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Oran :
Grillade, bourak, maakouda, zlabia, chamia?: Ramadan, mois propice pour les pratiques commerciales douteuses
par J. Boukraa ![]() Plus
d'une semaine après le début du mois de carême, nous assistons à des
changements à tous les niveaux. Des changements qui n'ont, du moins, rien de
surprenant en cette occasion religieuse spécifique. Ce mois représente pour la
plupart des commerçants une très bonne opportunité pour gagner facilement mais
surtout gagner vite, or le changement d'activité commerciale temporaire est condamnable.
Les sanctions peuvent aller jusqu'à la fermeture du local et la saisie
matérielle de biens, en plus des amendes pouvant aller jusqu'à 200.000 DA. A
Oran, dès le premier jour du Ramadan, les vendeurs de zlabia,
chamia et autres pâtisseries orientales étaient bien
au rendez-vous, avec des produits aussi variés que succulents. Les gérants des
fast-foods, des pizzerias et parfois même d'autres produits s'improvisent donc,
l'espace d'un mois, vendeurs de zlabia, chamia et autres pâtisseries orientales. Les commerces se
reconvertissent, fidèles à leurs habitudes. Des habitudes qui ont visiblement
la peau dure, encouragées par le soutien des consommateurs eux-mêmes qui n'en
ont cure des questions d'hygiène ou autres. Pour faire face à ce fléau qui ne cesse
de concurrencer dangereusement le commerce officiel, la direction du commerce a
rappelé les conditions d'exercice de l'activité de préparation et de
commercialisation des pâtisseries orientales, à l'approche du mois sacré.
Aussi, il est à déplorer le comportement de certains commerçants et marchands
ambulants qui ne respectent pas les conditions d'hygiène et encore moins de
stockage surtout que la période du mois sacré, qui se caractérise par une
gourmandise incontrôlable et des excès, reste une opportunité pour certains qui
ne s'intéressent nullement à la santé des citoyens pour s'adonner à des
activités qui leur sont étrangères. Le mois de jeûne pousse les consommateurs à
surconsommer justement, une attitude qui fait le bonheur des commerçants qui voient
leurs chiffres d'affaires se multiplier. Certains proposent même des mets,
préparés à même le trottoir, comme les «bourak» et «maâkouda». Le mois de Ramadan est aussi la période propice
pour certaines activités et pratiques commerciales douteuses. Depuis le début
du mois sacré, les vendeurs de grillades poussent comme des champignons. A
chaque coin de rue, on trouve un barbecue et une table de fortune sur laquelle
s'entassent des dizaines de brochettes et toutes sortes de viande, rouge et
blanche, préparées à l'avance. Ces métiers ont la particularité de s'exercer
dans la totale illégalité et bien évidemment sans le moindre respect des normes
élémentaires d'hygiène. Un véritable danger ! Les feux sont allumés juste après
la rupture du jeûne et jusqu'à l'aube. La fumée montante titille les papilles
des passants. L'odeur des brochettes grillées attire de plus en plus de
passants, en particulier les jeunes hommes. Dans des présentoirs en verre, des
brochettes de dinde et de merguez, foie, viande rouge sont soigneusement
alignées sur un tapis de persil. Les commandes affluent
et la plupart des consommateurs ne sont certainement pas conscients du danger
qui les guette. Surtout que la provenance de cette viande reste inconnue pour
le client. Ce dernier n'est attiré que par les prix, qui varient entre 50 et
100 dinars, notamment pour la brochette de foie. On y trouve de la viande
hachée, des merguez, des brochettes de viande, de foie, d'escalopes et même de
cœur de veau. La viande est exposée sur des étals de fortune couverts de
papiers d'emballage, en général fleuri, directement à l'air libre et aux
vapeurs d'essence et de gasoil dégagées par les moteurs des véhicules. Chacun y
va de sa méthode pour attirer ses clients. Certains font cuire sur les braises
de morceaux de crépine ovine, qui dégage une odeur à laquelle personne ne peut
résister. D'autres font appel à des jeux de lumière et des projecteurs pour
illuminer leurs étals, d'autres encore les garnissent avec des poivrons, des
fromages, des frites et autres herbes aromatiques. Mais consommer de telles
viandes mal conservées est vraiment risqué pour la santé. C'est l'intoxication
alimentaire sévère, peut-être même l'infection botulique qui guette ces
consommateurs. Cette viande, dans sa majorité, est issue de l'abattage
clandestin. « Je m'approvisionne auprès d'un commerçant à douar Boudjemaa et ça me revient moins cher, et comme ça, je
vends mois cher. J'exerce ce métier depuis 5 ans.
J'ai même des clients fidèles. Ils consomment mes brochettes pour le s'hour », rapporte un vendeur de grillade.
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