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La
grève surprise déclenchée, hier, par le personnel de maintenance d'Air Algérie
a cloué au sol, pendant les quelques heures qu'elle a duré, tous les avions de
la compagnie aérienne nationale.
Les vols ont commencé à reprendre, dans une indescriptible cohue dans les terminaux, après l'ouverture de négociations entre les grévistes et la direction d'Air Algérie. La responsable de la Communication d'Air Algérie, Mounia Bertouche, a expliqué que les revendications des grévistes étaient «d'ordre social, principalement salarial», faisant, certainement, référence aux exigences du Syndicat national des techniciens de la maintenance avion (Sntma), d'un «retour à l'équilibre salarial». Selon le président du syndicat national des techniciens de la maintenance des avions (Sntma), M. Ahmed Boutoumi, cité par l'APS, la grève a été suspendue, en début d'après-midi. Cette décision a été prise par la Sntma, suite aux négociations engagées, mardi matin, entre ce dernier et la direction générale d'Air Algérie, autour des revendications socioprofessionnelles du personnel de la maintenance. Selon M. Boutoumi, une commission ad-hoc, constituée de la Sntma et de responsables d'Air Algérie, va être installée pour étudier toutes les propositions relatives aux revendications des techniciens de la maintenance. « Nous sommes satisfaits des engagements de l'employeur (Air Algérie) », a encore précisé le président de la Sntma. Les revendications socioprofessionnelles présentées lors de cette rencontre portent sur la hiérarchisation des postes du personnel de la maintenance, telle que définie par la nouvelle convention collective. Selon M. Boutoumi, cette dernière porte préjudice au personnel de la maintenance dans la mesure où il est classé, en troisième position, après celle pilotes et des stewards et hôtesses de l'air. Le Sntma revendique à ce que la catégorie du personnel de la maintenance soit positionnée, entre celle des pilotes et celle des stewards et hôtesses de l'air. Selon M. Boudoumi, le DG par intérim d'Air Algérie, Bakhouche Alleche, a proposé, lors de ces négociations, un délai d'une année avant de prendre une décision, à propos de ces doléances, eu égard à la situation financière de la compagnie. L'arrêt de travail entamé en matinée, à partir de 6h, croit-on savoir, sans préavis selon la direction d'Air Algérie, a affecté le programme des vols de la compagnie qui comprenait, pour la journée d'hier, 29 vols internationaux et 39 vols domestiques, mais pas ceux en provenance de l'étranger. Selon un point sur la situation, communiqué par la direction d'Air Algérie, à 11h25, 6 vols seulement ont été effectués, le matin. Il s'agit des vols Paris-Alger, Oran-Alger, Constantine-Marseille, Marseille-Alger, Ouargla-Alger, et Hassi Messaoud-Alger. Les vols Alger-aéroport Roissy (Paris), Alger-Barcelone, Alger-Madrid, Alger-Marseille, Alger-Casablanca, Alger-Tunis, prévus durant la matinée, ont été bloqués. Si aucun vol n'avait été annulé, dans l'espoir de trouver rapidement un terrain d'entente, Air Algérie avait invité ses clients à ne pas se rendre aux différents aéroports, à travers le territoire national jusqu'à l'annonce de la fin de cette grève. Rappelons que la compagnie nationale était sous la menace d'une grève «imminente» et «irrévocable» après que le Sntma l'ait brandie, lors de son assemblée générale extraordinaire (AGE), tenue le 19 avril dernier. Dans un communiqué n°9, en date du 27 avril dernier, le syndicat avait dénoncé le «jeu fallacieux» de la direction des Ressources humaines d'Air Algérie et regretté qu'on ait «encore abusé de notre confiance et de notre patience». Une pratique, rappelle le Sntma ,en contradiction avec «l'article 222 de la Convention collective relatif aux congés payés». Un courrier a été adressé, selon la même source d'informations, dans ce sens, en date du 08 février 2017, à l'attention du DRH. «La direction générale, représentée par le directeur des Ressources humaines, s'était engagée à régler ce problème, dans le mois qui suit», affirme le syndicat et rappelle qu'elle «usera de tous les moyens pour le respect de la réglementation énoncée dans la convention collective», mettant la direction générale devant ses responsabilités. Concernant la revendication salariale, le Sntma se dit déterminé et mobilisé «jusqu'à l'aboutissement et le règlement, juste et définitif, de notre doléance et le retour à l'équilibre salarial», demandant à l'ensemble des mécaniciens et ingénieurs aéronautiques «de se préparer» à la grève. Lors de l'AGE d'avril, les syndicalistes avaient tenu à dénoncer, en amont, à travers les correspondances adressées à la direction générale, «l'injustice salariale que subit le mécanicien et l'ingénieur aéronautique», précisant que la fiche salariale des employés de la maintenance est contraire «à ce qui est stipulé dans la convention collective d'Air Algérie». Ils prendront comme témoin «la hiérarchisation des salaires et métiers, décrite dans les standards internationaux et appliquée dans les diverses compagnies aériennes». |
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