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Un
événement extrêmement important a eu lieu la semaine dernière à Alger et les
médias algériens n'y ont pas saisi la mesure et toute l'importance. Il s'agit
bien évidemment de la première assemblée générale de l'AFRIPOL (Mécanisme de
coopération policière africaine). Cette dernière, après des années de
«tractations», dispose désormais d'un siège dans la capitale algérienne. En
fait, le choix de l'Algérie n'est pas fortuit. Il est même naturel. Forte de
son expérience dans la lutte antiterroriste, la police algérienne reste l'une
des meilleures au monde. Elle est classée 5e au monde en termes de moyens et
d'efficacité, selon Ronald Kenneth Noble, ancien secrétaire général de
l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol). Les hommes en
bleu sont en outre classés premiers en Afrique et dans le monde arabe.
La police algérienne n'a pas volé cette place. C'est en fait le fruit de lourds sacrifices. La décennie noire a permis à ce corps de sécurité d'acquérir une expérience, aujourd'hui sollicitée par de nombreux pays, à travers tous les continents. La force de la police algérienne aujourd'hui ne se mesure pas seulement à ses équipements ultramodernes, même s'ils sont nécessaires pour faire face à des criminels de plus en plus «ingénieux». La formation continuelle des policiers a été, depuis au moins une quinzaine d'années, l'une des priorités des autorités algériennes. Le patron de la police, le général major Abdelghani Hamel, s'y est attelé rigoureusement depuis sa nomination en 2010 par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Fort de son expérience de près de 40 ans dans la Gendarmerie nationale, l'homme s'est avéré être un fin stratège. Il a réussi en l'espace de 7 années seulement à perfectionner la police algérienne en misant notamment sur la formation. Exigeant, le général major a été à l'origine de la naissance de plusieurs troupes d'élite de la police, à l'image de la BRI ou plus récemment le GOSP, le Groupement des opérations spéciales de la police. Ce groupe de choc, commandé directement par M. Hamel, est le fer de lance des services de sécurité algériens. Il n'a rien à envier au redoutable GIS (Groupe d'intervention spécial) appartenant à l'ex-DRS ou les DSI, relevant de la Gendarmerie nationale, qui ont mené une lutte implacable contre les hordes terroristes lors de la décennie noire. Mais le combat aujourd'hui de l'Algérie dépasse ses frontières. Le crime, sous toutes ses facettes hideuses, est devenu transfrontalier. L'Afrique est le continent qui souffre le plus de ce phénomène et peu de pays africains ont les moyens et les ressources nécessaires pour faire face à tous ces groupuscules terroristes et criminels qui passent d'une frontière à une autre. La faiblesse de certains pays africains, en proie à des crises multidimensionnelles, représente un danger pas seulement pour l'Afrique mais également pour toute la planète. L'AFRIPOL, qui est une sorte d'Interpol africain, est une réponse logique au terrorisme et au crime transnational. En dépit des tentatives de sape de certains pays par calcul politique, qui voulaient prendre le train en marche pour s'accaparer la «paternité» du projet, le mécanisme de coopération policière africaine a finalement vu le jour. Cela n'aurait jamais pu avoir lieu, il faut le reconnaître, sans le concours et le travail de la diplomatie algérienne dans l'organisation de l'Union africaine (UE) et même au-delà. La diplomatie algérienne, il faut le dire clairement, a dû faire face à un terrible travail de lobbying du Maroc notamment, qui était opposé farouchement à voir l'Algérie prendre une place aussi importante en Afrique. Malgré le retard pris dans la concrétisation du projet, l'idée de mettre en place, dans un premier temps, une force de renseignement africaine conjointe, est officiellement née à Alger, la semaine dernière. C'est un véritable chantier qui s'ouvre devant cette instance africaine, chapeautée désormais par la meilleure force de frappe du continent, la police algérienne. |
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