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Selon un membre
du syndicat des distributeurs de lait en sachet, la crise actuelle que subit la
wilaya, à cause de l'insuffisance des quantités mises sur le marché, risque de
durer encore pendant une bonne partie du mois de Ramadhan, période où la
demande est multipliée par deux ou trois, bien sûr «dans le cas où les
autorités de tutelle n'interviennent pas pour augmenter la dotation mensuelle
de la poudre de lait accordée à l'unité de production de Chaabersas».
M. Salah que nous avons interrogé, hier, a saisi l'opportunité pour expliquer que cette crise n'est pas imputable aux distributeurs, ni aux détaillants. «Ce n'est pas une crise de distribution, comme le pensent de nombreux consommateurs, mais plutôt une crise de production», a-t-il affirmé. Et celle-ci provient, selon lui, d'une diminution des quotas attribués aux distributeurs. «Mais l'origine véritable de cette crise provient essentiellement de l'insuffisance de la quantité de poudre de lait octroyée par les autorités centrales du ministère de tutelle à l'unité de production de Constantine qui alimente aussi les wilayas alentours», relève notre interlocuteur, exhibant les chiffres actuels issus de la production et de la distribution à l'appui de ses déclarations. Selon le représentant du syndicat des distributeurs de Constantine, les quantités de lait «normal» fabriqué à partir de la poudre de lait importée qui leur sont livrées par l'unité de production ont tellement baissé qu'elles n'arrivent plus à couvrir la moitié des besoins de toute la wilaya. «L'unité de production fabrique une quantité quotidienne de 190.000 sachets qui sont distribués non seulement dans notre wilaya, mais aussi dans celles de Jijel, Mila et Oum El-Bouaghi, a expliqué M. Salah. Et dans ce chiffre, la wilaya de Constantine prend tout juste 70.000 sachets alors qu'on peut évaluer ses besoins en la matière à 200.000 sachets par jour». «Sachez que des villes comme celles de Zighoud-Youcef et Didouche-Mourad qui totalisent une cinquantaine de milliers d'habitants, ne bénéficient que de 7.500 sachets de lait par jour !». D'où, a-t-il ajouté, «un déficit considérable qu'on arrive à compenser tant bien que mal par des livraisons de lait de vache en sachet qui n'est pas très prisé par les consommateurs, ceci d'autant plus que son prix de 50 dinars le litre est le double de celui fabriqué à partir de la poudre de lait». «Néanmoins, les quantités de cette deuxième catégorie de lait que nous livre l'unité de production (25.000 sachets par jour) et que nous livrons à notre tour aux détaillants en alternance avec la livraison du lait ?normal', sont épuisées totalement. Ceci pour le simple fait que, ne trouvant pas la première catégorie de lait subventionné par le gouvernement, les gens se rabattent bien malgré eux sur le lait de vache pour se dépanner». Et pour terminer, notre interlocuteur s'est plaint de la situation qui leur est faite, eux les distributeurs, qui se trouvent en contact direct avec les consommateurs. «Croyez-moi, nous sommes malades de cette situation car nous vivons quotidiennement sur les nerfs», a affirmé M. Salah avant de nous quitter. |
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