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Au
menu du président américain les dossiers chauds ne manquaient pas. Sa
pérégrination devait le mener en Arabie Saoudite du 20 au 22 mai, d'où il
s'envole pour Israël (avec une courte incursion dans les Territoires Occupés).
Il fit une escale le 24 mai pour rencontrer à Rome un pape qu'il avait beaucoup critiqué. Le mini-sommet de l'Otan à Bruxelles se déroula le 24 et le 25 et c'est en Sicile du 25 au 27, avec le sommet du G7, que s'acheva la tournée du maître de la Maison Blanche. Disons-le tout de suite : c'est un total échec pour l'Europe, sur tous les points abordés. A peine les roues de Air Force One ont-t-ils quitté le sol européen, que A. Merkel commente les échanges avec le président Trump et exprime sa profonde acrimonie lors d'un meeting à Munich: « L'époque où nous pouvions entièrement compter les uns sur les autres est quasiment révolue. C'est mon expérience de ces derniers jours ». Elle en déduit dépitée, mais sans illusions : « Nous, Européens, devons prendre notre destin en main ». « Nous devons nous battre pour notre propre destin ». Arabie Saoudite : Trump au royaume d'Ali Baba Les Etats-Unis viennent de réaliser une prouesse que personne n'a réussi depuis très longtemps : Sous la houlette de l'Arabie Saoudite, implicitement consacrée guide du monde arabo-musulman, plus de 50 chefs d'Etat et de gouvernement arabes sont venus écouter le président américain leur parler d'Islam. L'Egypte dépenaillée, qui traditionnellement se prévalait de cette image prestigieuse dont elle était jalouse, n'est plus en état et vit à l'ombre des monarchies, à la traîne de Washington. Néanmoins, entre les deux ventripotents seigneurs du moment, un strapontin fut prévu à l'intention du petit Sissi. Un général d'opérette auteur d'un coup d'Etat contre un gouvernement démocratiquement élu, digne des putschs pilotés par le Pentagone que l'on cru trop vite passés de mode en Amérique Latine? Ce qui est vrai pour l'Egypte l'est encore plus pour le reste des pays arabes dont les chefs, une théorie de figurants, ont fait tapisserie. Le président Trump du haut de sa tribune, en maître de séant, s'adresse d'autorité au monde arabe et musulman. D'un côté en reprenant les antiennes, les clichés orientalistes sirupeuses sur « l'Islam pacifique » et de l'autre en sommant le parterre de chefs arabes de mettre de l'ordre dans leurs rangs, sur un mode incantatoire : «Les leaders religieux doivent le dire avec une très grande clarté : le barbarisme ne vous apportera aucune gloire (...) Si vous choisissez la voie du terrorisme, votre vie sera vide, votre vie sera brève». « Chassez-les de vos lieux de culte, chassez-les de vos communautés, chassez-les de vos lieux saints et chassez-les de cette Terre ». Mais c'est surtout l'Iran, ironiquement traité de « Mecque » du terrorisme, qui fut voué aux gémonies. Oubliés les insultes, les insanités et les invectives : « Je pense que l'islam nous déteste. Il y a énormément de haine », lançait-il en mars 2016 dans un entretien. Faisant droit à une opinion publique travaillée depuis longtemps, une toile de fond islamophobe entretenu par un système médiatique et politique monocolore dont l'Amérique ne possède pas l'exclusivité. Trump renouvelle, à sa manière, le pacte conclu sur le USS Quincy par F. D. Roosevelt un 14 février 1945. Toute cette parade kitch et de mauvais goût (de quelque côté qu'on la toise) a néanmoins des retombées sonnantes et trébuchantes. La raison de sa présence est là : une signature de méga contrats avec l'Arabie saoudite, pour une valeur de 380 Mds$ (339 Mds?), dont 110 Mds$ (95 Mds?) pour des ventes d'armement à Riyad étalés sur une dizaine d'années. General Electric arrache un contrat de 15 Mds$, tandis que le groupe américain de capital-investissement Blackstone et le fonds souverain saoudien PIF ont annoncé samedi la création d'un véhicule d'investissement de 40 Mds$ pour investir dans les projets d'infrastructures, principalement aux Etats-Unis. Pour une monarchie de grabataires séniles en déficit budgétaire aggravé (précisément à cause de la politique énergétique américaine) qui puise abondamment dans ses réserves de change en dollars pour maintenir le faste d'une théocratie d'apparat, c'est le comble de la soumission.1 Coincée entre 6ème flotte en Méditerranée et 5ème flotte dans le Golfe pourrait-il en être autrement. Les pétromonarchies se ruinent à acheter des systèmes d'armes américains utilisés par des servants américains ou sous leur commandement. Ces achats relancent l'industrie et la recherche américaine dans sa globalité : la séparation militaire/civil est une fiction pour les pays qui ne sont pas dotés des armements qu'ils produisent. Pas au Etats-Unis où l'une soutien l'autre et toutes les transnationales ont un pied dans le civil et un autre dans le militaire. Ces commandes confèrent un autre privilège : elles permettent à Israël, soucieux de maintenir une supériorité opérationnelle et stratégique sur ses voisins, d'exiger des armements toujours plus sophistiqués (avec des transferts technologiques qui vont avec). Ainsi en est-il des F35 viennent de lui être livrés à prix d'« ami », couverts par les plus importants subventions que l'Amérique n'avait jamais offertes à quiconque. Netanyahu n'aime pas Obama. C'est son droit. Mais il serait bien ingrat de ne pas reconnaître son indéfectible soutien. Au reste, les humiliations qu'il lui a fait subir lors de sa visite impromptue aux Etats-Unis en mars 2015 sont un réflexe chez les dirigeants israéliens. C'est ainsi qu'ils domestiquent leurs « alliés ». La virée de D. Trump en Israël -aussi imprévisible soit le président US- n'échappe pas à un format éculé depuis Golda Meyer et Ben Gourion. Escale israélienne. Trump s'essaie aux « lamentations » « Je viens du Moyen-Orient » lance Trump débarquant de Riyad à un Netanyahu interloqué. D. Trump n'a pas tort sur deux points. * La géographie américaine (il en est de même de l'histoire) est binaire : elle façonnée par l'imaginaire biblique à la mode hollywoodienne et par les militaires. Les drones, pilotés de sous le Mont Cheyenne, parcourent le monde à la recherche des ennemis de l'Amérique et ne s'encombrent d'aucune frontière nationale. Quand Trump dit cela, il veut simplement dire : « Je viens d'ailleurs ». Peu importe d'où. Et comme Netanyahu et lui partagent à peu près la même conception du monde qu'ils empruntent à Hadrien, cela veut dire « Je viens de l'autre côté du Mur ». * La vérité sort de la bouche des (grands) enfants. Israël est étranger à l'Orient et n'a jamais appartenu à l'ensemble régional. Sous prétexte d'un ostracisme imaginaire Israël (reconnu -explicitement ou non- par presque tous les pays arabes du voisinage et même par les régimes très éloignés du « front ») est rattaché à l'Europe pour l'essentiel de ses institutions et de ses activités (économiques, scientifiques, militaires?). Il aime se présenter, pour se concilier les âmes sensibles, comme la pointe avancée de l'Occident en territoire barbare. « Nous sommes là pour votre sécurité, hommes ingrats et de peu de foi » semblent dire les autorités israéliennes aux Européens un peu naïfs qui croient à l'universalité des lois et des protections qu'elles induisent. Bruxelles. OTAN, « Et pour quelques dollars de plus »? D'une manière générale, le président américain a été plus sévère avec les Européens qu'avec les Arabes réunis à Riyad. « C'est la première fois que nous voyons un président américain plus à l'aise au milieu des monarques arabes que parmi ses alliés démocrates européens », observait dans « Foreign Policy » Derek Chollet, ancien diplomate de l'administration Obama. Il bouscule sans ménagement et sans excuses, le premier ministre du Monténégro Dusko Markovic pour se placer sur le devant de la scène pour la traditionnelle photo de l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement. Ce manque de courtoisie, dont le maître du monde aurait gagné à en faire l'économie, résume l'outrance d'un Empire peu aimable envers ses vassaux. L'avait-on informé que le Monténégro s'apprêtait à devenir le 29e membre de l'organisation le 5 juin et à placer ses forces armées (il est vrai modestes comme la plupart des autres « alliés ») sous le commandement militaire de l'OTAN, c'est-à-dire américain ? En aurait-il été plus prévenant ? Ce comportement est conforme aux us des cow-boys qui ne se reconnaissent ni amis ni égaux. Mais seulement des ennemis ou des supplétifs. De plus, la verdeur du langage est une tradition très établie outre-atlantique : off the record, Nixon ou Reagan le pratiquaient sans retenue, y compris dans des réunions officielles. « L'Amérique vous protège, il faut payer ! » C'est à peu près en ces termes « jupitériens » que D. Trump s'est adressé aux membres de l'OTAN. Il sait de qui tenir. Dans les années trente, ce genre de transactions était d'usage courant dans l'Amérique en crise financière, économique et sociale. « Les incorruptibles » est un mythe tenace entretenu jusqu'à sa mort par J. Edgar Hoover. En réalité, à quelques rares exceptions, tous les présidents américains sont Jacksoniens. Ils veulent tous que leurs alliés démantèlent leurs industries militaires, achètent leurs armes aux Etats-Unis et placent leurs soldats sous la bannière étoilée et sous le commandement d'un général Yankee. Trump y ajoute une note personnelle : un mépris souverain pour ses feudataires qui se prennent pour des partenaires égaux, cosignataires d'un Traité. Une leçon gratuite pour tous les apprentis supplétifs : quand ils mettent genoux à terre devant leur seigneur qu'ils ne soient pas surpris de voir celui-ci prendre leur tête pour marchepieds. Avec D. Trump il n'y a aucune contrepartie à la subordination. Exemple : Dès le 18 mai, Français et Allemands - soutenus par d'autres membres de l'Union, dont la Grèce et l'Italie, annoncent refuser le projet d'étendre le champ d'action de l'OTAN à la guerre contre Daesh. Le 24 mai, à l'issue du Conseil des ministres Christophe Castaner confirme : « Sur la question de l'Otan, le président américain souhaite qu'il y ait une mobilisation plus forte de l'Otan dans la lutte contre Daech ». Et il précise : le « président français aura l'occasion de lui dire qu'il est attentif à cette position-là mais qu'il ne s'agit pas de transformer l'Otan en unique force de frappe contre Daech », Lors du déjeuner de travail prévu entre Donald Trump et Emmanuel Macron jeudi 25 à Bruxelles. Le jour-même, une information tombe : la réunion des ambassadeurs des pays membres de décide que l'Otan va rejoindre la coalition internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie emmenée par Washington, comme le réclament depuis plus d'un an les Etats-Unis. Tout simplement parce que c'est là que les dépenses sont les plus élevées. Avancer que les 28 membres participent déjà à titre individuel à la coalition contre l'EI, ne retire rien à ce spectacle que les médias n'ont pas jugé utile de porter à la connaissance des citoyens de l'Union. Ils ont préféré s'appesantir longuement sur la poignée virile que Macron opposa à Trump en une compétition digne d'un bac à sable pour adolescents attardés, à la suite d'un déjeuner que les Américains ont tenu à organiser au sein de l'Ambassade US à Bruxelles. L'Otan présente un précieux avantage pour ceux qui n'appartiennent pas (ou plus) à l'Union Européenne ou ceux à qui ses règles et décisions ne conviennent pas. Il suffit de jouir de l'appui de Washington pour que toutes ces contraintes soient annulées ou significativement minorées. Ainsi en est-il de la Grande Bretagne sortie par la porte et aussitôt revenue par la fenêtre en compagnie de l'Oncle Sam. Qu'elle surestime médiatiquement l'impact de ses « Relations spéciales » avec lui est une autre affaire. Il y a un prestige spécial que l'Empire concède à ses « caniches » de luxe. Trump commence le sommet par sa critique en règle des envahissantes marchandises allemandes (« les Allemands sont mauvais, très mauvais » assénait-il à ses partenaires selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel)2 et se termine sur son silence assourdissant à propos de l'« article 5 » de l'Otan faisant obligation aux alliés de voler au secours d'un des leurs en cas d'agression extérieure. Tel est son bon plaisir. Il est une légende régulièrement racontée en Europe sur le désintérêt qu'éprouverait l'Amérique pour le vieux continent. Le mythe avait fait florès du temps de B. Obama accusé de déplacer le centre de gravité de la stratégie US vers le Pacifique face à la Chine. En appui ridicule à cette thèse les experts ergotaient sur sa naissance à Hawaii. Le lieu de naissance de B. Obama et de sa famille a servi à balader l'opinion publique pendant des années. Une autre légende court les rédactions et les magazines : le pétrole et le gaz de schiste dispenseraient l'Amérique de sa présence économique et militaire au Proche-Orient. Jamais les Etats-Unis ne renonceront à leur domination de l'Europe et du Proche Orient Ils imposent des systèmes de défense qui participent d'une stratégie mondiale et sur lequel les Européens n'ont qu'une prise mineure. L'Europe n'est qu'un théâtre d'opération parmi d'autres. La main mise sur le Proche Orient, sur les nombreuses mers et océan qui le bordent et sur les artères commerciales qui irriguent trois continents, fait pièce avec son contrôle sur des matières premières essentielles pour la Chine, le Japon et l'Europe qui en sont insuffisamment pourvues. Sans cela, personne ne comprendrait pourquoi les Etats-Unis tiennent tant à faire chuter un régime russe qui fait obstacle à ces projets. C'est dans ce cadre qu'il convient de replacer l'affaire Khodorkovski-Ioukos, régulièrement ressortie de la naphtaline. Italie, sommet du G7. «Le Clan des Siciliens». Barack Obama s'était engagé à ce que les Etats-Unis réduisent leurs émissions de 26 à 28% d'ici 2025 par rapport à 2005. D. Trump tient cet engagement pour contraire aux intérêts de son pays. Mieux : Trump, promet de relancer l'industrie déclinante du charbon aux Etats-Unis, et songe à faire jouer l'article 28 de l'accord de Paris. Cette disposition permet aux signataires d'en sortir, mais seulement trois ans après son entrée en vigueur, effective le 4 novembre 2016. Aujourd'hui, 147 pays ont ratifié l'accord de Paris, entériné fin 2015 par 196 parties, dont l'Union européenne. Trump avec une grandiloquente suffisance repoussa à plus tard la ratification de la COP21, à peu près le seul succès que charitablement on reconnaît au quinquennat de Hollande et de Fabius qui en présida les travaux avant, anticipant la très prévisible déconfiture des présidentielles et législatives, d'aller se mettre à l'abri à la tête du Conseil Constitutionnel. Paradoxalement, ce n'est pas Paris, mais Berlin qui défend le plus ce dossier. « Toute personne qui accélère le changement climatique en réduisant la protection de l'environnement, qui vend plus d'armes dans une zone de conflit et qui ne veut pas résoudre politiquement des conflits religieux, et bien cette personne met en danger la paix en Europe », déclare le ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel, dans un communiqué le lundi 29 mai. Il ajoute : « La politique à courte vue du gouvernement américain est contraire aux intérêts de l'Union européenne » La référence aux intérêts de l'Union aurait été plus crédible si elle avait été collective et place de surcroît l'Allemagne en position délicate. Sa réaction serait soit celle d'un pays intéressé qui se défend contre une attaque directe du président américain, soit celle d'un patron de l'Europe ce dont Berlin s'est toujours gardé, à raison. En tout état de cause, si les autres pays européens, la France en l'occurrence, sont moins (médiatiquement) sévères, c'est soit parce qu'ils n'en ont pas les moyens, soit parce qu'ils sont ferment contrôlés par Washington. Et tous ces alliés coalisés savent parfaitement de quelle manière se répartissent les rapports de forces de part et d'autre de l'Atlantique. Washington sait que Berlin est (et fera tout pour qu'elle le demeure) un nain militaire et diplomatique. Un tiroir-caisse, laborieux et industrieux, comme d'autres qui servent à compenser leur inextinguible soif de déficits. Il en est ainsi depuis 1945. La puissance des GAFA induit en erreur les esprits peu préparés. Au fond, prisonniers de leurs moyens (comme les Israéliens, avec lesquels ils partagent une idéologie coloniale fondatrice et une religiosité puisée de manière partiale dans l'Ancien Testament), les Américains restent primitifs dans leur mode de régulation et de gestion des conflits. Ils sont plus « Star Wars » que « Star Trek ». Attitude que John Bowden Connally, l'ancien Secrétaire au Trésor sous Nixon en 1971, résuma dans passé à la postérité (lancé aux Européens venus s'enquérir de la valeur des dollars que Washington les a obligés, par devers eux à « centraliser ») : « Le dollar est notre monnaie, mais c'est votre problème ». Post-Scriptum. Sur les traces de Pierre Le Grand, Vladimir Poutine à Versailles. Sans vouloir froisser la (de moins en moins) sourcilleuse conception que les Français ont de leur souveraineté, jamais Macron n'aurait pris la décision d'accueillir en grandes pompes Poutine lundi 29 mai en France sans l'aval (et probablement pas sans la « suggestion ») de Washington. Dans les coulisses un nouveau paysage, pour le moment indiscernable, émerge après les mandats de B. Obama. Les médias français colportent une curieuse fable. La réception de V. Poutine à Versailles jurerait avec le refus du président précédent de le recevoir le 11 octobre 2016 pour l'inauguration d'un centre culturel orthodoxe. En vérité c'est F. Hollande qui, après avoir formellement invité son homologue russe, s'est laborieusement contorsionné, sous diverses pressions internes et externes, dans une indécision ridicule rompue par le président russe qui a décidé de refuser de venir à Paris, privant ainsi l'Elysée d'une résolution qu'il n'avait jamais eue. (Se reporter aux chroniques d'octobre dernier)) De savants experts se crêpent encore le chignon sur les plateaux de télévision pour savoir qui des deux en cette affaire a été humilié. Notes : 1 En octobre dernier, Al Qods Al Arabi annonçait l'abandon par Riyad du calendrier hégirien et au profit du calendrier grégorien pour atténuer les effets de la crise économique issue de la chute des recettes extérieures, en réduisant la paie des fonctionnaires saoudiens. Dame ! Les mois solaires sont plus longs que les mois lunaires et le salaire est le même. Avec un déficit budgétaire de 87 Mds$ estimé en 2016, les réserves saoudiennes sont tombées à 562 Mds$ en août 2016 contre 732 milliards à la fin de 2014 2 « Nous avons un ENORME déficit commercial avec l'Allemagne, en plus elle paye BIEN MOINS qu'elle ne le devrait pour l'Otan et le secteur militaire. Très mauvais pour les USA. Ca va changer», tweete Trump dès son retour aux Etats-Unis. |
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