Depuis sa création en 2015, l'association ?Marram' ou ?club des enfants autistes' reçoit
quotidiennement des parents d'enfants autistes. Ces derniers font face au
manque flagrant de lieux ou espaces pouvant recevoir leurs progénitures car
avoir un enfant autiste est une souffrance quotidienne reconnaissent l'ensemble
des mères d'enfants. À l'instar de la plupart des associations qui activent
dans le social, Marram souffre de difficultés
financières. «On veut aider un maximum de familles, mais nos moyens ne nous le
permettent malheureusement pas», regrette la présidente de l'association. Mais
un geste louable des autorités de Tidjelabine qui
viennent d'octroyer un espace plus au moins adéquat pour recevoir la vingtaine
d'enfants (on recense 650 enfants autistes à Boumerdès)
est venu alléger les souffrances auxquelles font face professionnels et
parents-bénévoles de ce Club. Concernant la prise en charge de cette frange,
les spécialistes sont unanimes, «Nous sommes très en retard en matière de prise
en charge de ces enfants». Précisant que «Les capacités d'apprentissage chez
les autistes sont limitées d'où la nécessité d'un diagnostic précoce de la
maladie et une meilleure prise en charge des troubles du spectre
autistique(TSA) qui a connu une augmentation ces dernières années, ce qui contribuera
à améliorer la qualité de vie du patient et de sa famille car aujourd'hui le
dépistage reste difficile», regrettent-ils. Les parents racontent leur désarroi
quotidien et la marginalisation dont souffrent leurs enfants, pointant du doigt
l'incompréhension de certains chefs d'établissements, «Notre objectif est
d'intégrer nos enfants et non pas les séparer des autres, mais malheureusement
certains directeurs et même des enseignants ne le permettent pas». Les parents
qui ont la chance de placer leurs enfants laissent leur numéro de téléphone à
l'administration pour tout imprévu mais généralement ils sont contactés de
manière brusque. «Venez à l'école récupérer votre enfant.
On ne peut pas le supporter plus longtemps. On n'est
pas là pour faire le gardiennage». Le vœu de tous les parents, est celui de
voir leurs enfants suffisamment développés sur les plans social mais surtout
comportemental afin d'intégrer l'école publique. Le système éducatif algérien
ne prend pas en compte les besoins individuels en matière d'enseignement et
d'apprentissage des enfants. A se sujet, une jeune
orthophoniste issue du secteur public, relève que «la politique de
l'intégration des enfants autistes dans le milieu scolaire, comme elle se fait
actuellement, ne répondra jamais aux besoins de l'apprentissage de cette
catégorie, il faut doter les établissements en AVS (auxiliaire de vie scolaire)
afin d'aboutir à un AVS pour chaque enfant», conclut cette dernière. Les
parents-bénévoles de l'association Marram regrettent
qu'il n'existe actuellement aucun «plan autisme national».