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Le
ministre de l'Habitat et ministre du Commerce par intérim Abdelmadjid Tebboune a annoncé, alors que les prix de la pomme de terre
sont à 100 DA/kg et la tomate fraiche à 150 DA/kg, la mise en place de brigades
de contrôle mixtes et un numéro vert pour dénoncer tout commerçant qui fait
dans la spéculation. Face à une envolée des prix des produits agricoles frais
depuis le début de l'année, le ministre par intérim du Commerce a annoncé
jeudi, sans dénoncer les circuits de la spéculation, que son département misait
sur «une nouvelle stratégie pour réguler le marché et lutter contre la hausse
des prix''. Comment? Par ?'une forte présence des
agents de contrôle en coordination avec les différents secteurs et instances
concernés par la régulation du marché, la lutte contre la hausse des prix et
les commerçants spéculateurs et fraudeurs». Mais, le ministre ne précise par les lieux de ces contrôles, encore moins les marchés
des fruits et légumes. Pour lui, cette stratégie ?'vise à protéger l'économie
nationale et préserver le pouvoir d'achat des citoyens, ainsi que leurs acquis
sociaux, à travers plusieurs mesures, dont la subvention». ?'Nous ne
permettrons pas aux commerçants spéculateurs et fraudeurs de récupérer les
taxes et impôts pris en charge par l'Etat dans le cadre des subventions pour
les mettre dans leurs poches», a-t-il affirmé, avant d'ajouter que ?'nous
prendrons les mesures nécessaires pour lutter contre le phénomène de gonflement
des prix même s'il faut recourir à la justice». Bien plus, M. Tebboune a annoncé la mise en place d'un numéro vert à
partir du 15 avril pour permettre aux citoyens de «signaler les dépassements
enregistrés sur le terrain par les commerçants qu'il s'agisse de hausse des
prix ou autres infractions».
Le schéma est simple: le citoyen signale le commerçant, et des équipes de contrôle se déplacent immédiatement pour constater l'infraction et ?'prendre ensuite les mesures nécessaires contre le commerçant contrevenant, soit en dressant un procès-verbal ou en procédant à la fermeture du local ou la soumission du dossier à la justice.'' Sauf que cette mesure est difficilement applicable, en plus du fait que c'est là une solution de facilité qui ne peut en aucune manière influer sur les grandes tendances du marché. Mieux, le ministre, poursuivant dans cette logique, a même demandé aux citoyens de signaler toute infraction ou hausse injustifiée des prix, estimant en outre que la hausse du prix de la pomme de terre est ?'injustifiée et relève de la spéculation''. Le ministère du commerce compte actuellement 10.000 agents de contrôle sur tout le territoire national. Ce qui n'a pas empêché la prolifération de la spéculation et l'explosion des prix des produits agricoles frais sur les marchés. Dans ce registre, les ministères du Commerce et de l'Agriculture ont signé jeudi une convention pour la mise en place de brigades mixtes de contrôles de la réglementation sur les prix. Cette convention, signée par les ministres des deux départements, prévoit la création de brigades mixtes de contrôle commercial composées d'agents des deux secteurs, qui seront investis de missions de contrôle sur le terrain au niveau des marchés et des commerces et veiller au respect de la réglementation en termes de qualité et de prix. En plus de ces brigades et 10.000 agents du ministère du Commerce, d'autres brigades de contrôle seront mises sur pied et composées de contrôleurs du ministère du Commerce et d'autres ministères et secteurs dont la Santé, les Finances, les Douanes et les Impôts, a indiqué M. Tebboune. Pour autant, et en dépit des recrutements massifs d'agents de contrôle avec niveau universitaire, 7.000 selon le ministre, et l'acquisition de 555 véhicules affectés au contrôle commercial, les prix sur les principaux marchés de fruits et légumes échappent à tout contrôle. Car si le ministre par intérim insiste pour accuser la ?'spéculation'', des cadres de ce même ministère affirmaient de leur côté, en 2016, au plus fort des hausses des prix à l'approche du mois de ramadhan, que le marché obéit dorénavant à la loi de l'offre et la demande, et donc qu'une intervention directe du ministère pour sévir contre la spéculation est à écarter. Les prix des principaux produits agricoles frais ont enregistré des hausses exceptionnelles depuis le début de l'année. La tomate a atteint la barre des 200 DA/Kg, la pomme de terre de saison les 100 DA/kg, la pomme locale 600 DA/kg ou l'ail à plus de 1900 DA/kg. Si le président de l'Association de protection du consommateur (APOCE), M. Mustapha Zebdi avait dénoncé cette semaine des lobbies qui contrôlent la filière des produits agricoles, si l'association des commerçants de gros accuse ce même lobby de rafler la production agricole et l'empêche d'entrer sur les marchés de gros pour maintenir les prix à la hausse, M. Tebboune n'en souffle pas un mot. La seule mesure que les pouvoirs publics ont prise a été de déstocker, sans grands résultats autres que médiatiques et dans des zones limitées, la pomme de terre. Mais, il y a longtemps que les marchés ne réagissent plus aux déclarations ponctuelles des responsables. |
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