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Le ministre de la Justice: L'Algérie a extradé six présumés terroristes

par Yazid Alilat

L'Algérie a extradé, dans le cadre de la coopération internationale contre le terrorisme, plusieurs individus poursuivis par la justice de différents pays impliqués notamment, dans des affaires de terrorisme, a révélé jeudi à Koléa, le ministre de la Justice Tayeb Louh. Il a confirmé les accords bilatéraux, en matière d'échanges et d'extraditions de prisonniers, accusés de terrorisme, et a révélé que la signature par la justice algérienne d'accord bilatéraux de lutte antiterroriste, a permis, au cours des deux dernières années l'extradition vers l'Algérie de sept personnes impliquées dans des affaires de terrorisme et de trafic de drogue. Il n'a pas précisé l'identité de ces présumés terroristes et les pays d'émission. Fin 2016, la Justice britannique avait refusé d'extrader, vers Alger, un présumé terroriste, qui serait membre d'Aqmi, à l'issue d'un long procès. L'Algérie réclame toujours d'anciens présumés terroristes, réfugiés en Italie, Allemagne, Etats-Unis, France et en Grande Bretagne.

De son côté, Alger a procédé à l'extradition de six individus, dans le cadre des mêmes accords, poursuivis par la justice de différents pays et impliqués dans des affaires de terrorisme et de trafic de drogue. Le ministre n'a pas précisé quels sont ces pays, mais selon différentes sources, ces pays sont notamment la France, le Maroc et la Tunisie. M. Louh a, également, rappelé l'adoption, récemment, par le gouvernement américain d'un accord de coopération judiciaire dans le domaine pénal entre Washington et Alger, entré en vigueur le 20 avril dernier. Pour le garde des Sceaux, les accords bilatéraux sont « très importants » à la lumière de la rapide propagation du terrorisme et du crime organisé transfrontalier et leur impact sur la stabilité et la sécurité des pays. Le ministre de la Justice, qui a plaidé en faveur de la sécurité et de la stabilité, des facteurs importants pour la relance économique et le développement, a mis en garde contre les conséquences de l'instabilité, rappelant ce qui se passe en Libye, au Yémen et en Syrie. Sur le plan local, il a annoncé que les prisonniers , impliqués dans des affaires de terrorisme, bénéficient, depuis quelque temps, de programmes religieux pour combattre l'extrémisme. Il a expliqué dans une déclaration à la presse à l'issue de la cérémonie de sortie de promotion, à l'Ecole d'Administration pénitentiaire de Koléa, que l'Algérie s'est appuyée sur une approche globale de lutte antiterroriste qui repose sur l'axe sécuritaire, économique, social et idéologique. « Les prisonniers impliqués dans des affaires de terrorisme bénéficient de programmes religieux, conformes au rite malékite et ce, dans le cadre d'une convention avec le ministère des Affaires religieuses », a dit le ministre, qui a précisé que cette formation s'inscrit dans le cadre de la politique de réforme du système pénitentiaire et de la coopération internationale, dans la lutte antiterroriste.

M. Louh, qui a précisé avoir dévoilé cette disposition prise par son département, pour la première fois, a souligné que cette démarche a donné ses fruits avec des résultats « très positifs », avant de relever « une meilleure réintégration des détenus pour des affaires de terrorisme, après leur sortie de prison. »

En matière de droits de l'Homme, le ministre de la Justice a rappelé que ce dossier constitue « un tout indivisible » pour l'Algérie. Dans leur rapport 2016-2017 sur les droits de l'Homme, en Algérie, plusieurs ONG, dont ?Amnesty International' (AI) ou ?Reporters sans Frontières', ont noté des carences et des dépassements. Dans son rapport annuel 2016-2017, AI note que « cette année, encore, les autorités ont restreint la liberté d'expression, d'association, de réunion et de religion. Des détracteurs pacifiques du gouvernement, notamment des défenseurs des droits humains, ont été poursuivis, dans le cadre de procès inéquitables. Des réfugiés et des migrants ont été expulsés arbitrairement. » AI ajoute que « les responsables d'atteintes graves aux droits humains perpétrées par le passé, ont continué de bénéficier de l'impunité. » Sur la liberté de la presse, le rapport 2017 de ?Reporters sans Frontières' est, encore, plus accablant. L'ONG, qui recale l'Algérie et la place à la 133ème position, perdant 14 places, depuis le classement de 2011, revient en détails sur la mort lors de la détention du journaliste Mohamedd Tamalt et les arrestations de bloggeurs, outre les entraves à la presse électronique.

Pour autant, le ministre de la Justice affirme que l'Algérie « a beaucoup fait et continue de consentir des efforts, en faveur de la protection des droits de l'Homme ». « 'Les droits de l'Homme participent d'un concept global indivisible, qui implique le droit à la protection et à la sécurité des personnes, à la médecine et à l'éducation gratuites, à l'eau potable, au travail, ainsi que d'autres droits pleinement garantis, en Algérie, conformément à la Charte internationale des droits de l'Homme », précise le ministre. La révision de la Constitution, a-t-il dit, a consacré les droits de l'Homme, notamment dans le code pénal, avant de rappeler que « la loi s'applique à tous. »