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Métiers pénibles, la chape de plomb !

par Abdelkrim Zerzouri

Un accouchement qui se présente des plus compliqués pour cette liste des «métiers pénibles». La liste en question n'a pas encore vu le jour, près de six mois après l'abrogation de l'ordonnance 97-13, relative à la retraite sans condition d'âge et à la retraite proportionnelle, instituant le retour effectif à l'âge légal de départ à la retraite, 60 ans, exception faite justement aux travailleurs dont les métiers seront classés «pénibles».

Un manque flagrant de sérieux et de respect pour les travailleurs. L'ex-ministre du Travail, Mohamed El Ghazi, n'a pas pu achever ce travail, très attendu par les masses laborieuses, et c'est à son successeur, Mourad Zemali, que revient le soin de compléter le dispositif réglementaire des départs à la retraite, en établissant une liste officielle de métiers pénibles, ainsi que d'autres dispositions, afin de permettre aux travailleurs concernés de déposer leurs dossiers de retraite avant l'âge légal de 60 ans.

Beaucoup de travailleurs souhaitent partir à la retraite anticipée mais se trouvent coincés, en attente de la confection et l'approbation de cette fameuse liste. Quand le gouvernement a décidé de revenir à l'âge légal de départ à la retraite, personne n'a pu le stopper. Sitôt dit, sitôt appliqué. On a annoncé le 1er janvier 2017, comme date d'entrée en vigueur du départ à la retraite, à partir de 60 ans, et cela a été appliqué au mot dès le 1er janvier. Et, faut-il le rappeler, cela n'a pas été un fleuve tranquille. Une détermination qui cadre, malheureusement, mal avec les tergiversations et les hésitations enregistrées sur le plan de l'adoption et la publication de la liste des métiers pénibles. Où se situe le problème ? Le gouvernement a récupéré ce qu'il considère comme son droit, la réinstauration de l'ancienne législation qui fixe l'âge légal de départ à la retraite, à 60 ans, mais il a oublié de mettre au point la liste des métiers pénibles. Ce n'est pas son affaire. Même si les travailleurs de tous les secteurs n'ont d'yeux que pour cela. Ils se voient, tous, figurer sur la liste des métiers pénibles. On fatigue plus encore les travailleurs en gardant ce lourd silence, au sujet de la liste des métiers pénibles et le décret qui devait définir les différents métiers concernés, afin de permettre aux travailleurs qui ont été exposés, à l'occasion de l'exercice de leur métier, à certains types de facteurs de risque pendant une durée donnée, de bénéficier de la possibilité de départ anticipée à la retraite. La tâche s'avère très compliquée, très pénible.

Une chape de plomb. Rien ne marche comme sur des roulettes. Le ministère du Travail avait installée une équipe, ainsi que la Centrale UGTA qui en a fait de même, pour confectionner cette liste de métiers pénibles, mais plusieurs mois, plus tard, aucune nouvelle sur le dossier. Black-out total. On sait qu'il n'y a pas eu consensus autour de la fameuse liste des métiers pénibles, mais quel tort auraient commis les travailleurs, en activité, dans certains postes de travail, particulièrement éprouvants, comme ceux qui bossent sur les champs pétroliers au sud du pays, les travailleurs du complexe El Hadjar, dont les représentants syndicaux ont déposé un dossier ficelé depuis quelques mois, déjà. Alors cette liste de métiers pénibles n'est, quand même pas, une fusée que l'on lancerait sur la lune ?!