La première voiture de l'usine Volkswagen de Relizane sortira en juillet prochain, et les ventes commenceront début août, a annoncé, hier mardi, le PDG de Sovac, Mourad Eulmi. Il a expliqué à la radio nationale, après le rush de citoyens dimanche au siège de SOVAC-Algérie à Cheraga pour faire les premières pré-commandes, que «nous n'avons pas tout vendu.» Il a ajouté, pour rassurer les potentiels acheteurs de la marque, qu»'on a vendu les véhicules qui sont en cours de production, qui vont être livrés début août.» Il a notamment confirmé que l'ouverture des premiers carnets de commandes de voitures de l'usine VW de Relizane s'est faite dimanche. «Il y a eu beaucoup de monde. Les prix seront 20% moins chers que le marché. On s'est engagé avec le gouvernement pour baisser les prix. On ne va pas profiter de la situation, on n'a pas le droit de le faire.» Il a laissé entendre qu'à moyen terme, il y aura la production de modèles Seat et Skoda, et ce sera trois usines complètement différentes. Mourad Eulmi a indiqué que dans une première phase, l'usine VW de Relizane, qui fonctionne selon le système du CKD, produira 10.000 véhicules/an, et à la fin de la troisième phase, 100.000 véhicules/an. «Nous avons fait l'engagement aux autorités de commencer la production en juin 2017, on est en cours de certification, tout se passe bien, on est au rendez-vous», a-t-il dit. Le taux d'intégration de l'usine VW de Relizane passera à 15% dans les trois prochaines années et à 40% dans les cinq prochaines années, a-t-il souligné, avant de relever qu»'il nous faut au moins cinq ans pour atteindre du vrai CKD (completely Knoked Down) et 10 ans pour une vraie industrie automobile.» Pour cela, le PDG de Sovac rappelle qu»'on doit être accompagné par une vision et une stratégie à long terme». «Il ne faut pas se suffire du montage, mais de créer une vraie industrie automobile et en créer l'écosystème autour de l'industrie automobile.» Il précise en outre que «notre objectif avec notre partenaire est de faire de l'Algérie une plateforme d'exportation de véhicules vers l'Afrique et au Maghreb, de créer un hub d'exportation de pièces de rechange.» L'Algérie, selon lui, «est entourée d'une centaine d'usines automobiles dans la région méditerranéenne, on peut exporter de la pièce de rechange», a-t-il ajouté.

D'autre part, sur le cahier des charges par rapport au taux d'intégration de 15% exigé pour les trois premières années de l'usine VW de Relizane, M. Eulmi a expliqué que «ce cahier des charges prévoit un taux d'intégration de 15% en trois ans et 40% dans cinq ans».

Et «on va arriver effectivement à 40% de taux d'intégration dans cinq ans», a-t-il affirmé, expliquant que ce cahier des charges contient deux clauses: il y a l'engagement du constructeur d'accompagner son partenaire local pour développer l'industrie automobile, dont une prise de participation». En outre, «on a signé ce cahier des charges comme objectif à atteindre 15% et 40% d'ici à 5 ans. C'est vraiment du long terme, ce qu'on a réalisé à Relizane. C'est la 1ère phase, il y aura ensuite la phase 2 et 3 pour aller vers les 100.000 véhicules/an.» Sur la production et l'exportation de pièces de rechange, devenue une nécessité avec une «injustifiable» facture de 1,2 milliard de dollars d'importations, le PDG de Sovac explique que «l'Algérie ne représente que 0,4% de production automobile dans le monde. Il faut produire pour exporter de la pièce de rechange, car le marché algérien est petit par rapport à la production mondiale, et on a besoin d'être accompagnés par un grand donneur d'ordre.» Sur la pièce de rechange importée, il a estimé d'autre part que «le gouvernement doit mettre de l'ordre dans ce secteur. Il faut faire évoluer les métiers, passer d'importateur de pièces de rechange à producteurs de pièces de rechange.»

Il a par ailleurs souligné que des discussions sont engagées avec les présidents de Seat, Skoda et VW, qui devraient être à Alger fin juillet, pour faire du marché algérien de l'automobile, un de leurs marchés régionaux. Mieux, M. Eulmi affirme que «nous avons attiré en Algérie le N°1 mondial de l'automobile, qui représente la première économie en Europe». «Avec Seat, il y a notamment des discussions pour installer en Algérie des usines de production de pièces détachées, ajoute le PDG de Sovac, et, ensuite pour les exporter. « L'usine VW de Relizane ne compte que des employés du bassin ouvrier local, avec un personnel actuel de 400 travailleurs, et dont le nombre va augmenter à 700 vers le mois de septembre. L'usine compte en outre trois expatriés allemands du groupe VW, dont la tâche est de contrôler et certifier la production de l'usine de Relizane, selon les standards du constructeur allemand.