Les 5 pères de
famille de la cité des Frères Abbès, plus connue sous
le nom de Oued El-Had, dont les maisons ont été
rasées dans la foulée de la grande opération de démolition, initiée au mois de
mars dernier, et ayant ciblé 120 ateliers servant à l'abattage clandestin de
bovins, ont tenu un sit-in hier devant la daïra, décidant d'y passer la nuit en
signe de protestation contre cette «hogra
caractérisée», disent-ils.
Les
protestataires brandissaient aussi des banderoles sur lesquelles on pouvait
lire «cinq familles dans la rue», «chef de daïra, où sont vos promesses», etc.
Selon leur représentant, B. Salah, «nous avons pris cette mesure en désespoir
de cause, car cela fait deux mois que nous sommes jetés à la rue avec femmes et
enfants, ne sachant plus quoi faire ni à quelle porte frapper encore». Et de
poursuivre «le chef de daïra, qui était sur place pour superviser l'opération
de démolition des ateliers clandestins et de nos maisons avec, nous avait
promis alors un relogement, nous invitant à nous présenter dès le lendemain au
siège de la daïra munis des livrets de famille, nous promettant que notre cas
allait être réglé vite fait», soutiendra-t-il. Selon M. B. Salah, le chef de
daïra leur avait dit: «nous savons que vous n'avez
rien à voir avec ces activités d'abattage répréhensibles, mais nous sommes
contraints de raser tout l'endroit pour mieux le surveiller et éviter toute
reprise éventuelle, ou en tout cas pouvoir la repérer rapidement.
Malheureusement et depuis cette date funeste du 22 mars, qui restera gravée
dans nos mémoires, nous n'avons jamais pu avoir une audience avec lui, pourtant
nous en avons fait plusieurs maintenant, à l'exception cependant d'une fois au
début, où il nous avait conseillé de nous inscrire dans la formule du logement
social. Mais au vu de notre situation, avions-nous répondu, c'est tout de suite
que nous avons besoin d'être relogés et non dans quelques mois ou années». Dans
l'après-midi, les protestataires étaient toujours sur place.