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L'introduction
du permis à points et la carte d'immatriculation biométrique (carte grise) se
fera avant fin 2017, a annoncé hier mercredi le directeur général du Centre
national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), M. Ahmed Naït El Hocine.
Il a expliqué à la radio nationale que la loi sur la circulation routière a été promulguée et «que nous sommes entrés dans la phase de mise en place des textes d'application». «C'est un travail initié pour la mise en place des textes de cette loi», «des commissions ad hoc ont été mises en place pour le système de permis à points et la délégation à la sécurité routière qui va gérer le dispositif et sa mise en place se fera incessamment». Le nouveau dispositif a été publié au Journal officiel N° 12 du 22 février dernier et porte sur la loi N° 17-05 du 19 Joumada El Oula 1438 correspondant au 16 février 2017, qui modifie et complète la loi n° 01-14 du 29 Joumada El Oula 1422 correspondant au 19 août 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière. Selon M. Naït El Hocine, «il y aura le fichier des permis de conduire à points, des accidents, des immatriculations, des infractions que ce centre va gérer. Tous les textes sont fin prêts au ministère de l'Intérieur, dont les textes d'application pour ce dispositif, et les textes relatifs à la gestion du système de permis à points». M. Naït El Hocine fera remarquer qu'«il y a des interactions entre différents intervenants sur la gestion de ce système de permis à points». Tout le dispositif «sera mis en place avant fin 2017, même si c'est un système très compliqué». Il relèvera en outre que «tous les outils doivent être prêts pour lancer ce dispositif». M. Naït El Hocine a, par ailleurs, souligné que l'ancien système de sanctions des infractions au code de la route sera abandonné avec l'entrée en vigueur du système de permis de conduire à points. «Nous allons migrer vers un nouveau système de sanctions pour le permis de conduire. On est au seuil des 4.000 morts par an et on commence à maîtriser le phénomène des accidents en dépit de la hausse du parc de véhicules», affirme-t-il. «Le permis à points va nous permettre d'aller vers un système coercitif et pédagogique en même temps. Le retrait du PC a montré ses limites. Donc on va adopter le système pédagogique. Avec le PC à points, chacun aura à gérer son portefeuille de points. Les récidivistes vont le perdre», indique M. Naït El Hocine. «Le système de sanctions avec l'entrée en service du permis à points permet à chacun de gérer son portefeuille points. Si on est un multirécidiviste, il y aura en bout de chaîne invalidation du permis avec interdiction de le repasser pendant six mois. Cela pourrait aller à une année en cas de perte du capital point en cinq ans. C'est un dispositif coercitif orienté vers les multirécidivistes», explique le directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière. «Tout le dispositif actuel lié au retrait du PC va disparaître (commission de daïra...). Dès son entrée en vigueur, le nouveau système va attribuer à chaque détenteur d'un permis de conduire 12 points sur une période probatoire de deux années. Ce n'est que la troisième année d'application de ce système que le capital points va être porté à 24 points. Pour autant, les points défalqués pendant la période probatoire de deux années seront comptabilisés, c'est-à-dire qu'ils seront soustraits du capital des 24 points. Par ailleurs, M. Naït El Hocine est revenu sur les grandes tendances de la sinistralité routière en Algérie. Durant les deux premiers mois de 2017, il y a eu 184 jeunes de moins de 29 ans (entre 18 et 29 ans) qui sont morts sur les routes. «Il y a eu 1.352 accidents impliquant des jeunes entre 18 et 29 ans, soit 37,64% des conducteurs impliqués dans des accidents de la circulation». «La même tendance est observée chez les détenteurs de PC de moins de 5 ans, soit 49%. Les détenteurs de PC de moins de deux ans (25,84%) sont impliqués dans 928 accidents». Il s'agit de «constantes dans les bilans. Cela nous interpelle pour aller vers l'amélioration de la formation et du système d'examen du permis de conduire», estime M. Aït El Hocine. «On peut parler de permis de complaisance, cela ne peut traduire une autre réalité ! car il y a des jeunes sur la route qui ne maîtrisent pas la conduite». D'autre part, M. Aït El Hocine a rappelé que le nouveau dispositif de la prévention et la circulation routières va unifier les données et les statistiques sur les accidents de la route, qui seront centralisés, «non plus éparpillés comme c'est le cas aujourd'hui (police, GN, Protection civile, hôpitaux,...). «C'est en raison de cette multitude de sources et faute d'un système de centralisation des données que l'Organisation mondiale de la Santé a été amenée à comptabiliser 9.200 tués dans des accidents routiers, en 2015, alors qu'il n'en a été relevé que 4.500», relève-t-il. S'il a laissé le soin au centre de recherche mis en place à l'université de Batna pour trouver les réponses scientifiques explicatives des raisons des accidents de la route, M. Naït El Hocine a cependant relevé que «le taux des accidents routiers est en net recul en 2016. La même tendance est observée aux deux premiers mois de 2017». En 2016, il y a eu 4.646 accidents durant les deux premiers mois de l'année, et 3.592 accidents la même période en 2017, soit moins 22,29%. Le nombre de morts est de 443 personnes entre janvier et février 2017, soit moins 30% ou 197 personnes ont été épargnées par rapport à 2016, indique-t-il. Pour les blessés, «il y a une baisse de 27,91%, soit 4.962 personnes blessées durant les deux premiers mois de 2017 par rapport à la même période de 2016, soit une baisse de 1.921 personnes ». Sur le coût de ces accidents, il a indiqué que le centre de recherche de Batna sur la sinistralité en Algérie l'évalue à 100 milliards de dinars par an. |
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