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Quel
que soit le vainqueur, il (ou elle) aura le plus grand mal à avoir une majorité
parlementaire
Depuis le début de la Vème République française, fondée par le général De Gaulle, la mécanique institutionnelle privilégiait la confrontation, voire l'alternance entre deux grands partis ou coalitions de partis, l'une d'une droite traditionnelle, l'autre réunissant les oppositions de gauche, dirigée par le Parti socialiste. Le 1er tour de l'élection présidentielle française en ce mois d'avril, a montrée l'enrayement de la mécanique et l'éclatement de la représentation politique en quatre groupes d'opinion très proches d'être égaux en poids électoral et qui auront le plus grand mal à se constituer une majorité parlementaire. Emmanuel Macron, ancien ministre de l'économie de François Hollande, « ni droite, ni gauche » selon ses propres termes, est en tête avec 24,01% des voix, suivi par Marine Le Pen, la leader du parti d'extrême-droite, le Front national, qui recueille 21,30% des scrutins. François Fillon qui représentait le bloc de droite qui a porté au pouvoir la plupart des présidents de la Vème République (De Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, Chirac, Sarkozy), après une très mauvaise campagne, chargée, « d'affaires », ne recueille que 20,01% des voix, devançant de très peu, Jean-Luc Mélenchon (19,58%), le candidat de la gauche radicale, à la tête de sa nouvelle formation, au nom très évocateur, la « France insoumise ». Le Parti socialiste, formation dominante de la gauche (Mitterrand, Jospin, Hollande?) disparait quasiment. Son candidat, Benoît Hamon ne réussit qu'à réunir 6,36% des scrutins. Il a seulement la consolation de faire plus de 5%, barre qui permet le remboursement des frais électoraux par l'Etat. Les 6 autres candidats en sont pour leur frais : Nicolas Dupont-Aignan (gaulliste, anti-européen) se disitngue avec 4,70% des voix, les cinq autres candidats se disputent les 4,5% restant, ne réussissant a n'obtenir qu'entre 1,21% et 0,18% des voix. A cette première étape d'un match en deux rounds, deux candidats vont s'affronter dans une dizaine de jours, au 2ème tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Cette dernière dirige le Front national comme certains gèrent leur château. Le Front national est en effet un bien familial du clan Le Pen. C'est son père Jean-Marie Le Pen qui l'a construit, c'est sa fille Marine qui le dirige aujourd'hui, et l'on parle de sa nièce, Marion-Maréchal Le Pen comme la future propriétaire du bien familial. Cette dernière est très à l'extrême-droite, tout comme son grand-père Jean Marie qui a commencé sa carrière politique dans les rangs des partisans de «l'Algérie française ». Il est possible que Marine Le Pen soit bien moins « facho » que bon nombre des cadres dirigeants de son parti. Par conviction ou par habileté électorale, elle mène en tous cas une campagne très sociale (retraite à 60 ans, garantie de revenus?), qui séduit grandement l'électorat populaire : 41% des ouvriers ont voté Marine Le Pen? Ils n'ont été que 5% des ouvriers à choisir Fillon et 6%, Macron. En revanche, 24% se sont portés sur Mélenchon. François Fillon a donc quitté la vie politique française Il ne sera pas regretté, y compris dans son propre camp. Il a multiplié les gaffes, les affaires financières le concernant et impliquant les membres de sa famille ont montré un personnage qui vivait très loin des réalités quotidiennes des Français. D'autant que son programme d'une austérité sociale sans précédent, appelait les mêmes Français au « sacrifice social » : suppression de 500 000 postes fonctionnaires, remise en cause de la protection sociale avec en perspective une privatisation en partie de la Sécurité sociale? Emmanuel Macron présenté comme « social-libéral » est beaucoup plus libéral que social et aujourd'hui, un rien mégalo, persuadé de sa victoire alors que rien n'est définitivement fait. Beaucoup de points de son programme heurtent un électorat traditionnellement de gauche : il veut étendre la Loi Travail passée sans débat sans vote parlementaire au « 49-3 ». Dans une optique très libérale, il souhaite donner la primauté sur les questions relatives aux salaires, à l'emploi, aux conditions de travail, aux accords d'entreprises et de branche au détriment de la loi commune. Il veut remettre en cause les indemnités chômage, alors que la France compte quelques 7 millions de personnes touchées à plein-temps ou de façon très régulière par la perte d'emplois. Il veut également réduire les retraites des 5,3 millions de fonctionnaires. Mais à droite comme à gauche, ce sont les prises de positions pro-européennes d'Emmanuel Macron, ancien banquier de Rothschild, qui font grincer les dents. Pour ce dernier, tout va bien en Europe. Mais depuis le référendum de 2005, où une majorité de Français ont exprimé plus que leurs doutes (sans que les institutions n'en tiennent comptent), un courant non pas anti-européen mais très critique contre les institutions actuelles de l'Europe (Commission européenne, Parlement européen) s'est fortement développé dans la population française. La politique économique commune défendue de façon cassante par la Commission européenne aboutit depuis des années dans beaucoup des 27 pays, à un taux de croissance ne dépassant guère les O,5% à 1,5% du PIB. Soit des scores qui ne permettent même pas le maintien du pouvoir d'achat des populations concernées. Une partie de l'opposition à cette politique s'est portée sur la candidature Mélenchon qui a quasiment doublé son score par rapport à l'élection de 2012. Excellent orateur, Mélenchon a réussi des rassemblements populaires les plus fournis de la campagne : 125 000 personnes, Place de la République à Paris, 70 000 à Marseille? Le « Chroniqueur de Paris » qui est installé à Nîmes depuis juillet dernier, a pu constater l'impact populaire de la candidature Mélenchon en « Occitanie », la partie sud de la France. Le candidat de la France insoumise est le meilleur élu à Nîmes mais aussi à Montpellier, à Toulouse et à Marseille ! Et second le plus souvent ailleurs. Et à Nîmes, ses meilleurs succès sont dans les cités où vivent de nombreux citoyens français issus de l'immigration. |
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