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Comme
prévu, le Conseil de sécurité de l'ONU a prorogé vendredi soir, à l'unanimité
de ses membres, d'une année le mandat de la Mission des Nations unies pour
l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso)
jusqu'au 30 avril 2018, et appelé à la relance, en urgence, des négociations
pour mettre en place une solution politique définitive au conflit.
«Fondamentalement, c'est un succès diplomatique pour la cause sahraouie parce
que le processus sera remis sur les rails», a estimé, hier, samedi, à Alger, le
ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.
Selon lui, «le processus politique, qui pendant des années, avait été paralysé, sera remis sur les rails». Le processus de négociations pour la tenue d'un référendum d'autodétermination, au Sahara Occidental, a été, ainsi, une nouvelle fois, affirmé et fortement recommandé à l'issue de la réunion, vendredi du Conseil de sécurité. Il s'est, ainsi, engagé à travers la Résolution 5321, adoptée à l'unanimité, à mettre fin à l'impasse politique pour la mise en place d'un processus référendaire au Sahara Occidental, appuyant, dans la foulée, la relance du processus de négociations, sous l'égide de l'ONU, que Rabat bloque, depuis 2012. Dans sa résolution adoptée vendredi, au terme de dures tractations diplomatiques, le Conseil de sécurité a affirmé son plein appui, aux efforts du SG de l'ONU et son envoyé personnel (pour le Sahara Occidental) pour qu'une solution politique soit trouvée à ce dernier dossier de décolonisation, en Afrique. Cette résolution, qui devait être adoptée, jeudi, a été reportée à vendredi, en raisons du bras de fer sur le dossier de Guerguerat, recommande fortement aux deux parties de relancer les négociations avec «une nouvelle dynamique, qui doit déboucher sur la reprise du processus politique.» Cette démarche, selon le Conseil de sécurité, devrait parvenir à une «solution politique qui soit, mutuellement, acceptable et qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental, dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la charte des Nations unies». Dès lors, l'instance onusienne a demandé aux deux parties du conflit de reprendre les négociations, sous les auspices du secrétaire général «sans conditions préalables et de bonne foi», en tenant compte de l'action menée, depuis 2006. De plus, le Conseil de sécurité a souligné «la nécessité d'avancer sur la voie d'une solution politique», et a demandé au SG de l'ONU de le tenir informé dans les six mois, à compter de la désignation du nouvel envoyé personnel, de l'avancement des négociations. Le ministre algérien, commentant cette résolution du Conseil de sécurité, relève que «le processus politique sera relancé avec un nouvel esprit et dans le cadre d'une nouvelle dynamique et il s'agit, donc, de lancer de nouvelles négociations directes entre le royaume du Maroc et le Front Polisario». Il a, également, expliqué que les dirigeants sahraouis «ont fait preuve d'une grande lucidité et d'un haut sens de la responsabilité, puisque, comme vous avez tous pu l'observer, pendant des mois, la tension était montée dans la zone de Guerguerat». Il a, également, souligné que les responsables sahraouis ont pu attirer l'attention de la Communauté internationale, sur le fait que les Sahraouis n'ont pas encore été mis en position d'exercer librement leur droit à l'autodétermination». Guerguerat, le cheval de Troie du Maroc démantelé Sur ce contentieux lié à la zone tampon d'El Guerguerat, près de la frontière avec la Mauritanie, où le Maroc a voulu construire une route au mépris des accords militaires relatifs au cessez-le-feu de 1991, le Conseil de sécurité a clairement et solennellement, rappelé à l'ordre Rabat. L'instance onusienne, qui a estimé que les activités menées par le Maroc, dans cette zone sont «contraires à l'esprit du cessez-le-feu de 1991», a estimé que l'ONU, devrait s'engager à explorer les moyens de résoudre les questions qui étaient, à l'origine de cette crise. «La crise intervenue, récemment, dans la zone d'El Guerguerat, soulève des questions fondamentales liées au cessez-le-feu», et cette crise «impose de trouver une solution qui aille au-delà d'un simple enregistrement des violations (de l'accord de cessez-le-feu)», estime le Conseil de sécurité. Le texte du Conseil de sécurité, sur cette affaire, est clair : il a «affirmé que certaines activités civiles peuvent être jugées contraires à l'esprit du cessez-le-feu et susceptibles de provoquer la reprise des hostilités», dans cette zone militaire sous surveillance de la Minurso. En fait, la route que le Maroc a voulu réaliser, de force, entre le mur de sable et la frontière mauritanienne n'existait pas au moment de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, en 1991, et donc ce projet a tenté de modifier le statu quo, dans cette zone et constitue une violation flagrante du cessez-le-feu, selon des observateurs. En définitive, les Nations unies sont, donc, invitées par le Conseil de sécurité à s' «attaquer aux causes du problème et non pas à ses conséquences, en lui laissant le soin de déterminer les moyens qui vont l'aider à y parvenir». Le SG de l'ONU a ainsi salué, vendredi, le redéploiement des forces armées du Front Polisario, à El Guerguerat, avant de relever que la Minurso va discuter de toutes les questions liées à la zone tampon, avec les parties concernées. La conséquence directe de ce rappel à l'ordre de l'ONU est que le Maroc, puissance occupante, ne peut plus, à l'avenir, faire vadrouiller ses forces armées, hors des délimitations prescrites par l'accord de cessez-le-feu. Le Front Polisario a annoncé, vendredi, avoir décidé de redéployer des éléments de ses forces armées, dans la zone tampon d'El Guerguerat, en réponse à l'appel «de plusieurs pays amis», et a informé le Conseil de sécurité de cette décision, dans une lettre adressée à sa présidente, l'américaine Nikki Haley. Dans cette lettre, le Front Polisario explique que le redéploiement de ses forces armées, dans cette zone, est intervenu en réponse à la sérieuse violation de l'accord de cessez-le-feu par le Maroc, le 11 août 2016». «Le Front Polisario prend bonne note de la disponibilité des Nations unies d'assurer une présence permanente de la Minurso dans cette zone», a-t-il ajouté. |
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