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Une
pluie glaciale a accueilli l'équipe du CapDel à son
arrivée hier à Babar pour présenter son projet à la société civile.
L'on dirait que l'hiver est de retour avec toute sa rigueur dans ses régions qui respirent l'histoire et de belles traditions d'hospitalité. Il pleut sans arrêt. Il fait très froid. Pour ceux venus d'Alger où les plages ont reçu les dernières semaines leurs premiers nageurs, ils en ont eu pour leur compte pour avoir manqué de vigilance et n'avoir pas regardé la météo avant de faire leurs valises. «Chez nous, il sera difficile de trouver des investisseurs pour construire des hôtels parce que les étrangers qui viennent sont très souvent reçus chez les familles», nous dit un habitant de Khenchela qui précise : «Je suis d'origine N'Memchi». Il nous fait savoir qu'«avant, les familles avaient des petites habitations jouxtant la leur. Quand elles recevaient des invités, elles leur donnaient carrément les clés pour qu'ils soient à l'aise». Ce n'est pas vraiment le cas aujourd'hui. «Les choses ont changé, les traditions aussi. En plus, les familles ont moins de moyens, elles ne peuvent se permettre toutes d'avoir des résidences secondaires», nous avoue notre interlocuteur. L'atelier de lancement du CapDel a été tenu hier dans une des salles du lycée «El Gantri Saïd» de Babar. Les représentants de la société civile de la daïra étaient très attentifs à ce que leur disait Mohamed Dahmani, directeur national du programme et conseiller du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales à propos du CapDel et de son utilité à amorcer un véritable développement local. Ouvert par le wali de Khenchela, Hamou Bekouche, l'atelier devra expliquer la nécessité de mettre en place les premiers jalons d'une gestion politique, administrative, économique, sociale et culturelle collective de la cité, «Construire une vision partagée, améliorer la gouvernance, renforcer la cohésion sociale (?) pour faire émerger des solutions locales aux priorités nationales au profit d'une économie locale solidaire et diversifiée», est-il affirmé par les initiateurs du programme. Fusion entre le CApDel et les ODD «Le CapDel est le programme qui permettra d'utiliser la mise en œuvre des objectifs du développement durable (ODD) au niveau local en les intégrant dans les phases de conception, mise en œuvre et suivi des plans de développement locaux au sein des communes pilotes», soulignent ses promoteurs. Il est initié par le MICL, parrainé techniquement par le PNUD et financé par l'Union européenne. Il est pour ancrer la pratique de «la démocratie participative au service du développement local». De la planification centralisée, aux PCD (plans de développement locaux) élaborés conséquemment au niveau des subventions accordées par l'Etat aux collectivités locales, «on doit se diriger vers un plan de développement concerté et collectif pour le moyen et long terme qui doit prendre en considération l'ensemble des projets dont a besoin la commune», explique Dahmani à l'assistance. La principale dimension du CapDel devra se décliner à travers «des PCD qui devront alors changer de contenu, d'options et d'objectifs pour reposer sur des programmes déconcentrés élaborés par les acteurs locaux selon leurs priorités et leurs besoins. Les femmes, les jeunes, le secteur privé devront s'y constituer en parties prenantes à part entière aux côtés des autorités locales et de l'ensemble des autres représentants de la société civile». La représentante du MAE, Djamila Talantikit, expliquera aux participants à l'atelier de Babar que «le partenariat triangulaire dans ce programme entre l'Algérie, l'Union européenne et le PNUD au bénéficie du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, des communes ainsi que de la société civile et des entreprises économiques, devra permettre à notre pays de mieux mettre en œuvre les importantes réformes initiées par le président de la République en mettant à profit l'expérience européenne et celle du PNUD dans le domaine de la démocratie participative et son rôle dans le développement local inclusif et durable en termes d'amélioration des opportunités économiques et d'accès à des services administratifs et sociaux de qualité». La nécessaire «stratégie de communication» Le directeur national du CapDel, Mohamed Dahmani, assure qu' «une stratégie de communication sur le projet sera élaborée au niveau local et central et à travers les programmes d'information qui seront lancés par l'UE et le PNUD, ainsi qu'à travers les échanges d'avis et de propositions entre les communes pilotes, ce qui permettra de donner de la visibilité au travail effectué et d'encourager les acteurs à s'approprier le projet, valoriser leurs efforts tout en œuvrant à faire connaître notre expérience au plan international». Présent à l'atelier de lancement hier à Babar, le coordonnateur résident du système des Nations unies et représentant résident du PNUD en Algérie a mis en exergue les objectifs visés par le CApDel entre autres «éliminer les disparités économiques et sociales dans les communes, assurer un service public efficace, impliquer par la démocratie participative l'ensemble des citoyens dans la gestion de la commune et faire en sorte que tout développement repose sur les potentialités humaines et locales de la commune». Eric Overvest a rappelé que «le programme est en alignement avec les quatre principaux axes de l'accord signé entre l'Algérie et le système des Nations unies le 29 juin 2015 pour asseoir un partenariat avec les institutions onusiennes, à savoir la diversification économique, le développement social, l'environnement, la démocratie participative. En poste à Alger depuis septembre 2016, le représentant onusien a assisté à l'atelier de lancement du CapDel tenu au CIC le 16 janvier 2017, à celui local dans la commune de Djanet (wilaya d'Illizi) et celui de Djemila (wilaya de Sétif). Hier à Babar, il a affirmé que «le CapDel est un bon programme qui vise à insuffler une nouvelle dynamique de développement local». Le CapDel «un projet complexe» Mais il avait reconnu qu'il est complexe aussi de par son contenu qui repose sur la démocratie participative, le développement local, l'assouplissement du service public et le nombre d'intervenants de par les échelles existantes de gouvernance, pour que tout devienne consensuel. «Ce sont des articulations qui doivent être faites entre le national ou le central, le niveau des daïras et des communes ou niveau local ainsi que l'ensemble des acteurs administratifs, économiques et sociaux, élus, société civile», nous a-t-il déclaré hier en marge de l'atelier. Eric Overvest pense que «le plus important, ce sont les interventions au niveau local pour concrétiser le projet sur le terrain sur la base des priorités locales pour la concrétisation desquelles agiront tous les acteurs, femmes, jeunes, privés (?), c'est un grand défi». Des intervenants se sont demandés s'il était possible et raisonnable d'accorder des rôles aux représentants de la société civile alors que les codes de la wilaya et de la commune sont toujours en phase de révision. «Le ministre de l'Intérieur a intégré dans le code de wilaya et le code de la commune des volets importants pour soutenir leur rôle économique et aussi l'intervention directe de la commune dans le développement local, la modernisation du service public et l'amélioration du cadre de vie des citoyens», leur a répondu Mohamed Dahmani. Babar est la dernière halte dans le programme de l'équipe du CapDel. En attendant que la campagne électorale qui commence aujourd'hui se termine et que les élections législatives se tiennent, ses membres plancheront sur la préparation de documents méthodologiques pour l'élaboration de plans communaux de développement. Mais avant, ils recevront, en principe d'ici à novembre prochain, l'ensemble des diagnostics territoriaux qui auront été faits par les acteurs des 10 communes pilotes. Des programmes de formation seront mis en place pour la formation de tous les acteurs. D'ici à 2018, tout devra en principe être prêt pour permettre la mise en œuvre effective du contenu du CapDel. D'ici là, les nouvelles assemblées élues issues des élections locales se seront installées. Elles devront alors s'approprier le programme et en faire leur feuille de route? |
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