La grève illimitée déclarée à l'université des
sciences et technologies de Chetouane par les
étudiants du département de génie biomédical, a atteint son paroxysme. Elle
pénalise depuis le 17 avril dernier près de 4.000 étudiants de différentes
spécialités de cette faculté de technologies (Génie civil, génie électrique et
électronique, génie mécanique, télécommunications, hydraulique, automatique,
sciences et techniques et architecture), qui sont dans l'attente du dénouement
de ce véritable bras de fer, engagé par des étudiants du génie biomédical avec
les responsables du département du génie biomédical. Malgré quelque 15 réunions
tenues avec le doyen de cette faculté, l'engagement du wali de Tlemcen pour
suivre en personne l'évolution de cette affaire, les contestataires continuent
à fermer toutes les issues menant aux départements jusqu'à satisfaction de
leurs revendications, à savoir, l'adaptation de l'ancien statut de physique
médicale en génie biomédical, et la recherche de vraies solutions et débouchés
à leurs diplômes dans le monde professionnel. Cependant, il y a urgence au vu
de la situation qui a pris une tournure assez grave, des échauffourées risquent
d'éclater entre les grévistes et les étudiants d'autres spécialités qui
s'inquiètent et craignent d'ores et déjà une année blanche. «Nous ne pouvons
pas nous permettre de perdre une année, avec tout ce que nous avons dû endurer
pour pouvoir suivre les cours et financer la réalisation de notre mémoire. Nous
tous sommes solidaires et d'accord avec nos collègues de génie biomédical qui
veulent que leurs diplômes soient reconnus, mais nous sommes contre cette
manière de faire. Cela fait plus d'un mois qu'ils ferment les portes de
l'université pour nous empêcher de suivre les études, c'est inexplicable ! Nous
voulons reprendre nos cours avant que ce soit trop tard ! Pourquoi nous
prive-t-on de nos études ?», déclare un étudiant du département de
l'hydraulique, qui souhaite un dénouement heureux à cette crise qui secoue le
département de génie biomédical. Pour leur part, les parents des étudiants sont
tout aussi sérieusement préoccupés par les conséquences de ce conflit qui prend
en otage leurs enfants. Certains se sont déplacés à maintes reprises à Chetouane pour s'enquérir de la situation et dialoguer avec
les étudiants en grève, d'autres se sont exprimés sur les réseaux sociaux, et
ont fait part de leur inquiétude, au cas où cette année universitaire serait
perdue.
Contacté hier, le doyen de cette faculté, Cheikh
Mohamed Amine, a souligné à notre journal, qu'une importante réunion s'est
tenue, mercredi dernier à Alger, entre les responsables de la fonction
publique, du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, et de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, pour l'élaboration
d'un statut de génie biomédical. Selon M. Cheikh, une réunion similaire se
tiendra également mercredi prochain pour finaliser la mouture du projet de ce
texte qui va être soumis ensuite au gouvernement pour son approbation sous
forme de décret. Espérons que cette heureuse nouvelle, tant attendue par les
étudiants du génie biomédical, remettra les choses à l'ordre au sein de
l'université des sciences et de technologies de Chetouane.