Le mythique club de l'USMO a failli passer à la trappe après avoir
réalisé une saison catastrophique sur le plan des résultats et de la gestion.
L'équipe des Abou Kebir, Gnaoui,
Miloud Bouakeul, Serradj
«Petit Ali», Si Kouider Bendjahene,
Benaouda Boudjellal, plus
connu sous le surnom de «Tchengo», Cherraka, Moussa, Fenoun, Aïssa Hamadene, Zrégo et les autres, a failli signer son acte de décès
cette saison en raison d'une anarchie qui a atteint son paroxysme. Les
Unionistes ont terminé la saison à l'avant-dernière place, ex-æquo avec le SC Méchria et l'IS Tighenif (36
points chacun) et n'ont assuré leur maintien que grâce à une différence de but
favorable par rapport au CA Kouba. Annoncée comme l'un des sérieux prétendants
au titre, l'USMO n'a à aucun moment imposé sa présence ni confirmé ses
ambitions. Tous ceux qui ont suivi de près l'évolution des «Noir et Blanc» sont
unanimes pour dire que l'USMO est passée totalement à côté de la plaque en
raison de l'instabilité technique, où pas moins de cinq techniciens se sont
relayés à la barre. C'est ce qui explique le parcours catastrophique de
l'équipe sans pour autant oublier le mauvais choix de certains éléments. Neuf
victoires en trente matchs joués, ce qui est très insuffisant pour un postulant
à l'accession.
L'anarchie dans la gestion et le laisser-aller semblent être les
principales raisons de la faillite de l'USMO. Cette situation a failli
compromettre l'avenir du club où tout a commencé après la victoire acquise à
Oran face à la JSMT. N'ayant pas perçu leurs primes de match, les joueurs ont
décidé de recourir au boycott pour revendiquer leurs dus. L'équipe a été livrée
à elle-même avec la programmation de deux séances par semaine sans douche après
les entrainements. Encore plus, l'équipe s'est déplacée à maintes reprises avec
un dirigeant, Abbas Rahila, le chargé du matériel.
Devant cet état de fait, le président Rabie Bouakil, conseillé par ses collaborateurs, a pris la lourde
responsabilité de terminer la saison avec des juniors sans pour autant
respecter l'histoire de l'USMO. Cette décision s'est avérée suicidaire puisque
les Unionistes ont concédé une défaite face au Zidoria
à Témouchent et surtout une humiliation à Oran devant
la JR Sidi Brahim (1-6). Cette déconvenue a suscité les commentaires les plus
controversés à Oran. Ce désastre, qualifié de celui de la honte, a étonné tous
les nostalgiques et amoureux du club. Le club s'est retrouvé au cœur d'une
situation des plus préjudiciables en engrangeant quatre points sur les six
derniers matches. Des chiffres qui en disent long sur le parcours
catastrophique de l'équipe. Ce constat amer a choqué les anciens Unionistes qui
regrettent que les autorités locales n'aient pas assumé leurs responsabilités
vis-à-vis de l'un des clubs les plus glorieux d'Algérie et le plus ancien des
clubs musulmans d'Oran depuis l'époque coloniale. Il est regrettable de voir
aujourd'hui l'USMO patauger dans les bas-fond de la
hiérarchie du football national sans que personne ne daigne réagir par respect
à l'histoire de ce club de nos ancêtres et à la valeur de ses hommes. «Compte
tenu de son passé et son histoire, l'USMO aurait mérité un meilleur sort. Le
club étant connu pour avoir enfanté de grands dirigeants, de grands joueurs et
de grands entraîneurs. Nous souhaitons l'intervention des pouvoirs publics, ne
serait-ce que pour les rares inconditionnels qui sont encore de ce monde»,
dixit un vieux supporter des Noir et Blanc.