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Lorsqu'on
croit que l'incurie et l'opportunisme politique, le reniement et la trahison d'un
engagement politique sont la caractéristique des seules républiques bananières.
Oui, nous avons vu, nous voyons et nous verrons encore des personnalités publiques politiques ou de la société civile retourner leur veste, trahir des solidarités, leurs électeurs et même soi-même, en pensant que cela n'arrive que chez nous et finissons par désespérer de la politique et de la sincérité de responsables, si prompts à renier leur engagement pour des honneurs de cour ou, plus méprisant, de servitude au «clan» dominant du moment. Ce comportement caméléon du genre politique se répand, comme une pandémie, jusque dans les plus grandes démocraties occidentales et que l'admiration que nous leur portons, à juste titre, nous aveugle, au point de ne point le percevoir. Prenez la Belgique, ce pays de cocagnes réputé pour la construction du consensus politique cité en exemple, le voilà livré à une querelle politico - clanique qui menace sa cohésion, déjà si fragilisée par les querelles identitaires et linguistiques. Le contrat de gouvernement signé en 2014, par les partis francophones ( Wallonie et Bruxelles -Capitale) vient de voler en éclats, sous le coup d'un brusque «reniement» d'un parti de la majorité, le Centre humaniste démocrate (CDH) qui vient, carrément, de quitter brusquement, son allié le Parti socialiste (PS) prétextant le climat de scandale politico ? financier, pollué par l'incurie de certains élus de gauche, de droite et du centre. De tous, en fait. Le drame est que le spectre des partis politiques, si nombreux et divisés en frères-siamois entre francophones et néerlandophones, risque de bloquer toute nouvelle alliance cohérente et surtout efficace pour la gestion des affaires des Belges. Voir le CDH abandonner son allié le PS, au milieu du gué ( la prochaine législature est pour le printemps 2019) pour d'hypothétiques calculs électoraux, inquiète les Belges qui assistent médusés à ce cirque politique, animé par une bagarre verbale où les termes de «trahison», «menteur», «opportuniste»... reviennent, sans cesse. Dans cette même semaine, les Français ne sont pas du reste: le tout nouveau président, Emmanuel Macron, fait de ses siennes en insistant sur le verrouillage de la communication qu'il veut unanime et à son service. Macron interdit aux ministres et même aux députés de son parti d'exprimer des avis personnels sur leurs domaines de compétences. Après avoir sélectionné - dans le secret de l'Elysée- un panel de journalistes qu'il estime dignes de sa confiance ( pro-Macron), il veut lancer sa propre structure de télé dont il sera le rédacteur en chef pour communiquer ,plus sereinement, ses «pensées» et justifier sa gestion de la France. Ignorer, voire mépriser les journalistes de son propre pays est plus un manque de confiance en soi qu'une précaution «politique». Les premiers reniements des partisans de Macron commencent. Certains quittent déjà la «Marche» du président. Et l'Union européenne( UE) ? Encore une fois, le turbulent président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, vient de «crier», haut et fort, un nouveau mensonge contre la Turquie de Tayyip Erdogan: «l'UE ne reprendra pas les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, tant que M. Erdogan ne respecte pas les droits de l'Homme chez lui !» Sachant l'opposition d'une majorité de pays à l'adhésion de la Turquie à l'UE, on se demande pourquoi M. Juncker répète un si gros mensonge qui dure de puis 1963, date du 1er accord douanier UE-Turquie ! A la décharge de Juncker, il est vrai, la soif de pouvoir absolu de M, Erdogan, au prix de terribles divisions du peuple turc. D'ailleurs, il vient de déclarer son souhait de rétablissement de la peine de mort. C'est que M. Erdogan a échappé, lui aussi, à un vaste mouvement d'opposition qu'il qualifie de «Trahison», à la patrie. Et les USA? Le feuilleton juridico- politique entre le président Trump, son fils aîné, son gendre, le FBI, la CIA, la NSA....où il est question d'espionnage, de corruption, de coups-bas et de... trahison, continue de passionner les Américains et leur «ami et adversaire russe» comme une série de fiction télévisée. Pas comme chez nous où tout est réel et qui nous sidère, avec la certitude que nous sommes «une exception» dans le monde, un pays où tout va de travers, sans espoir pour l'avenir. Avec de telles certitudes, nous soupçonnerons de complot même les catastrophes naturelles comme les inondations après un brusque orage et les incendies sous la canicule de nos maigres forêts. |
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