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Franchement renversant cet
état des lieux du secteur hôtelier à Constantine. Il y a quelques années, on ne
finissait pas de se lamenter au sujet «du grand handicap» en matière de déficit
enregistré sur le plan des capacités d'accueil et d'hébergement des visiteurs
de la wilaya. Le nombre très réduit des lits offerts par les quelques hôtels en
activité, pour précision tous très anciens et nécessitant des travaux de
réhabilitation, constituait une contrainte insurmontable pour les autorités
locales, notamment lorsque des évènements assez importants, ou manifestations
de taille importante, sont accueillis par la ville des ponts. «Il n'y avait pas
d'autres solutions que d'affecter les invités vers les wilayas limitrophes pour
les héberger et les faire revenir le lendemain, ou leur aménager des centres
d'hébergement, parfois dans des écoles», nous confiaient des responsables
locaux chargés de la logistique. Pour rappel, ces mêmes responsables ne
perdaient jamais l'occasion de souligner le déficit en lits dont souffre la
wilaya.
Aujourd'hui, la wilaya est très à l'aise sur ce plan avec la réalisation de plusieurs hôtels de haut standing qui ont, considérablement, augmenté les capacités d'hébergement des visiteurs. Selon des statistiques officielles, la wilaya dispose actuellement de près de 2.500 lits dans plus de 1.500 chambres d'hôtels. Evidemment, le secteur a recruté et il emploie présentement plus d'un millier de travailleurs. On pourrait dans ce contexte souffler un peu et dire que tout va pour le mieux. Hélas, non ! Les hôteliers font entendre maintenant un autre refrain, le manque de rentabilité, en l'occurrence. «Les affaires ne marchent pas bien», «j'ai du mal à payer mes employés», «on n'a plus les capacités financières pour rembourser les crédits bancaires dans ce climat de maigre affluence de la clientèle»,? c'est ainsi que se lamentent la plupart des nouveaux gérants d'hôtels réalisés durant ces deux dernières années. Hors évènements, les hôtels sont pratiquement vides, se plaint-on. Il y a certains hôtels qui sont portés à bout de bras par les pouvoirs publics, qui y programment des séminaires et des rencontres de dimension nationale et internationale, leur permettant d'amortir le choc de l'absence des commandes et réservations, soit de tenir le coup en matière de rentabilité, alors que d'autres essaient de sonder de petits créneaux qui leur assurent le minimum, comme l'ouverture des piscines et de cafétérias devant un certain public trié sur le volet. «On se lamentait naguère, à juste titre, quand il y avait déficit en infrastructures hôtelières, et aujourd'hui qu'on se trouve dans un état de normalisation (et pas de saturation) des infrastructures en question, on ne devrait en aucun cas se plaindre du manque de commandes !? Maintenant, il faut avoir le génie de dynamiser les investissements, notamment en recrutant un personnel qualifié et le payer à sa juste valeur pour éviter de le perdre, comme cela a été le cas pour certains hôteliers, qui se sont retournés vers le recrutement anarchique», a lancé un cadre du secteur du tourisme, qui a néanmoins estimé qu'il faut faire suivre cette dynamisation du secteur par le renforcement des capacités de formation afin d'améliorer la qualité des services et mettre en action des plans de travail pour chaque saison, avec des prix étudiés et variant selon l'offre et la demande. Et puis, soutiendra-t-il encore, «ce n'est pas vrai si on dit que la rentabilité est peu encourageante, car les statistiques prouvent le contraire. Les hôteliers gagnent assez bien leur vie, ce n'est pas la peine de se cacher derrière cet alibi de manque de rentabilité pour ne pas rembourser les crédits bancaires ou ne pas payer d'autres charges fiscales et sociales». |
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