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Au cours de la célébration
jeudi à Constantine de la Journée mondiale de la santé, axée sur le thème de la
santé mentale, un professeur exerçant au niveau de l'établissement hospitalier
spécialisé de psychiatrie (EHS) de Djebel Ouahch, le professeur Tiranti en
l'occurrence, a déclaré d'entrée dans une communication qu'il a présentée à ce
effet que «la psychiatrie est marginalisée en tout point de vue : du point de
vue budget, du point de vue moyens et même de l'intérêt qu'on lui porte».
L'intervenant a expliqué que tout ce que le pays a subi comme événements dramatiques et violents et ce qu'il subit à l'heure actuelle sur le plan économique a un coût sur la santé mentale. « Et cela va être payé par nous et par nos enfants », a-t-il dit. Toutefois, a constaté avec soulagement cet intervenant, « les choses commencent à bouger ». Et de dire que dès l'année passée 2016, et pour la première fois depuis des décennies, il y a un plan national de santé mentale qui a été mis au point et que les gens du secteur attendent impatiemment son entrée en application. « La seconde chose positive, a souligné le professeur Tiranti, est l'institutionnalisation d'un diplôme en médecine mentale pour les enfants et les jeunes : la pédopsychiatrie. Aussi, il y a un mouvement tendant à faire élever un peu le niveau de nos prestations en matière de santé publique en général et notamment pour ce qui concerne la santé mentale de notre société ». Organisée par la direction de wilaya de la santé publique (DSP), la célébration de cet évènement s'est déroulée cette année sous le slogan : « Changeons notre vision de la santé mentale » choisi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), laquelle a proposé à l'étude le thème de la dépression. Au cours de son discours inaugural, le DSP de Constantine a exhibé quelques chiffres de l'OMS disant que la pathologie de la dépression touche mondialement près de 300 millions de personnes et que cette pathologie qui conduit généralement au suicide, fait que plus de 800.000 personnes dans le monde se donnent la mort chaque année. Selon l'orateur, les femmes sont plus atteintes que les hommes et les personnes de plus de 60 ans sont les plus touchées (20%). Et 6,6% de la même catégorie d'âge sont des malades mentaux, selon l'OMS qui indique que, d'ici l'horizon 2020, la dépression devrait passer au 2ème rang de maladie la plus handicapante. En Algérie, les chiffres pouvant révéler l'ampleur de la maladie demeurent inconnus. D'autant plus qu'aucun cadre de la santé abordé au cours de cette journée n'a pu nous donner des statistiques, arguant du fait que celles-ci n'existent pas. Toutefois, le professeur Madoui Fatima-Zohra de l'EHS Mahmoud Belamri de Djebel Ouahch a consenti à parler chiffre, « mais uniquement pour ce qui concerne la schizophrénie », a-t-elle tenu à avertir les journalistes qui l'ont sollicitée pour un point de presse. « La maladie mentale qu'est la schizophrénie touche 1% de la population algérienne, annonce la conférencière, ajoutant que depuis des décennies, ce chiffre n'a pas évolué ». Selon cette praticienne, la schizophrénie a une origine multifactorielle et elle touche toutes les catégories d'âge. « Si la dépression est prise en charge précocement, elle va guérir, sinon elle débouche vers le suicide », affirme-t-elle. Ajoutant que « malheureusement, ce qui manque chez nous ce sont les structures intermédiaires spécialisées. Déficit en prise en charge qui fait que le malade psychotique n'a pas d'interlocuteur en dehors de l'hôpital. Il faut donc des centres de réadaptation ». |
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