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En prévision de
la grève nationale d'une journée prévue le 12 juillet 2017, le «haut conseil du
syndicat» (HCS) du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) tient
ce samedi une réunion pour procéder aux «dernières retouches» des «préparatifs»
du mouvement de grève, nous a déclaré Messaoud Belambri,
président national du SNAPO.
Considéré comme la plus haute instance du syndicat, le HCS est «composé des 30 membres du conseil national élus lors du dernier congrès et des présidents de toutes les wilayas». La réunion portera sur la décision prise par la CNAS de supprimer les «incitations prévues dans l'article 27 du décret exécutif 09-396, notamment celles qui concernent les produits pharmaceutiques fabriqués localement, et interdits à l'importation». A cette réunion, un «appel sera lancé à Son Excellence, Monsieur le Président de la République», pour intervenir sur ce dossier, «car il s'agit de la survie de l'industrie nationale, de la survie du tiers-payant et du système Chifa, et de la survie de la pharmacie algérienne», affirme le président du SNAPO. Le SNAPO interpelle également le Premier ministre et le ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale «à qui nous avons déjà envoyé plusieurs rapports et demandes d'audience au sujet de ce dossier». Dans la déclaration qui sera adoptée et diffusée à toutes les pharmacies, le SNAPO estime que la mesure de suppression des incitations aux pharmaciens et aux producteurs de médicaments pour faire la promotion du générique, est en totale contradiction avec les objectifs annoncés lors de la mise en place de ces incitations. Pour cela, la déclaration cite une série de mesures prises dans le cadre de ces incitations. Elle rappelle le «communiqué officiel émanant de la présidence de la République le 15 septembre 2008, suite à une réunion restreinte des deux ministres du Travail et de la Santé avec Son Excellence, Monsieur le Président de la République, et annonçant que «des mesures seront également prises pour encourager la production locale du générique, parallèlement à des mesures incitatives nouvelles qui seront incessamment initiées en direction des pharmaciens, pour la promotion du générique »». Le document rappelle également la «décision d'interdiction de l'importation de produits fabriqués localement» qui «avait été prise par arrêté ministériel depuis le 30 novembre 2008», c'est-à-dire bien avant le «décret exécutif 09-396 du 24 novembre 2009» introduisant des « incitations en faveur des pharmaciens». Le SNAPO affirme sa totale opposition «à la suppression des incitations prévues dans l'article 27 du décret exécutif 09-396, notamment celles qui concernent les produits pharmaceutiques fabriqués localement et interdits à l'importation». D'autres articles à réviser Cependant, le SNAPO estime que d'autres articles dudit décret exécutif doivent être révisés. Il rappelle que lors de la réunion tenue au ministère (du Travail, ndlr) le 26 mars 2017, le syndicat avait réclamé une série de mesures «afin d'améliorer les conditions d'accomplissement du tiers payant par les pharmaciens et d'améliorer la prise en charge des assurés sociaux». Parmi les mesures réclamées, le SNAPO réclame la «révision, l'actualisation et la mise à niveau des frais administratifs et électroniques vers un seuil qui couvre réellement les dépenses consentis par les pharmaciens dans le cadre des différents actes et opérations du tiers payant», la «réduction à 3 jours du délai de payement conformément aux engagements de la Sécurité sociale lors de la préparation du décret en 2009», et l'instauration d'un «système de compensation en faveur des pharmaciens en cas de retard de payement». Quant aux «procédures de paiement», le SNAPO «demande que les payements dus aux pharmaciens soient effectuées sur la base de documents transmis par voie numérique et sécurisés, entre les services concernés des caisses de Sécurité sociale». Le tiers payant? en ballottage Même si la grève du 12 juillet n'est prévue de durer qu'une demi-journée (8h à 13h), la mobilisation «est à son apogée», affirme le président du SNAPO. «J'ai personnellement assisté à plusieurs assemblées générales que le syndicat est en train d'organiser dans toutes les wilayas, la présence des adhérents bat des records et le mot d'ordre est d'aller par le mouvement de grève jusqu'au bout de la revendication». Notre interlocuteur ajoute que «les pharmaciens s'estiment trahis par la Sécurité sociale». A la question de savoir quelle suite sera donnée au mouvement de grève en cas de non prise en compte des doléances, en particulier celle relative au maintien des incitations prévues dans l'article 27 du décret exécutif 09-396, celles qui concernent les produits pharmaceutiques fabriqués localement et interdits à l'importation, Messaoud Belambri n'écarte pas un durcissement de la position du SNAPO. «Nous risquons réellement d'aller vers une résiliation collective et nationale du tiers payant. C'est une revendication qui est de plus en plus exigée et demandée par les pharmaciens; car ils estiment que nous sommes en train d'accomplir le tiers payant, une prestation qui est de la vocation de la Sécurité sociale, non seulement gratuitement mais en assumant toutes les charges et les contraintes qu'elle engendre, et que la Sécurité sociale n'offre rien en contrepartie», nous a déclaré le président du SNAPO. |
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