Une
trentaine de familles occupant des maisons de fortune au bidonville de Kouchet El Djir lancent un énième
appel aux autorités locales pour être intégrées dans l'opération de relogement
des habitants de Ras El Aïn et Les Planteurs. C'est
le deuxième SOS qu'ils lancent en direction des autorités locales «avant que ne
survienne la catastrophe». Occupant des taudis de fortune accotés sur les
flancs de la montagne, les habitants vivent la peur au quotidien et «ne
comprennent pas pourquoi leurs proches voisins ont été relogés, alors qu'eux
qui habitent depuis des années dans cet endroit ont été exclus». Depuis
l'éboulement meurtrier de février dernier qui a coûté la vie à une jeune fille,
ces familles frappent à toutes les portes pour attirer l'attention des
autorités sur leur calvaire quotidien. Selon des représentants des familles qui
se sont déplacés au siège de notre rédaction, une trentaine de familles sont
menacées par les glissements de terrain et les coulées de boue. Les maisons de
fortune qu'elles occupent sont situées en bas d'une falaise. La peur est le
risque sont devenus plus importants, après le drame qui a coûté la vie à une
jeune fille il y a quelques semaines. «Une trentaine de familles ayant élu
domicile dans ce bidonville se débattent seules contre un danger réel qui menace
leur existence. Ces familles habitant depuis plusieurs années ce site sont
menacées par les glissements de terrain et les coulées de boue et de rochers.
Les maisons de fortune qu'elles occupent sont situées au pied d'une falaise.
Après pluies, la falaise continue depuis plusieurs jours de cracher la boue et
des pierres», dira une habitante. Cette dernière indique que les familles
concernées espèrent être intégrées aux opérations de relogement dès cet été.
«Nous interpellons le wali pour intégrer ces familles dans les relogements qui
touchent les familles des Planteurs ces jours-ci. Un autre hiver pourrait être
fatal à ceux qui occupent le flanc des falaises», souligne notre
interlocutrice. «Le risque est important. Les habitations qui longent la falaise
risquent carrément d'être ensevelies en cas de fortes précipitations»,
ajoute-t-elle. «On craint que le scénario du mercredi 1er février se répète et
que nous soyons les nouvelles victimes». Un autre habitant indique que «les
décisions prises par le wali sont salutaires. Toutefois, suite au dernier
recensement, seulement 10 familles ont été relogées, alors que près d'une
trentaine de maisons sont exposées au risque».
Ce
bidonville est né durant l'occupation coloniale quand des centaines de familles
rurales poussées par la misère s'étaient ruées vers Oran en quête d'une «vie
meilleure». Depuis, le bidonville n'a cessé de grandir. Exode rural, chômage,
terrorisme, cherté des logements et des loyers? ont contraint des gens de
condition modeste à élire domicile dans ce site précaire.