De retour d'Alger où ils étaient allés
porter à un «niveau élevé» la contestation qu'ils mènent pour faire aboutir le
dossier des 460 logements universitaires, en construction dans le pôle
universitaire constantinois, les membres de la délégation de la commission
indépendante de coordination des enseignants universitaires ont exprimé,
vivement, leur colère en pointant du doigt les opérateurs et les responsables
locaux, en charge du dossier.
«De notre contact avec les services
concernés du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique nous avons été, désagréablement, surpris de découvrir beaucoup
d'incohérences entourant cette question. Notamment dans l'information circulant
entre la base et le sommet», nous a expliqué, hier, M. Dib Nabil, coordonnateur
de la commission. Et, «à notre grand désappointement, ajoute-t-il, la première
chose importante que nous avons découverte est la non application des
instructions des instances supérieures, relatives à la délivrance des décisions
de pré-affectation aux bénéficiaires et le non affichage des listes définitives
de ces derniers». En effet, alors que ces instructions disent, clairement, que
lorsqu'un quota de logements atteint un taux de réalisation de 70 %, les
bénéficiaires reçoivent, automatiquement, des décisions de pré-affectation. «Ce
qui n'a pas été appliqué du tout, à notre cas alors que le commun des mortels
sait que les candidats ordinaires au logement, une fois leur liste officialisée
et publiée, reçoivent, automatiquement, ces pré- affectations, même si les
constructions ne sont pas encore sorties de terre. Or, en ce qui nous concerne,
le taux de réalisation de ces logements a dépassé les 70 % et personne n'a reçu
le moindre titre d'affectation», s'est-il indigné. D'où les forts soupçons des
bénéficiaires face à de probables «coup sfourrés» sur
ce plan, disent-ils. D'autre part, a ajouté M. Dib, «nous avons découvert une
correspondance qui a été adressée, au même ministère, au mois de juillet 2016,
par le président de la commission universitaire de distribution de logements
dans laquelle celui-ci prétendait le contraire, en assurant que les listes des
bénéficiaires ont été arrêtées, définitivement et les affectations leur ont été
données ! Pourquoi ces incohérences et ces affirmations contraires à la réalité
?», s'est demandé, encore, notre interlocuteur. «Ces agissements nous
inquiètent, au plus haut point, et nous allons demander des éclaircissements à
qui de droit. C'est ce que nous avons l'intention d'entreprendre dans les jours
à venir», a laissé entendre M. Dib, en affirmant que «devant de telles
incohérences, une inquiétude sourde s'est emparée des enseignants
universitaires qui réclament des réponses à leurs questions».