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![]() ![]() ![]() Une directive du ministère du Commerce: Les bouchers sommés d'afficher les prix et l'origine des viandes
par Moncef Wafi ![]()
Les
bouchers sont désormais obligés d'afficher et le prix et l'origine des viandes fraîches
importées mais aussi de séparer les produits importés et locaux. C'est le
ministère du Commerce qui le fait savoir, via un communiqué rendu public hier,
«à l'effet de protéger les consommateurs». Cette décision, survient après la
délivrance de 19 licences pour l'importation de 20.000 tonnes de viandes rouges
fraîches, a également pour objectif de permettre aux clients «de choisir
librement la qualité du produit étalé», indique encore le document ministériel.
Rappelons que 50% du contingent carné seront importés d'Espagne tandis que le
reste proviendrait de France, d'Italie, de Brésil et de Nouvelle-Zélande. La
décision du gouvernement d'accélérer le processus d'importation a pour but de
parer à une éventuelle pénurie de viande rouge, à la veille du Ramadhan. Les
pouvoirs publics devront mettre à la disposition des Algériens quelque 32.000
tonnes de viande rouge, en tout, pour aussi éviter l'augmentation des prix et
la spéculation. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans
algériens, Mohamed Alioui, avait déclaré que ces
licences spéciales d'importation de viande ne concernent que le mois de jeûne
pour réguler le marché. «Pour peu que les opérateurs alimentent correctement le
marché, les prix seront compétitifs, et l'on s'acheminera inexorablement vers
une régulation du marché», a-t-il estimé. Dans sa politique du contrôle des
prix, les pouvoirs publics comptent sur un projet de trois abattoirs régionaux
à Hassi Bahbah (wilaya de
Djelfa), Aïn Mlila et El Bayadh, qui devra contribuer à la production nationale à
hauteur de 10 à 15%. Le problème des prix reste assujetti à la restructuration
des installations de la filière ovine, avait déclaré le P-dg
du complexe des industries alimentaires et de la logistique, Djahid Sfisef, au micro de la Chaine
1 de la radio algérienne. Si l'Algérie produit 27 millions de têtes de mouton
dont la moitié est dédiée au renouvellement des cheptels, la cherté de la
viande (1200 DA le kilo) est due à l'absence de structures en aval de
l'élevage, particulièrement les abattoirs qui sont censés structurer les
professionnels du secteur. Ce vide a privilégié l'émergence d'une faune
d'intermédiaires provoquant directement une inflation dans les prix. Djahid Sfisef a reconnu que sans
ce parasitage dans le circuit, le kilogramme de viande rouge devrait osciller
entre 550 et 700 DA. Théoriquement s'entend. De l'avis de tous, la viande rouge
en Algérie est l'une des plus chères au monde, impactée par différentes raisons
exogènes dont la profusion des intermédiaires entre l'éleveur et le
consommateur, l'abattage clandestin et le trafic du cheptel le long des
frontières.
Par ailleurs, il a indiqué que l'Algérie produit annuellement 550 000 tonnes de viandes alors la viande bovine constitue la plus grande proportion d'importation du pays contrairement à la viande ovine qui ne dépasse pas les 2%. Si l'Algérie importe les viandes dans l'écrasante majorité des pays d'Amérique du Sud (Argentine, Brésil, Uruguay) et de Nouvelle-Zélande, elle s'est tournée, depuis quelques années, vers le marché européen après sa fermeture à la suite de la crise de la vache folle. |
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