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La presse
écrite publique se réorganise pour essayer de survivre et s'adapter aux
exigences des lois du marché, comme toute autre entreprise publique économique.
A cet effet, les six titres de la presse écrite publique, El moudjahid, Echaab, El Massa, Horizons, El Djoumhouria
et Ennasr, seront rassemblés dans un même groupe de
presse, à terme, a appris l'APS auprès du ministère de la Communication. Ce
groupe sera chapeauté par un Président-directeur général commun à tous les
titres ainsi que des directeurs exécutifs des quotidiens publics qui pourraient
également être regroupés par langue.
La réorganisation pourrait même toucher la périodicité de ces journaux dont certains pourraient être transformés en hebdomadaires. Ce réaménagement ne concerne pas uniquement le journal papier mais s'étend vers l'Anep et le groupe imprimerie qui réunit toutes les sociétés d'impression des journaux du pays. Ainsi, deux autres groupes seront créés, dans la même foulée, suivant le même organigramme (PD-G et directeurs exécutifs). Pour rassurer les employés de ces titres, le ministre de la Communication, Hamid Grine, a assuré, ce dimanche, les responsables de ces médias publics, au cours d'une réunion tenue au siège de son ministère, de la pérennité des postes et des salaires. En parallèle, il a rappelé qu'il est difficile d'ignorer «la désaffection» qui frappe les médias publics et les difficultés économiques rencontrées, à l'exception relative des médias qui assument encore une fonction utilitaire et symbolique, à l'image de la très officielle APS ou de la télévision publique. Ces difficultés économiques ne sont pas inhérentes au seul secteur public puisque la presse privée subit, dans sa grande majorité, les contrecoups d'une crise économique et les décisions gouvernementales s'y rapportant. Les grands annonceurs de la presse privée que sont les concessionnaires automobile ou les opérateurs de la téléphonie mobile, ont vu leur publicité chuter de presque 90%. Le premier est frappé d'une crise sans précédent, résultat du blocage des importations par le gouvernement. Le second semble avoir orienté ses dépenses publicitaires vers la télévision, avec le boom des chaînes privées. Si certains journaux sont frappés par l'interdiction de publicité étatique et survivent tant bien que mal, d'autres titres ont carrément fermé faute d'un quota de l'Anep viable. La faute à une baisse drastique dans le volume de la publicité publique, estimée à 65 % en 2015 et 2016, comme révélé par Grine en réponse à une question d'un député, dans le cadre d'une séance plénière de l'APN, concernant les critères de distribution de la publicité publique par l'Anep. Le ministre avait expliqué ce recul par les effets de la crise économique mondiale. En effet, la chute drastique des prix du pétrole a plombé les marchés nationaux et presque tous les avis d'appel d'offres, représentant quasiment les ¾ des placards publicitaires publiés sur les journaux, sinon plus, ont disparu. Les projets locaux ou d'envergure nationale ont simplement été remisés dans les tiroirs, austérité budgétaire oblige. Dans un entretien accordé à Horizon, Djamel Kaouane, le P-DG de l'Anep déclarait que la situation économique du pays impactait négativement le marché publicitaire. «C'est une relation de cause à effet», dira-t-il, précisant qu'«il y a un rétrécissement très sensible du marché publicitaire public en raison de cette crise qui dure depuis un peu plus de deux années». Ceci expliquant cela. Fidèle à sa ligne de conduite, Grine rappelle que la presse privée bénéficie de 90 % de la publicité distribuée par l'Anep, tandis que la part de la presse publique est de moins de 10% sans pour autant donner des précisions sur la nature de ces journaux dont la plupart est réputée proche du pouvoir et dont le tirage est symbolique et ne vivant exclusivement que de la pub distribuée par l'Agence. L'Anep, quant à elle, ne gère pas plus de 20% du marché publicitaire national. En ces temps de crise, et avec la réduction de la manne publicitaire étatique, plusieurs titres de la presse régionale ont fermé, licenciant leur personnel souvent dans l'anonymat le plus total. La faute, selon les éditeurs, est directement liée au manque de pub de l'Anep. |
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