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Les accusations du ministre de l'Habitat ne sont pas restées sans
réaction puisque, moins de 24 heures plus tard, après les déclarations de Tebboune, impliquant la responsabilité de son collègue des
Finances et celle du Crédit populaire algérien (CPA), dans les projets de
logements qui souffrent «d'un manque de financement, nécessaire pour la
réalisation des travaux d'aménagement extérieur et de voiries», la Banque
publique vient de verser, ce jeudi, 12 milliards de dinars à la Caisse
nationale du Logement (CNL), comme affirmé par son P-DG, Omar Boudieb.
Ce manque de financement, selon le bilan du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, présenté, lors de la réunion consacrée à l'évaluation des projets du secteur, constitue «une entrave à la livraison des projets de logements, dans les délais définis». Cette situation n'est pas propre aux 164.812 logements finis, toutes formules confondues, mais concerne, actuellement, 185.000 unités dont le taux des travaux dépasse 60 %, affirme le département de Tebboune. Omar Boudieb a indiqué que cette cagnotte est destinée aux entreprises réalisatrices ,en vue de finir les projets de construction des logements, jusque-là en souffrance. Dans une déclaration, à la Chaîne 3 de la Radio algérienne, il a précisé que cette opération intervient 2 semaines après le versement de 2 milliards de dinars, dans les comptes de l'AADL, rassurant sur les engagements du CPA, «en sa qualité de pilote de l'opération de financement des projets du secteur du Logement, en partenariat avec les autres institutions bancaires publiques». Il reconnaîtra, pourtant, la difficulté du contexte économique et le manque de liquidités. Omar Boudieb a, également, rappelé la rencontre qui a eu lieu entre ses cadres et les banques publiques, au siège du Trésor public, pour concrétiser le projet, indiquant que le CPA reste le plus grand bailleur de fonds, concernant le financement des projets immobiliers. Une précision en guise de réponse, à peine déguisée, au ministre Tebboune. Pourtant, cette somme est loin de satisfaire les promoteurs à en croire la sortie du président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi. « Ce qui a été accordé par le CPA, aujourd'hui, ce n'est rien, c'est minime. On s'attendait à 100 milliards de dinars et non 12 milliards», a-t-il réagi, dans une déclaration, à TSA. Rappelons que les deux formules phares de logements initiées par l'Etat, ont souffert du manque de liquidités forçant les entreprises du BTP, dont la plupart, et en particulier celles étrangères, ont gelé leurs chantiers ou réduit le rythme des travaux de réalisation. Les créances de l'Etat vis-à-vis de ces entreprises sont estimées à quelque 130 milliards de dinars. Une source proche du ministère de l'Habitat a indiqué qu'une partie de cette ardoise sera payée, après que les banques, notamment le CPA et la CNEP, aient refusé de leur accorder des financements, en raison de problèmes de liquidités, et les promoteurs payés, avant le début du mois de Ramadhan. Le président de l'AGEA n'a pas été tendre avec le ministre Tebboune, l'accusant d'être «responsable» de cette situation. «C'est lui qui a fermé les portes du dialogue. C'est lui qui a choisi les entreprises étrangères», a-t-il expliqué, lançant un véritable S'OS' concernant les bilans financiers des entreprises algériennes. «On est asphyxié», alors que, selon lui, les entrepreneurs algériens, dont les montants des créances s'élèvent à 50 milliards de dinars, sont, déjà, en faillite et le secteur n'embauche plus personne. «En 2016, 350 entreprises ont mis les clés sous le paillasson», ajoutera-t-il encore. |
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