Ecrivain,
chercheur et aussi scénariste, Mouloud Mammmeri a
brillé de tout son éclat, au Théâtre régional d'Oran (TRO) ?Abdelkader Alloula' par ses œuvres littéraires et ses travaux sur la
langue amazighe. La célébration du centenaire de cette personnalité culturelle
et scientifique n'est, en fait, qu'une reconnaissance du parcours de Mouloud
Mammeri et une réhabilitation de sa personne, en balayant un passif tant confus
à une certaine conjoncture et circonstances. Mouloud Mammeri est revenu fort au
colloque intitulé « L'œuvre mammerienne revisitée à
l'aune du 7ème Art » organisé sous le patronage du président de la République
qui a vu la participation d'un grand nombre de personnalités du monde
littéraire et cinématographique algérien, venues témoigner de la modestie de
l'écrivain et de son talent. Qui est Mouloud Mammeri ? C'est la question à
laquelle tous les intervenants qui ont connu l'écrivain ont tenté d y répondre et de faire plus de lumière sur sa personne,
l'humain et l'homme de lettres. Son ancien élève, Abdelmadjid Bali et membre du
Comité scientifique de coordination du centenaire de la naissance de
l'écrivain, chercheur, Mouloud Mammeri, a évoqué la mémoire de l'écrivain en
soulignant qu' « il faut savoir que Mouloud Mammeri, en tant qu'écrivain et en
tant que chercheur, était en phase totale avec son Algérie, avec son pays,
quelles que soient les embûches et quels que soient les problèmes et les
difficultés. Cela ne l'a pas empêché d'aller de l'avant et de prendre de la
hauteur par rapport à certaines circonstances et certaines conjonctures qui ont
été pénalisantes, bien entendu. Pas pour Mouloud Mammeri, en tant que tel, mais
pour ce qu'il a essayé de faire, dans l'intérêt de notre culture nationale et
dans l'intérêt d'une langue qui est une constituante majeure de la personnalité
algérienne ». « Evoquer Mouloud Mammeri », dira-t-il, « c'est sur deux plans :
sur le plan personnel, Mouloud Mammeri n'a jamais mis au-devant sa modeste
personne. Il n'avait pas un ego trop développé. Par contre, ce qui lui survit
aujourd'hui, c'est son œuvre qui mériterait d'être mieux connue par tout le
monde, le public et à l'intérieur du système éducatif et de l'enseignement sans
avoir peur de faire apprendre à nos enfants cette contribution majeure, à la
culture algérienne et universelle que sont les romans, les essais et les poèmes
qu'il a collectés ». Quant à Ahmed Bedjaoui,
cinéaste, critique et universitaire, il a expliqué qu'il y a deux aspects à
souligner pour Mouloud Mammeri. D'abord son attachement au cinéma, ce n'était
pas qu'un auteur mais aussi un scénariste. A travers ses trois romans, il a
raconté la Révolution. C'est-à-dire le changement profond dans la société
algérienne ».
Pour
sa part, le cinéaste et réalisateur de « L'Opium et le bâton », Ahmed Rachedi, a annoncé qu'un film sur le parcours de Mouloud
Mammeri, était en route. C'est un projet qui reste tributaire des conditions du
cinéma algérien, actuellement. Le réalisateur de « L'Opium et le bâton » a
argué que « certains projets de films aboutissent et d'autres pas, parce qu'il
n'y a plus de public pour le cinéma algérien. Il n'y a plus de salle. Le
financement est devenu un problème. On a toujours recours à l'aide de l'Etat et
cette aide est toujours sujette à un tri ».