Cela n'a échappé à personne. Depuis quelques jours,
le marché couvert du centre-ville de Béni-Saf et ses
alentours est inondé par les fruits de saison. Aux souks populaires ou de
quartiers, le constat est le même.
A force de vouloir proposer en grand nombre, certains
commerçants n'utilisent plus les étals ou tables. Les agrumes sont massés dans
les cageots sur plusieurs piles. On y trouve de tout. Les nèfles, les abricots,
les prunes, les pêches, les cerises, les fraises, les melons, les pastèques,
pour ne citer que ceux-là. Ce qui est extraordinaire, c'est que ces produits,
venus de la région, sont à la portée de toutes les bourses. Les fruits sont
très prisés, surtout en cette période. Cette abondance a conduit à une
concurrence à l'avantage du citoyen au revenu moyen qui n'a pas laissé passer
l'aubaine. Certains ne s'en sont pas privés et préfèrent s'approvisionner en
grandes quantités, voire par cageots. Ce qui fera dire à un homme d'un certain
âge : «Quiconque peut consommer aujourd'hui les 05 fruits recommandés pour
l'organisme humain». Histoire d'offrir aux enfants cette possibilité ou d'en
faire de la confiture ou marmelade de saison. Cette forte abondance des fruits
de saison a non seulement encouragé une tendance -fruits à la portée de toutes
les bourses- mais aussi généré de la ressource à plusieurs jeunes chômeurs. Les
pêches, les nèfles, les abricots et, à un degré moindre, les prunes, sont
proposés à des prix très abordables. Hormis les cerises dont les prix se
situent entre 300 et 350 DA, selon la qualité, les prix des autres fruits
affichés depuis une semaine, enregistrent un net recul atteignant jusqu'à 50%
de rabais. Ce samedi, au niveau du marché couvert de la ville comme dans ses
alentours, les prix affichés étaient plus que raisonnables. Comme c'est le cas
pour la pastèque qui est cédée à 40-50 DA le kilo, le melon à 80-100, les
nèfles entre 160 et 200 DA, les abricots entre 120 et 180 DA le kg, les pêches
entre 150 et 200. Les raisons de cette baisse, explique un fournisseur en gros,
sont liées à la réhabilitation de l'arboriculture fruitière et les aides
accordées par L'État aux agriculteurs dans le cadre du FNRDA. La pluviométrie
enregistrée récemment et en début de haute saison et la disponibilité des
moyens de conditionnement sont les autres facteurs à l'origine de l'abondance
de la production fruitière et de la baisse des prix. Encore que même les
primeurs et les produits de large consommation, à l'image de la pomme de terre,
l'oignon, la tomate, la carotte pour ne citer que ceux-là, ont suivi cette
courbe descendante des prix. A titre d'exemple, la pomme de terre est cédée
entre 30 et 40 dinars le kilo, la tomate entre 40 et 50, l'oignon, au train où
l'on va, va tomber sous la barre de 20 dinars, les haricots verts et le poivron
à 100 DA? «Du jamais vu», dira Ali, un retraité qui, lui non plus, ne s'en est
pas privé pour acheter plus que d'habitude. L'autre explication, la commune d'Oulhaça, véritable pourvoyeur de légumes, n'est qu'à 20 mn
de Béni-Saf. C'est bien, dans la mesure où les
premiers véritables estivants vont arriver dès le début du mois prochain et ils
n'auront peut-être pas besoin d'un portefeuille bien fourni pour passer
quelques jours dans cette ville balnéaire où l'on respire encore la quiétude.
Cependant, et hélas, le poisson, à commencer par la sardine, ne connaît pas
d'accalmie des prix puisqu'il s'affiche à 200 DA le kilo, l'anchois à 400, même
si Béni-Saf compte un port de pêche.