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C'est
par un vote à main levée que le Hamas devait se prononcer hier vendredi sur la
proposition du président de la République Abdelaziz Bouteflika de faire partie
du nouveau gouvernement, issu des dernières élections législatives.
Hier vendredi, la réunion du Conseil consultatif au siège du parti à El Mouradia a été ouverte en début de matinée. Les travaux avaient été ensuite suspendus, puis ont repris après la prière hebdomadaire, et devaient durer jusque tard dans la soirée, avec un nombre de demandes de prises de parole estimé vers 15h00 à 110 demandes. ?'Les débats devaient durer tard dans la soirée, avec au moins 110 demandes de prises de parole» des membres du Majless Echoura, a indiqué un cadre de Hamas au Le Quotidien d'Oran. Donc, le vote, prévu à main levée, pour la participation ou non au prochain gouvernement, devait être organisé en fin de soirée et après la prise de parole de plus d'une centaine d'intervenants, indique-t-on. Mais, le ?'non'' est dans l'air, et il l'était en fait depuis l'annonce de discussions entre le Premier ministre Abdelmalek Sellal, mandaté par le chef de l'Etat pour mener les consultations en vue de former le prochain gouvernement. A l'issue d'une rencontre la semaine dernière entre M. Sellal et le N1 du Hamas Abderrezak Mokri, il en est ressorti que le parti islamiste n'était pas chaud pour intégrer le prochain gouvernement. La décision devait cependant être validée par le Conseil consultatif du parti (Majless Echoura), avait indiqué M. Mokri. ?'Nous allons réunir le conseil consultatif demain (hier vendredi) pour statuer sur l'offre du président de la République de prendre part au prochain gouvernement'', avait indiqué jeudi 18 mai Abderrezak Mokri. Il a précisé dans une déclaration qu'''au sein du conseil, c'est acquis : la tendance est pour la non-participation.'' En outre, il avait lui-même indiqué la semaine dernière, juste après avoir rencontré le Premier ministre, qu'il ?'n'était pas chaud'' pour faire partie du prochain gouvernement, en dépit des appels d'une partie de la base du parti. Pour autant, au sein du parti, c'est le ?'non'', jusqu'à présent, qui l'emporte, à moins d'un revirement de dernière minute. D'autant que le président du parti, Abderezak Mokri, avait même menacé de démissionner si le ?'oui'' l'emporte sur le boycott du prochain gouvernement. Au sein de la base comme parmi les cadres du parti, ?'il est impossible de faire partie de ce gouvernement'', a indiqué un cadre de Hamas à Le Quotidien d'Oran. ?'Faire partie de ce gouvernement, c'est légitimer et cautionner toutes les dérives constatées lors de ces élections et toutes celles organisées depuis 1998'', a-t-il dit. Pour lui, ?'faire partie du gouvernement, c'est donner une crédibilité'' à ces élections. En plus, ?'il y a la politique du gouvernement, qui a mené le pays à la dérive depuis une dizaine d'années. On ne peut cautionner cela en entrant dans le prochain exécutif», ajoute t-il. Hamas avait introduit une quinzaine de recours auprès du Conseil constitutionnel, et il n'a récolté que deux sièges de plus après l'analyse des recours et la proclamation officielle des résultats des législatives du 4 mai 2017. Avec ces ?'correctifs'', Hamas obtient au final 35 sièges, même s'il avait dénoncé une fraude massive. Mokri avait critiqué les résultats de ces élections et produit des documents qui, selon lui, prouvent qu'il y a eu ?'fraude'' et ?'bourrage'' des urnes dans plusieurs wilayas, dont celle de Blida, documents à l'appui. Le refus de HMS d'intégrer le gouvernement de coalition, puisque le FLN n'a pu obtenir la majorité parlementaire, est motivé par le fait que, selon son leader, ?'il n'y a pas les conditions idoines pour une telle participation, d'autant que la base du parti est très remontée contre le gouvernement.» Globalement, ?'la tendance au sein du parti est favorable au boycott, mais il reste que le dernier mot revient au conseil consultatif'', avait-il affirmé. La position de Hamas est dictée par les résolutions du dernier congrès du parti, qui avait fixé les règles et les conditions de participation au gouvernement. Mais, jusqu'à hier vendredi, il y avait deux grandes tendances au sein du parti vis-à-vis de la question de la participation au prochain gouvernement, dont une tendance composée ?'d'opportunistes'', selon Mokri, qui souhaitent s'allier avec le pouvoir pour leurs propres intérêts. La seconde tendance, radicale, ne souhaite pas intégrer le prochain gouvernement, refuse tout dialogue et ne veut même pas faire partie du prochain Parlement. Au final, c'était au vote à main levée, à l'issue de la réunion du Majless Echoura hier vendredi, qui devait trancher sur cette question. Des surprises n'étaient pas également évacuées par les observateurs, dans la mesure où le seul point incommodant pour Mokri est que son allié lors des législatives, Abelmadjid Menasra, du Front du Changement, qui a décroché un siège à Alger, n'est pas opposé à une entrée au gouvernement. Bouguerra Soltani, l'ex N°1 du parti, à qui Mokri a refusé de serrer la main vendredi avant l'ouverture des travaux du majles Echoura, a fait de son côté une énorme pression pour que le MSP réintègre le gouvernement. C'est un peu dans cette ambiance postélectorale que les membres du Majless Echoura de Hamas devaient se prononcer, hier tard dans la soirée de vendredi, sur la participation ou non du parti au gouvernement issu des législatives de 2017. |
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