la ville, et dans laquelle se situe le ravin. Elle se développe sous une vaste forme oblongue et hachurée. Une ligne abstraite la divise, transversalement, en deux parties dont l'une est dénommée ?Sid El Houari,' tandis que l'autre, sans limites précises, juxtapose les noms de Ras el-Aïn et Les Planteurs. Ce mode de représentation qui ne reflète pas la notion d'occupation de sol, donne à supposer qu'il n'y avait pas suffisamment de données, concernant la zone et qu'elle nécessitait, par conséquent, une étude particulière. En tout état de cause et selon les indications de la légende, aucun critère d'affectation ou d'usage du ravin, n'apparaît dans l'étendue délimitée. En 1988, l'Institut national de Cartographie (INC) produit un plan actualisé d'Oran, avec sa nouvelle toponymie. L'absence de diagnostic, pour justifier les interventions, se traduit par la reprise de projets qui datent de la période coloniale. Leur conception se comprenait dans l'esprit de donner au site la vocation touristique caractérisant sa structure morphologique originelle. L'après - debidonvillisation : où trouver l'argent pour construire ? Les bidonvilles de Ras El-Aïn, Les Planteurs, Kouchet El-Djir sont considérés comme les plus anciens du pays et qualifiés en 2002, souvenons-nous, par un ministre de «véritable enfer». En 2005, une enquête, avec comme objectif de transférer quelque 12.000 ménages, avait été entamée et un projet de relogement d'envergure auquel a adhéré la Banque mondiale a été lancé. Une fois achevé, le site de Ras El-Aïn et des Planteurs devaient être transformés, selon les annonces légères et à fleur de peau de l'époque, en forêt urbaine pour faire fonction de poumon de la ville. Ce quartier a pris une tout autre dimensions suite à un exode rural massif à partir des années 70. Même sur un terrain accidenté, il était possible d'effectuer des aménagements urbains, notamment en matière d'accessibilité. Sur ce plan, force est de constater que dans la majorité des îlots, l'accès ne peut être effectué qu'à pied et, pour preuve, la collecte des ordures ménagères se faisait, dans un passé récent, à dos de mulet avant que des bacs à ordures ne soient installés pour faciliter la tâche des équipes d'éboueurs. Il faut dire, également, que l'absence de réseaux d'assainissement et d'eau courante rend la situation hygiénique de ce «quartier» des plus précaires. L'urbanisation sauvage a engendré une occupation du sol, dans un premier temps, vers la forêt du Murdjadjo, donnant naissance à l'actuel quartier des Planteurs, alors que dans un second temps, c'est toute la zone du ravin vers le mont qui a été occupée. |
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