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En nommant
Abdelmadjid Tebboune Premier ministre, le président
Bouteflika a assurément pris de court le milieu politico-médiatique qui en se
fiant au fait que Sellal ayant été chargé par lui de
mener les consultations sur la formation de l'exécutif gouvernemental
post-élections législatives allait être à coup sûr reconduit dans la
fonction. La composition de ce dernier rendue publique jeudi après-midi par les
services de la présidence de la République n'en a pas moins eu le même effet
sur ce milieu au vu qu'elle n'a pas concordé avec les pronostics qui en ont été
les siens concernant les changements ou les confirmations qu'elle allait
sanctionner.
Il en a résulté en effet que des ministres donnés en milieu politico-médiatique comme assurés de conserver leur poste et des personnalités censées devoir intégrer l'exécutif n'ont pas été les uns maintenus et les autres appelés. Parmi les partants la grosse surprise a été qu'y figurent Ramtane Lamamra ci-devant ministre d'Etat et ministre des Relations extérieures et de la Coopération internationale et Abdessalem Bouchouareb le désormais ex-ministre de l'Industrie. Les nouvelles têtes qui font leur entrée dans l'exécutif n'ont pas été elles aussi celles dont les noms ont circulé dans le landerneau politico-médiatique. A cela s'ajoute que la composition du nouveau gouvernement n'a pas donné à voir que Bouteflika a satisfait les attentes des formations politiques composant sa majorité présidentielle. Certes ces dernières sont représentées dans le nouvel exécutif mais pas dans les proportions espérées par chacune d'elles et surtout pas dans celles qui lui auraient donné le cachet franchement politique qu'elles en attendaient. La composition du gouvernement que va conduire Abdelmadjid Tebboune a été faite par le chef de l'Etat à travers un subtil dosage ayant visé à satisfaire les attentes d'un changement qu'il savait s'exprimant dans l'opinion publique mais préservant le principe de continuité dans les orientations qu'il a fixées à l'action gouvernementale. A cet égard, la désignation de Tebboune est parlante. Celui-ci n'est pas en effet à considérer qu'il va conduire l'action gouvernementale autrement qu'en poursuivant celle qui a été engagée et menée avec plus ou moins de réussite par son prédécesseur. Sans être une «révolution» le remaniement gouvernemental opéré par Bouteflika n'a pas été qu'un simple «lifting». Reste à savoir si le «sang nouveau» qui a été injecté dans l'exécutif gouvernemental aura pour effet d'en fouetter l'esprit d'entreprise ou s'il ne va pas être rapidement «vicié» par les interférences auxquelles seront soumis les ministres censés l'avoir apporté. La continuité est bel et bien l'objectif tracé au nouveau gouvernement. Il est à espérer pour le bien du pays que cette continuité se double de la volonté d'en finir avec l'improvisation et le bricolage qui ont été le sceau de l'action gouvernementale et que Bouteflika et l'exécutif qu'il vient de nommer conviennent qu'elle n'est pas antinomique avec la mise en œuvre d'une stratégie globale au but de sortir le pays de la crise économique et sociale dans laquelle il se débat. |
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