Le
secrétaire général du RND, et néanmoins chef de cabinet à la présidence de la
République, Ahmed Ouyahia, est sorti de son long
silence après la formation du nouveau gouvernement. Ahmed Ouyahia,
15 jours après l'annonce du nouveau gouvernement, qui devrait conduire les
affaires du pays jusqu'aux élections de 2019, a d'abord estimé que le nouveau
exécutif est de nature à apporter un nouveau souffle dans la manière de gérer
les affaires du pays. ?'Le profond remaniement du gouvernement auquel vient de
procéder le président de la République est sans doute destiné à injecter un
souffle nouveau à la gestion des affaires du pays», a-t-il dit dans son
allocution à l'ouverture des travaux de la 3e session du conseil du RND.
Souhaitant ?'plein succès»' au Premier ministre et à son cabinet, Ouyahia assure en outre Abdelmadjid Tebboune
de ?'son soutien''.
Par
la suite, il est revenu à la situation économique et financière difficile
actuelle que traverse le pays. Dès lors, le chef du RND et ancien Premier ministre,
qui a notamment géré sans état d'âme au milieu des années 90 les conditions
sociales draconiennes de l'ajustement structurel imposé par le FMI, a appelé
tous les ?'acteurs politiques, syndicaux et patronaux, à la sérénité et au
dialogue pour l'émergence d'un consensus national économique et social». Quant
au RND, a-t-il dit, «il entend participer activement sur le terrain à
l'explication de la situation économique et sociale, et à la promotion d'un
message d'espoir mobilisateur, pour accompagner les efforts du pays en vue de
dépasser la crise financière». Il a ajouté, comme dans un message subliminal au
gouvernement Tebboune, que dans la situation
actuelle, l'exécutif ferait bien d'éviter ?'la démagogie et le populisme'' pour
gérer la situation sociale et économique des Algériens. ?'L'Algérie, a-t-il
dit, a plus que jamais besoin de faire reculer le populisme et la démagogie, de
mobiliser plus d'efforts et de rationalité, et de réaliser les réformes
nécessaires sans perdre plus de temps». Le chef du RND a également mis en garde
ceux qui voudraient exploiter à des fins politiques la détresse des Algériens.
Il a ainsi estimé que les réalisations faites dans différents domaines
économiques et sociaux au cours de ces dernières années sont ?'des réalités qu'il
faut opposer à tous ceux qui tentent d'exploiter les difficultés financières
actuelles du pays comme argument politicien». ''Les acquis sociaux de l'Algérie
pendant plus d'une décennie sont autant de preuves de tout ce que l'Algérie est
capable de poursuivre en dépit de la crise financière», explique-t-il, avant de
faire remarquer que «même en cette période de crise financière, l'Algérie
maintient une politique sociale quasi unique dans le monde, une politique qui a
besoin d'être davantage mise en valeur». Dans ce sens, et en dépit de la baisse
à 37 milliards de dollars des recettes pétrolières en 2016, l'Algérie a
maintenu pour cette année les transferts sociaux dont le montant équivaut à la
moitié de ces recettes pétrolières, soit 18 milliards de dollars, a indiqué M. Ouyahia. En plus de la crise financière, l'Algérie fait
face aussi, selon lui, à d'énorme défis sécuritaires du fait de la situation
dans la sous région avec «l'existence aux frontières
de l'Algérie de dangereux foyers de crise dans certains des pays voisins avec
d'importants réseaux terroristes et de narcotrafiquants et avec un important
trafic d'armes». Sur le front politique, Ouyahia a
qualifié d'«honorables» les conditions dans lesquelles se sont déroulées les
élections législatives du 4 mai 2017. ?'Le faible taux de participation ne
remet guère en cause la légitimité de l'APN comme le proclament certaines
voix», souligne le SG du RND, selon lequel cette faible participation «reflète
plutôt la préoccupation des Algériens devant les premiers effets de la crise
économique sur la population'', mais ?'aussi un certain degré de mécontentement
des citoyens devant les problèmes qu'ils rencontrent dans leur vie du fait de
la bureaucratie et d'autres maux». Et puis Ouyahia
élude à sa manière le marasme social en Algérie et le très fort taux
d'abstention aux législatives 2017: ?'une lecture critique doit être faite pour
remédier à ce malaise au sein de la société». Enfin, il a relevé que son parti
et «comparativement à 2012, a augmenté de 50% le nombre de voix qu'il a
obtenues ainsi que le nombre de sièges qui lui sont revenus».