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Le BEM de
cette année, qui commence aujourd'hui, n'aura d'importance pour l'opinion
publique, excepté pour les premiers concernés, que son statut de test grandeur
nature de ce que sera le bac du 11 juin prochain. Le ministère de l'Education
nationale, au cœur du plus gros scandale entourant le bac de toute l'histoire
de l'Algérie, a décidé d'appliquer les mesures organisationnelles et
sécuritaires inhérentes au baccalauréat à l'examen de passage au secondaire. On
se rappelle, et comment l'oublier, du traumatisme du bac 2016, avec une fraude
massive jamais égalée, des sujets d'examen et les réponses se baladant sur les
réseaux sociaux à la veille des épreuves et une deuxième session qui aura
éprouvé les nerfs des plus flegmatiques des lycéens et de leurs familles.
Alors que Benghabrit s'enorgueillit d'un bac sans fraude, l'Algérie aura vécu cinq jours, le temps d'une deuxième session, hors du temps avec une coupure généralisée d'Internet. Si pour cette session on nous promet qu'on ne nous renverra pas au moyen-âge, le système préventif n'en sera pas moins renforcé. En effet, la ministre a dévoilé une batterie de mesures dissuasive pour éviter un remake de l'an dernier avec notamment l'interdiction des portables dans les salles d'examen et l'utilisation de brouilleurs de portables et de caméras de surveillance. Elle a aussi révélé l'existence d' «un plan de sécurisation des sites», élaboré par le ministère de l'Intérieur ainsi que la réduction du nombre de centres où seront gardés les sujets des épreuves. Benghabrit a également indiqué l'installation de brouilleurs et d'équipements de vidéosurveillance au niveau des centres d'impression des sujets du baccalauréat et centres de conservation des sujets, interdisant l'accès des véhicules aux centres d'examen. Peut-on encore se fier aux promesses de la tutelle ? Difficile d'imaginer un scénario catastrophe, pire que celui de 2016, quoique en parallèle il serait toujours du domaine du possible d'assister à de nouvelles méthodes de fraude inédites chez nous. Devenu une affaire d'Etat, le bac, qui aurait dû avoir le scalp de la ministre, a perdu de sa notoriété d'antan, le reléguant à une corvée éducative dont l'obtention ne garantit pas forcément une réussite sociale. Un examen qui aura aussi perdu de sa crédibilité, ne résistant pas aux scandales entourant les dossiers de candidats «fils de» qui ont décroché le baccalauréat avec des moyennes frisant la honte. Quoi qu'il en soit, et malgré toutes les mesures prises, les miradors plantés et les mines enterrées, on n'échappera jamais à l'éternel copiage traditionnel entre candidats. Bonne chance quand même ! |
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