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La DGSN a
décidé d'ouvrir une enquête suite à la multiplication soudaine de pages
Facebook appelant au lynchage des réfugiés subsahariens. Au contenu clairement
raciste et xénophobe, des internautes militent pour l'expulsion des migrants,
les accusant ouvertement d'être impliqués dans des réseaux de prostitution, de
trafic de drogue, d'escroquerie ou de faux billets. Les rendant même
responsables de la propagation de maladies contagieuses.
Cette prolifération aussi soudaine qu'inquiétante de ces voix professant la haine de l'autre convoque, de droit, des interrogations sur leurs origines et les raisons de leur apparition. On conçoit mal les Algériens habillés d'un tel racisme primaire même s'ils ne sont pas exempts de tout reproche. En effet, à la lecture de ces pages, on est frappé par la virulence du verbe, la détermination dans l'attaque frontale, l'incitation à la liquidation physique des réfugiés et surtout les objectifs escomptés derrière cette déferlante. Celui de l'entraînement. La pondération et le bon sens ne sont pas forcément les atouts premiers des facebookistes, il est fort à craindre cet effet boule de neige tant recherché sur la Toile qui peut fausser les jugements et créer de fausses pistes de réflexion. Si les Algériens ont parfois du ressentiment envers les migrants subsahariens, on est loin, à des années-lumière mêmes, de cette vague caricaturale qui fait passer le FN français ou le Ku Klux Klan américain pour des enfants de chœur. Même si des actes de «vendetta» ont été enregistrés ces dernières années, donnant lieu à des batailles rangées entre jeunes et migrants subsahariens, il est exclu que l'ensemble des Algériens soit assimilé ou associé à cette campagne de haine. La police en enquêtant sur ce déferlement raciste sait pertinemment que derrière se cache une opération de déstabilisation et de manipulation en vue de mettre en difficulté l'Algérie devant l'opinion internationale dans un contexte où le pays est au centre des attentions des structures onusiennes concernant le dossier des réfugiés et de leur prise en charge. Si des voix se sont élevées pour dénoncer ces calomnies et des «Je suis Africain» ont foisonné un peu partout sur les réseaux sociaux, il ne faut pas perdre de vue que ce genre d'opération programmée a pour seul but de semer le doute et la division parmi les Algériens. Ces attaques contre l'unité du pays ne sont pas nouvelles et l'exemple le plus notable concerne cette tentative de division entre Kabyles et Arabes ou encore les appels au meurtre lors des événements de Ghardaïa. Maintenant si l'Algérien est raciste, c'est qu'il se déteste lui-même avant de détester ses frères. |
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