Ils
étaient, hier, des dizaines d'agents de contrôle des prix et de la lutte contre
la fraude, à observer un sit-in à l'intérieur de la direction du Commerce, pour
protester contre l'aggravation des sanctions disciplinaires contre trois de
leurs collègues, pour de «prétendues fautes professionnelles» et ce, sans le
respect de la législation du travail et de la convention collective. «Les trois
contrôleurs ont fait l'objet de mutations, de mises à pied, de suspensions
administratives pour six mois et de ponctions de la moitié de leurs salaires pour
de prétendues fautes professionnelles. Ils n'ont été soumis à aucun
questionnaire et ils ont été punis par l'Administration sans passer par la
commission paritaire. Ils sont en plus poursuivis en justice pour des faits qui
ne relèvent pas de leurs prérogatives», lancent en colère les contestataires.
Ces derniers soutenus par la section syndicale UGTA de cette direction ont
réclamé la réhabilitation, illico presto, des trois contrôleurs sanctionnés, la
révision du statut particulier des agents de contrôle et la signature d'un
arrêté interministériel (ministères du Commerce, de l'Intérieur et de la
Justice) pour garantir une protection policière et judiciaire des contrôleurs
durant l'exécution de leurs missions. Le chargé de l'organique de la section syndicale
UGTA, Benyamina Ali, a affirmé que les sanctions
disciplinaires, infligées aux trois contrôleurs, sont «abusives». Un autre
membre de la section syndicale a dénoncé, de son côté, les conditions
difficiles de travail des contrôleurs du commerce. Les syndicalistes ont menacé
que l'affaire des trois contrôleurs risque de prendre une dimension nationale
si la direction maintient ces sanctions «abusives». L'affaire pourra, en effet,
provoquer un élan de solidarité national, dans les prochains jours. Le personnel
de la DCP de Mostaganem a, d'ores et déjà, exprimé son soutien aux trois
contrôleurs sanctionnés. Des contacts sont, aussi, en cours par les
syndicalistes pour trouver une issue favorable à ce conflit. Tout a commencé,
en mars dernier, suite à un contrôle de cinq containers, au port d'Oran. Les
trois agents avaient procédé au contrôle de l'étiquetage de deux containers,
alors que pour les trois autres ils s'étaient contentés de prendre des
échantillons. Une enquête de la gendarmerie nationale a révélé, par la suite
que des vêtements de friperie se trouvaient dans les containers. Les cinq
containers ont été saisis et des poursuites judiciaires enclenchées contre les
trois contrôleurs pour faute professionnelle. «On n'est pas chargé du contrôle
des fraudes ou des fausses déclarations. Les contrôleurs du commerce ont
seulement pour mission de vérifier le respect de l'étiquetage», déclare l'un
des contrôleurs sanctionnés. Il importe de noter que les contrôleurs du
commerce ont observé, ces derniers mois, plusieurs actions de contestation pour
réclamer la révision des rémunérations et des primes de rendement, la
réévaluation de leur plan de carrière et l'amélioration des conditions de
travail.