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Abdelmalek
Sellal n'est plus Premier ministre. Il a été remplacé
hier mercredi par son ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune,
dont la nomination surprend quelque peu, même si les potentiels candidats se
compteraient sur les doigts d'une seule main.
Hier, un communiqué de la présidence de la République a annoncé la nomination de M. Abdelmadjid Tebboune au poste de Premier ministre par le président Bouteflika. Auparavant, M. Sellal, ajoute le communiqué de la présidence, avait présenté sa démission ainsi que celle de son gouvernement au chef de l'Etat. «A la suite de la proclamation du Conseil constitutionnel des résultats définitifs des élections législatives et de l'installation de la huitième législature de l'Assemblée populaire nationale, M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre a présenté ce jour à Son Excellence, M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, sa démission et celle du gouvernement», précise le même communiqué. «Conformément à l'article 91, alinéa 5 de la Constitution, M. le Président de la République a, après consultation de la majorité parlementaire, nommé M. Abdelmadjid Tebboune, Premier ministre», ajoute le communiqué de la présidence de la République. «Le chef de l'Etat a également chargé les membres du gouvernement démissionnaire de vaquer aux affaires courantes de leurs secteurs respectifs en attendant la nomination du gouvernement». En fait, le changement de gouvernement était dans l'air après l'installation mardi de la nouvelle équipe parlementaire et, surtout, le nouveau président de l'APN, M. Saïd Bouhadja. Samedi dernier, le désormais ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal avait indiqué dans des déclarations à la presse que l'annonce du nouveau gouvernement et sa composante interviendront après l'installation de l'APN et, surtout, que la nomination du Gouvernement, relève des prérogatives du président de la République. Le choix de Tebboune, un commis de l'Etat originaire d'El-Bayadh, qui a fait presque toute sa carrière dans les collectivités locales, est quelque part un geste de gratification du président pour cet homme qu'il avait rappelé aux affaires dès son investiture en 1999. En effet, c'est en 1999, après son élection, que le président Bouteflika rappelle M. Tebboune et lui confie le poste de ministre de l'Information et la Culture. Car il avait en 1992 demandé et obtenu une retraite anticipée, alors qu'il était ministre délégué chargé des collectivités locales sous le gouvernement Ghozali en 1991. Après d'éphémères nominations ministérielles sous les gouvernements Benbitour, puis Benflis II, il sera en charge du portefeuille de l'Habitat sous les quatre gouvernements Sellal, de 2012 à 2017, avec en plus celui de l'intérim du ministère du Commerce après le décès de Bakhti Belaïb. Pour autant, M. Tebboune, selon les termes du communiqué de la présidence de la République, n'a pas été chargé directement de constituer son équipe, qui devrait être, très probablement, désignée directement par le chef de l'Etat, et non pas selon le ?'sacro-saint'' principe des tractations pour la constitution d'un gouvernement de coalition, le FLN, vainqueur des législatives, n'ayant pas cependant obtenu la majorité pour gouverner seul. La carte politique n'a pas changé, puisque le président va nommer des ministres parmi les quatre partis proches du pouvoir, c'est-à-dire le FLN, le RND, et les deux nouveaux partis alliés, le MPA et TAJ. Le président Bouteflika avait invité Hamas à intégrer le futur gouvernement, pour élargir sa base politique et lui donner une certaine crédibilité, mais les cadres du parti ont refusé l'offre. Du coup, l'ouverture vers les partis d'opposition a été vite refermée. Pour autant, des départs sont d'ores et déjà annoncés, alors que certains ministres, notamment du RND, devraient ?'rempiler''. Les ministres sortants seraient ceux sans couleur politique, selon des sources informées, qui ajoutent que l'annonce du gouvernement devrait se faire entre mercredi en soirée et jeudi, pour que les passations des consignes se fassent samedi prochain, premier jour de ramadhan. La direction que va prendre le nouveau gouvernement qui aura à gérer de difficiles et sensibles arbitrages économiques et sociaux, devra être éclaircie par la nouvelle composante gouvernementale. |
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