La
valorisation des déchets afin de constituer de la matière première pour les
investisseurs nationaux et créer par conséquent de la richesse est la nouvelle
stratégie du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, a annoncé,
hier, M. Oumane directeur général de l'agence des
déchets lors d'une conférence de presse animée au siège de la CCIO. Avec
l'introduction du tri et la collecte sélective, un concept que le ministère
compte généraliser à travers tous les quartiers au niveau national, l'agence
s'est fixé désormais des objectifs qui permettront de créer quelque 3,8
millions de tonnes par an de déchets d'emballage sur le volume global des
déchets ménagers. Des prévisions qui seront en fonction de la réalité du
terrain sachant que l'agence a lancé une étude soit un schéma national de
recyclage des déchets à l'horizon 2030. Celui-ci sera prêt en 2018 et définira
toutes les étapes de ce projet d'envergure, a-t-il ajouté. Il s'agit donc de
réunir tous les outils de production, d'investissement autrement dit, respecter
toutes les phases de ce circuit qui sont la collecte, le tri, le recyclage, le
transport, entre autres, afin de parvenir aux objectifs assignés. La première
année, les pouvoirs publics pourront donc réaliser 10% des prévisions. Cette
vision futuriste ne peut se faire sans l'apport de la formation, un pilier
important pour permettre une mise à niveau et un perfectionnement conformément
aux donnes internationales dans le domaine. «Des contacts et des échanges afin
de bénéficier de la coopération technique étrangère sont entrepris avec les
Belges, les Allemands, les Français, les Sud-Coréens, entre autres, a conclu le
responsable», et d'ajouter «nous avons déjà signé une convention avec l'ANSEJ
pour la création d'entreprises dans le recyclage des déchets».
Par
ailleurs, dans le domaine de la collecte et du tri sélectif, deux bacs jaune et
vert sont déjà mis à la disposition des riverains, un pour l'emballage et
l'autre pour le plastique, en attendant un troisième qui sera destiné aux
déchets organiques lesquels constituent 55% des déchets ménagers et sont
utilisés comme fumier dans le domaine de l'agriculture. Tout en spécifiant les
avantages de ces opérations dans la sauvegarde de l'environnement et dans la
création d'emplois et le développement économique des régions, le responsable a
précisé que le but est de canaliser ceux qui travaillent dans l'informel et les
insérer dans le circuit légal de l'activité. Pour sa part, la directrice de
l'environnement, nouvellement installée à Oran, a mis l'accent sur l'importance
du tri sélectif, précisant que cette expérience pilote a été déjà lancée dans
certains quartiers et doit débuter dans les foyers pour se généraliser par la
suite et s'inculquer dans les traditions algériennes. La sensibilisation a déjà
commencé avec le recyclage des huiles usagées, des lubrifiants, du plastique,
du carton, du verre, a-t-elle indiqué, et d'ajouter que certains projets sont
en cours de réalisation alors que d'autres sont opérationnels. Par ailleurs,
cette conférence vient en prévision de la première édition du salon
international du recyclage et du traitement des déchets Recycling
Expo qui se tiendra du 24 au 27 avril prochain au Centre des conventions
d'Oran. Ce salon placé sous le haut patronage du ministre des Ressources en eau
et de l'Environnement et du wali d'Oran est organisé par l'agence Eventful avec l'agence nationale des déchets.