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C'est déjà les vacances. C'est encore les vacances. Pour
beaucoup d'entre nous. Il est loin le temps de notre enfance. La jeunesse
passée dans les rues à découvrir le monde. Nos cartables pleins de secrets de
gamins. Le short et la chemise pendante par pans sur les côtés. Les genoux
écorchés. Le souffle coupé d'avoir trop couru les ruelles de la ville. Le
maître de classe, à la porte, attendant la sonnerie. Dès son retentissement,
nous voilà en rangs. Rangés comme des petits soldats prêts à vivre de nouvelles
aventures. Prêts à écouter leur maître. Aujourd'hui, il n'est pas rare de
constater que ce sont les élèves qui attendent leur maître. En passant devant
une école primaire. J'ai observé cette nouvelle jeunesse. A part, le téléphone
portable accroché à leur oreille. La seule main libre dans la poche.
Certains lycéens se payent le luxe de plier le cahier dans une poche d'un pantalon «rangers» et n'ont pas de sacoche scolaire. Sûrement, pour ne pas se surcharger. Peut-être pour ne pas se surpasser. A trop se décharger, on ne se remplit de rien. Pas même des leçons. Au fond, les enfants sont toujours les mêmes. Leurs rêves ont changé avec la mutation de notre société. Le problème. Nos bambins nous ressemblent trop tôt. C'est tout. Les copains d'abord, aimerais-je chanter. Je crierai même l'amitié avant tout. L'époque de nos 400 coups nous rend souvent mélancoliques. La nostalgie, c'est le regret d'un temps passé. Où nous avions la possibilité de savourer la vie et ses surprises. On voulait aller chercher le monde. On s'étonnait facilement. Nous n'étions pas blasés de trop de facilité. Nous étions plutôt rompus de découvrir ce qui nous entourait. Donnons leur l'opportunité de rêver. D'être heureux. D'être curieux pour apprendre le plus possible. Détruisons ces paraboles formateuses. Elles coupent les horizons en déployant l'oraison. Les oiseaux ont un vol plus haut. Leurs ailes s'accrochent. Ils trébuchent. Puis ils abandonnent. Ils se rangent gentiment. Ils viendront gonfler les rangs de la société. Ne chercherons plus l'évasion. Ah quel malheur ! Nous, naguère, si libres. |
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