Pas
de pénuries de produits alimentaires et les prix des produits agricoles frais
ne devront pas s'emballer au prochain mois de ramadhan, qui devrait débuter les
25 ou 26 mai prochains, a assuré hier lundi le directeur général de la
régulation et des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Ait Abderahmane. Il a expliqué à la radio nationale que
?'toutes les dispositions ont été prises pour assurer la disponibilité des produits
alimentaires» durant le mois sacré. Le ministère du Commerce a mis en place un
comité mixte en janvier dernier ?'pour suivre les stocks des produits de
première nécessité, et tous les produits de large consommation sont
disponibles», a-t-il dit. Selon M. Ait Abderahmane,
?'les stocks de produits alimentaires peuvent aller jusqu'à septembre
prochain», et le comité mis en place ?'travaille, a-t-il dit, avec les autres
secteurs, comme l'agriculture, les offices (Onilev, Onil?), et il y a un suivi régulier» du marché. ?'A
l'approche de ramadhan, on multiplie les réunions pour qu'il puisse se dérouler
dans de bonnes conditions en matière de disponibilité de produits
alimentaires», assure le directeur général de la régulation du ministère du
Commerce. Détaillant la disponibilité de quelques produits très demandés au
mois de ramadhan, il a indiqué qu'il y a un stock de 14.500 tonnes de poudre de
lait pour les 114 laiteries dont 15 à caractère public. Pour les céréales, les
stocks sont de 10 millions de quintaux de blé dur et 21 millions de quintaux de
blé tendre. ?'Nous sommes à l'aise pour dire que ces stocks sont disponibles
pour couvrir les besoins des citoyens», a affirmé M. Ait Abderahmane,
qui a également assuré la disponibilité du café, sucre et thé, des produits
très consommés durant le mois de ramadhan. Quant aux légumes secs, l'OAIC
prévoit d'importer 92.000 quintaux à titre de stock d'appoint, car ces produits
sont généralement importés et assurés par les importateurs, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le directeur général de la régulation du ministère du commerce,
sans trop s'étaler sur le sujet, estime, sur la récente flambée des prix des
produits alimentaires entre mars et avril, qu'elle ne touche que les produits
agricoles frais, pas les autres types de produits. ?'Il faut distinguer les
produits de saison et ceux hors saison. Il va de soi que les prix soient plus
élevés pour les produits hors saison, les prix des produits de saison sont
abordables», argumente t-il, avant de relever que
?'la hausse des prix de la pomme de terre est due à la période de soudure. Il
faut que les offices de régulation gèrent mieux cette période de soudure, le
déstockage doit se faire au moment voulu», avance t-il.
Pour la mercuriale de ce mois de ramadhan, il est affirmatif : ?'nous allons
connaître des prix de légumes abordables, et les prix des produits frais ne
sont pas élevés.» Quant au retard constaté dans la délivrance des licences
d'importation pour les denrées alimentaires, dont les viandes, M. Ait Abderahmane a expliqué que ?'ce retard ne perturbe pas le
marché, car les importations viennent en appoint de la production nationale. Il
y a des licences qui ont été débloquées, pour l'importation de 20.000 tonnes de
viandes réfrigérées, car il n'y aura plus de viandes congelées», a-t-il
affirmé. L'autre retard est également enregistré dans la réalisation des
marchés de gros pour réguler et assurer une meilleure distribution de la
production agricole. Depuis le lancement du projet en 2010, et sur les huit
marchés de gros projetés, il n'y a que celui de Sétif qui est opérationnel, et
il a été inauguré lors de la dernière visite en avril 2017 du Premier ministre.
?'Il y a huit marchés de gros programmés, et les travaux ont démarré. Cette
année, on va réceptionner dans un mois celui de Ain Defla,
et les autres projets sont en cours de réalisation, les travaux avancent à une
cadence normale, et d'ici 2018 on aura d'autres marchés à réceptionner», souligne t-il. Sur la grande distribution, M. Ait Abderahmane estime qu'elle est encore très faible en
Algérie. ?'Il y a une dizaine d'hypermarchés et une quarantaine de
supermarchés, c'est faible.» Selon le directeur général de la régulation du
ministère du Commerce, ?'le développement de la grande distribution est une
priorité», avant de faire remarquer que ce développement des hypermarchés en
Algérie butte sur le problème du foncier. En termes de disponibilités de ces
structures commerciales, implantées en dehors des villes ou à leur périphérie,
il a indiqué que la ville d'Oran vient après Alger, qui manque, pour une
capitale, d'hypermarchés dans sa partie ouest.