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Réfugiés: «L'Algérie gère les erreurs des grandes puissances»

par Yazid Alilat

  Mme Saida Benhabyles, présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), a affirmé, hier mardi, que l'Algérie «est en train de gérer, avec courage, les erreurs stratégiques des grandes puissances» dans le dossier

des réfugiés.

La présidente du CRA a expliqué, à la Radio nationale sur cette question des réfugiés et du droit d'asile, que «la politique algérienne n'a pas d'agenda et trouve sa source dans les valeurs ancestrales du peuple algérien.» Pour Saida Benhabyles, «l'Algérie a toujours été une terre d'asile, mais les gens ont l'impression que c'est, seulement, aujourd'hui qu'elle accueille des réfugiés». Elle a rappelé la grande vague migratoire de 1984, après la terrible famine qui avait fait des millions de morts au Sahel et dans la Corne de l'Afrique. «En 1984, il y a eu un grand flux migratoire, et ce sont les familles de Tamanrasset qui avaient ouvert leurs maisons aux réfugiés. » La présidente du CRA a ajouté que l'Algérie est devenue aujourd'hui, «une terre de transit, après que l'Europe ait fermé ses frontières, une terre de destination, une terre d'asile, et a pris ses responsabilités. «Mme Benhabyles a expliqué, ensuite, que le CRA «est le bras humanitaire des pouvoirs publics. On offre toutes les prestations humanitaires, y compris la scolarité des enfants, et là, on est le seul pays à offrir cela. » La présidente du CRA a expliqué «qu'un enfant de réfugié n'a pas besoin de présenter de certificat de scolarité, mais seulement une déclaration sur l'honneur du tuteur attestant du niveau de scolarité des enfants. Et puis nous avons des Palestiniens et des Syriens à l'Université, certains ont eu leur Bac en Algérie ». Il y a, également, la couverture sanitaire offerte aux réfugiés, par l'Algérie, a-telle ajouté, relevant que le rapport de l'hôpital de Tamanrasset indique que 37% des prestations sanitaires vont à ces populations de réfugiés, et les cas exigeant des traitements spécialisés sont évacués par avion vers des hôpitaux spécialisés à Alger. C'est dire l'importance de la prise en charge des réfugiés, en Algérie», a-t-elle souligné. Mais, elle a précisé que «ce que fait le CRA, se fait en étroite coordination avec les pouvoirs publics et pour compléter les efforts des pouvoirs publics.» Elle a ainsi plaidé pour que les grandes puissances soutiennent «les efforts de l'Algérie, à travers le HCR et partager les responsabilités.» Mme Benhabyles, qui a rappelé que les réfugiés sont soumis aux mêmes lois que les Algériens, dans le domaine de la justice, a indiqué qu'il y a beaucoup de «réfugiés jugés et condamnés pour dépassements, de crimes et de trafic de drogue».

Par ailleurs, elle a rappelé que l'Algérie «ne renonce pas à sa politique d'aide aux Africains», avant de souligner que les Syriens, qui ont émis le vœu d'être soutenus par le HCR sont «totalement pris en charge, leurs enfants sont scolarisés et bénéficient de la couverture sanitaire, de rations alimentaires mensuelles, et vivent normalement, nous sommes leur grande famille.» «C'est la même chose pour les Subsahariens, même si les Syriens se sont bien intégrés», a-t-elle précisé. Mme Benhabyles a expliqué, d'autre part, la grande mobilité des Subsahariens, en Algérie, par le fait qu'il n'y a aucune interdiction de quitter les centres d'accueil. A Ouargla, elle a indiqué qu'ils sont 2.000 réfugiés pris en charge, «mais après, ils sortent du centre et se retrouvent à Sidi Bel-Abbes, Tizi Ouzou ou Oran ». Quant à la question du départ massif de réfugiés nigériens, à la fin de l'année dernière, la présidente du CRA a expliqué qu'il ne s'agissait pas d'expulsions mais de rapatriement, car cette opération s'était faite, à la demande du gouvernement nigérien et les «Nigériens sont retournés de leur plein gré. » Pour autant, sur le nombre de réfugiés installés en Algérie, Mme Benhabyles n'a pas donné de chiffre, hormis celui des 40.000 réfugiés Syriens installées en Algérie.