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L'Afrique
et l'Algérie des peuples saluent votre élection ,
Monsieur Emmanuel MACRON , et vous souhaitent de faire bonne route, ainsi que
d'avoir suffisamment de Baraka, dans la réalisation de votre programme et
parcours présidentiel. Car bon gré ou mal gré, qu'ils
l'assument, le revendiquent et l'expriment publiquement ou pas, les Africains
sont concernés d'une manière ou d'une autre par ce qui concerne le régime
politique français et son changement depuis que les a concerné, bien malgré
eux, la perte de leur souveraineté et du cours paisiblement humain de leur
parcours politique et civilisationnel suite à la
Conférence de Berlin de 1885 et de ses dictats et violences foncièrement, et à
ce jour encore, contre-humanitaires.
Vous qui aviez, alors seulement en début de Campagne, affirmé et plus tard soutenu que la colonisation a été un acte contre l'humanité ; vous avez su frapper les imaginaires et secouer les différentes mémoires nostalgiques en déconstruisant ainsi des pans entiers d'une pseudo-histoire glorifiée de prétendus bienfaits civilisationnels et d'émancipation des peuples sous le spectre encore rayonnant du Siècle des Lumières ! Votre arrivée aux hautes responsabilités de votre pays et votre verbe juste sincère et courageux, s'il venait à se confirmer par des actes , vous confèreront auprès des peuples africains un respect légitime et, peut être, une stature politique et historique tout à fait exceptionnelles. Car depuis des siècles que le continent africain, est accaparé et ses peuples et leurs histoires pris en otages , par l'Europe, jamais une vraie et authentique rencontre humaine entre nos peuples respectifs ne s'est faite sur des bases justes, honnêtes et mutuellement consenties. Les africains depuis de longs siècles n'ont connu de l'Europe que le glaive, la ruse, le viol et le mensonge. L'émancipation et la fameuse et fumeuse lubie de ?'Liberté-Egalité-Fraternité'' n'ont été, pour eux, qu'un chemin à sens unique ouvert exclusivement aux populations exogènes d'origine européenne chassées le plus souvent par les guerres et misères d'Europe . Des statuts infamant d'indigénat ou d'Apartheid pour les autochtones privés de leurs biens et de leurs terres généralement et stratégiquement réquisitionnées puis redistribuées avec investissements subventionnés à la clé pour les exogènes assimilés français devenu par le seul enchantement de la force , du ?'mensonge civilisationnel ?'et de la politique du glaive de nouveaux colons pour la célébration barbare de la grandeur factice de l'Empire . Puis, un peu plus tard dans de nouvelles conjonctures géopolitiques, on ramène tout le monde à la case départ après que la raison d'Etat ait joué à la roulette russe, abandonnant sur le carreau des êtres et mémoires déshumanisés et disloqués à ce jour. A la veille d'arrêter votre éventuelle et nouvelle politique et ses résolutions internationales avec l'Afrique ou en matière de gestion interne de ce qui concerne ses multiples diasporas sur votre sol, souvenez-vous , monsieur le président, de 1885 et de la conférence de Berlin où ce continent-martyr fut partagé comme un gâteau entre la nation qui revendique encore la paternité des Droits de l'Homme et ses consœurs concurrentes mais toujours alliées nations européennes. L'Afrique avec ses frontières tirées à la règle porte sur ses frontières encore les stigmates faussement géographiques mais rigidement politico-militaires de ce partage artificiel qui fait fi de l'ethnologie, de la nature, des cultures et mœurs de ses peuples. En 2017, ces frontières iniques et assassines sont toujours et implacablement là à séparer les membres d'un même peuple, d'une même communauté, d'une même ethnie, parfois même d'une même famille ! Souvenez-vous alors , monsieur le président, comme l'a confié Saint Paul que ?'l'Epée ne peut vaincre l'Esprit'' et que ?'La Révolte reste le droit (inaliénable) de l'opprimé'' ; comme le rappelle, à nos mémoires défaillantes, parce que peut être trop souvent sélectives, cet héritage de l'Ancien Testament à notre actualisé présente ! Vous qui projetez avec courage de Moraliser la vie publique en France, réorientez dans le même élan, s'il vous plait, votre rapport à l'Afrique, avec qui la France et l'Europe n'ont cessé de jouer d'une main à l'incendiaire et de l'autre au pompier, justifiant toujours leurs interventions, leurs intrusions stratégiques et leurs hégémonies. Depuis des siècles , les politiques et interventions européennes en Afrique prétendent se justifier par des raisons et justificatifs de police, de remise en ordre, de lutte contre la piraterie dans le passé et de terrorisme dans le présent, d'aide au développement, d'action civilisatrice et émancipatrice ; et de nos jours encore , ce flagrant prosélytisme d'exportation pseudo-démocratique bien affiché, bien qu'elles font, et défont ses gouvernants et leurs soutiens, alors que dans la réalité ce n'est qu'une mainmise sur ses territoires, ses richesses, son marché, et le conditionnement de son futur qui déterminent la politique française et européenne sur ce continent depuis de longs siècles à nos jours. Les formes changent quelque peu mais les mêmes vues, visées et fondements du colonialisme sont toujours en action. Laissez, enfin et pour une première fois, dans votre éventuel élan de moralisation aussi de vos rapports internationaux, l'Afrique tranquille. Laissez ce continent se réapproprier lentement et surement sa souveraineté. Laissez ses jeunesses se réapproprier leurs pays, leurs destins, leurs chances et espoirs de réel développement au lieu de risquer quotidiennement leurs vies sur des embarcations de fortune emplies d'esclaves volontaires enchainés et somnambulisées par le rêve et piège mensonger de l'Eldorado européen. Et souvenons-nous, de ce président français nouvellement élu et en toute première visite d'Etat en Afrique soutenant avec arrogance devant une aussi docte que magistrale assemblée venue en allégeance le saluer que « l'homme africain n'est pas encore entré dans l'histoire ». Et pour cause, la France et l'Europe depuis des siècles qui passent et se ressemblent, considèrent l'Afrique comme leur réserve naturelle et espace de continuité de leur propre Histoire ; où a été sciemment extrait et gommé l'homme africain? Et ce déni flagrant de l'homme africain et de son humanité dure toujours, avec ou sans la morgue de la déclaration universelle des Droits de l'Homme ! Votre premier, quoique surement pas définitif, gouvernement paritaire des 22 femmes et hommes est aussi un acte de courage et de rupture. 22 dont seulement 4 anciens ministres ou apparatchiks des anciens sérails gouvernementaux, le reste issus de la société civile et des milieux socio-économiques du pays. C'est en effet un beau pari et une promesse tenue de vos engagements électoraux. Moraliser la vie publique et politique du pays, une autre priorité aussi de votre engagement ? Souvenez-vous, Monsieur MACRON, vous le plus jeune président de la Vème république que Jésus a professé aussi la sagesse et la vérité , très jeune à 33 ans. Et comme lui dans votre élan de sincérité , vous allez vous attaquer aux privilèges des Gardiens du Temple, toute cette néo-classe de féodaux apparatchiks qui ont usurpé la démocratie représentative à leurs fins et mégalomanies personnelles . Vous avez par votre élection détruit et disloqué durablement et la Droite et la Gauche , bien que installées depuis des lustres dans la succession illimitée des mandats. Vous les menacez de contrôle, de mise en examen et d'éventuelle disparition. Ces nouveaux féodaux , installés en Seigneurs des domaines publics ne vous laisseront pas faire sans réagir, soyez en sûr. Ils chercheront les moyens corrects et incorrects pour vous discréditer, pour vous empêcher d'avancer, pour vous éliminer. Enfin, que Dieu, le Dieu de l'Afrique et de ses opprimés, vous Protèges de la crucifixion politique qu'ils décideront pour vous , si du moins votre mouvement sort vainqueur des prochaines législatives. Vous, qui par votre atypique parcours, êtes aussi passé par l'ENA, cette Fabrique des nouveaux féodaux de la modernité accapareurs du pouvoir de la représentativité démocratique et de ses privilèges, vous mesurez très bien que par votre engagement prioritaire et acte symbolique de moralisation de la vie politique et publique, vous allez vous trouver confronté à la Rage de ces Gardiens du Temple, Droite, Gauche et Centre confondues. Et que , peut être, les potentiels et éventuels traitres qui vous livreront au supplice, sont ceux-là même qui proviennent matériellement , idéologiquement et philosophiquement de ces groupements d'intérêts et de classe bien qu'ils vous aient ostensiblement, et parfois en grande pompe, rejoints. Sur le constat de l'effondrement de l'Etat français en 1940, le Général de Gaulle avait , par décret en 1948, procédé à la création de l'ENA dans une vision et stratégie de Chef militaire réorganisateur de l'Etat et dans une inspiration d'Académie militaire pour le seul but de pouvoir disposer d'une ?'Armée'' civile pour bien administrer ou ré-administrer une France affaiblie et estropiée de l'après-guerre. Ironie du sort pour ce grand stratège et bâtisseur de la France moderne, le Général ne pensait surement pas que cet ?'autre Machin'' qu'il avait imaginé comme un instrument neutre au service de l'Etat, allait se transformer progressivement en un Monstre qui allait s'accaparer la représentation démocratique, servir ses intérêts et se transformant en Féodalité moderne avec ses privilèges ad vitam aeternam. Moitié hauts fonctionnaires de l'Etat, moitié parlementaires et sénateurs et vice-versa. Mais presque tous des Enarques : une nouvelle classe ou caste de privilégiés bien solidarisée pour défendre ?'becs et ongles'' ses intérêts ? Cherchez-vous une bonne Cuirasse, Monsieur Le Président, et que la Baraka africaine puisse vous accompagner dans votre Chemin de Croix ! Dans votre nouveau gouvernement qui semble aussi être celui de la rupture, vous avez privilégié, au grand bonheur des africains attentifs de signaux en leur direction, la promotion symbolique au poste de secrétaire d'Etat, d'un jeune issu de la diaspora et diversité maghrébine. Vos prédécesseurs dans les hautes fonctions présidentielle ou gouvernementale, ont très ostensiblement voulu valoriser la gente féminine de cette diversité , mais pour des raisons et non-dits profondément enfouis, bien différents. Pas loin de nous, ces quelques éléments d'actualité et leurs utiles exploration et significations qui persistent autour des ambigüités et non-dits lors des campagnes de lutte contre le port du foulard au lycée puis, quelques années après, du voile dans les lieux publics. Est-ce véritablement pour libérer ces femmes d'un joug masculin quelconque ou plutôt et spécifiquement de leurs compatriotes autochtones, indigènes ou plus précisément colonisés ? La question reste toujours de mise et la réponse bien loin de ce qui médiatiquement privilégié par le concours conjugué de la désinformation et manipulation recherchées ! A noter, en effet, que durant des siècles, les orientalistes se sont évertués dans de parfaits fantasmes à dénuder les femmes arabes et africaines pour le pseudo-artifice de les peindre mais presque toujours dans leur subconscient et fantasmes de les violer, de s'en emparer durablement et d'en faire en définitif leurs biens symboliquement reproductifs. L'antagoniste aliéné, orientaliste libertaire ou le colonialiste ne se considère définitivement vainqueur que lorsqu' il a la certitude subconsciente de s'être emparé entièrement et de s'être approprié définitivement les femmes de ceux qu'il considère comme ennemis ou comme sous-hommes ? De la même manière qu'il s'est approprié les terres de l'indigène vaincu et de leurs fertilités sacrées. D'où, femmes et terres partagent les mêmes qualités et véritables enjeux de spoliation de la prospérité dans nos sociétés encore masculines et porteuses de tant d'injustice ! En effet, ?'La mort du colonialisme est à la fois mort du colonisé et mort du colonisateur'' (Frantz FANON, in Sociologie d'une Révolution, Edition Maspero, 1959). Depuis une dizaine d'années nous assistons subjugués à l'intronisation sur la scène politique visible, des différents exécutifs de Droite comme de Gauche, de femmes issues de l'immigration exogène et non-européenne. Cela a, en effet, le mérite de conférer une excellente image de démocratie et une pseudo-reconnaissance de la diversité dite acceptable ou choisie. Le plus souvent ces promues de la diversité et mixité sociale, choisies uniquement dans le lot féminin, ne dérogent cependant point à la Règle du jeu. Car il est, hélas, bien admis et historiquement établi que le conquérant utilisent les femmes du vaincu comme des prises de guerre . Et ce, depuis le plus haut passé barbare à nos jours. Rien n'a changé fondamentalement ! Les conquérants s'approprient, sans gêne, les biens, les terres et les femmes des vaincus qu'ils violents et s'attribuent temporairement sans contrainte morale, ni religieuse, ni même éthique. Ceci explique en fait ces nominations conjoncturelles de beaucoup de femmes issues de la diversité lointaine ainsi que leur facile et rapide reniement puis ?'déposition''. Ministres, Secrétaires d'Etat, où même Chargés des Droits de l'Homme, celles-ci, ne sont et ne restent que des prises de guerre corvéables à merci, comme à l'époque des razzias et des Courses pirates. Et telles Cléopâtre, pourtant reine et maîtresse d'un empire plusieurs fois millénaire, qui s'ait vu reniée par son allié-amoureux, elles ne pourront s'expliquer, comprendre les enjeux et faire face au dépit que par le venin de serpents apprivoisés, ce poison privilégié des illustres suicidées. Toutes, dans l'abandon unanimiste et désarroi total faisant suite à leur reniement et rejet jusque là inexpliqués à leurs sens, se pensaient auparavant avoir réussi réellement à traverser la ligne de démarcation posée en ligne de front à l'intégration de leurs peuples? Les femmes ces doubles-martyres et souffre-douleurs de l'humanité se révèlent encore une fois dans le rôle peu enviable et très éprouvant du double-vaincu de l'intégration et de l'émancipation. Ces femmes choisies en doubles-vaincues par les conquérants sont aussi sujets qu'objets qui s'emploient à indigner et à rabaisser davantage et durablement l'Autre ; c'est-à-dire, le Présent, le Passé et l'Avenir du vaincu? D'où, il n'est point utile d'affronter frontalement le conquérant et l'oppresseur pour se libérer, mais bien de le briser psychologiquement dans ses retranchements, concepts factices et conforts moraux de supériorité et d'exceptionnalité à dominer et à asservir les Autres ; ces nouveaux Indigènes de la diversité? Cette précieuse diversité adverse qui valorise le conquérant tant dans ses vanité, ruse et duplicité manifestes ; et ô combien malsaines ! |
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